Publié le 24 Jun 2019 - 18:36
GUERRE DE SUCCESSION A LA GRANDE MOSQUEE DE VELINGARA

Les antagonistes réclament l’ouverture du lieu de culte, le préfet dit niet 

 

La grande mosquée de Vélingara est sans imam. Une situation qui s’explique par une crise de succession. Pour éviter des troubles à l’ordre public, le préfet du département a ordonné la fermeture du lieu de culte, depuis le 09 février 2019 jusqu’à nouvel ordre.

 

Depuis cinq mois, les habitants de la commune de Vélingara et environs passent devant la grande mosquée sans savoir ce qui se cache derrière ses murs.  Et pour cause, celle-ci est fermée sur décision administrative, suite à une crise de succession au poste d’imam. Face aux hostilités, le préfet de Kolda a tout simplement pris un arrêté pour éviter tout risque de troubles à l’ordre public. Malgré les multiples conciliations entamées par les autorités locales, les deux camps campent sur leur position. Mais ne cessent de réclamer la réouverture de la mosquée. Ce que le préfet refuse catégoriquement jusqu’ici.

La crise est née au lendemain du décès de l’ancien imam, Thierno Ibrahima Diallo, intervenu le 04 janvier dernier. La désignation de Thierno Amadou Woury Barry comme son successeur a mis le feu à la poudrière. Le jeune imam assurait en effet l’intérim pendant que le défunt imam était alité et a continué à diriger les prières jusqu’au moment où il a été ‘’officiellement’’ installé par une commission mise en place à cet effet. Mais cette décision a été aussitôt rejetée par l’Imam Babacar Aïdara, de la famille Aïdara dont les aïeuls seraient, selon ses membres, à l’origine de la fondation de ce lieu de culte à la fin du 19ème siècle.

Le contestataire est allé jusqu’à interrompre le sermon de l’Imam Thierno Amadou Woury Barry, un vendredi. S’ensuivit une foire d’empoignades devant les fidèles qui, choqués par cette scène inédite perpétrée de surcroit dans un lieu de culte, ont plié nattes et vidé la mosquée. Après cette scène de pugilat, les candidats à l’imamat ont été convoqués à la Brigade de la gendarmerie, le même jour pour être entendus et rappelés à l’ordre. D’ailleurs, ils ont passé la nuit du vendredi derrière les grilles de la gendarmerie, avant d’être libérés le lendemain vers 14 heures.

Mais, le mardi 18 juin dernier, Yamoussa Fofana s’est introduit dans la grande mosquée pour procéder à l’appel à la prière. Bravant l’interdiction préfectorale. Mais mal lui en a pris, puisqu’il a été aussitôt appréhendé par les forces de l’ordre. Il a été libéré, après 24 heures de détention.

EMMANUEL BOUBA YANGA (KOLDA)

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