Publié le 8 Jan 2016 - 12:46
HANN MARISTES

Une démolition sans problèmes

 

Après la démolition des maisons à Hann Maristes, l’heure était à la récupération de quelques matériaux hier. Les ‘perdants’ introuvables sur les lieux se sont apparemment résignés à la décision de l’autorité. Au bonheur du collectif des habitants de cette cité.

 

Des démolitions sans contestations. Le cas est assez rare pour être souligné, mais la destruction des maisons, bâtiments et fondations à Maristes 2, avant-hier mercredi,  en a été la parfaite illustration. ‘‘Nous savons que nous sommes pris à défaut. Il n’y a absolument rien à dire’’, lance Lamine Diop, le gardien d’une maison en finition qui a subi la fureur des engins de la division de la supervision et du contrôle de l’occupation des sols (Dscos). Contrairement à ce qui s’était passé à Tobago, en juin dernier, la résignation et surtout la certitude d’être en faute a pris le pas sur l’envie de résister. Mais comment pouvait-il en être autrement avec des constructions sans titres de propriété, sans permis de construire, sans plans autorisés ?

A notre passage sur les lieux hier, seuls quelques jeunes hommes s’acharnaient sur les pans de mur bétonnés, avec un marteau, pour récupérer la ferraille. Des brouettes chargées du métal faisaient la navette entre les débris poussiéreux et les bennes de camions. Derrière l’amas  de briques de son bâtiment, Lamine qui a quitté son Ndiaffate natal depuis une décennie, ne déplore pas grand-chose d’autre qu’un mimétisme qui a perdu tout le monde.  ‘‘ En 2006, j’étais la seule personne ici avec mon baraquement. Puis un beau jour, il y a eu un bâtiment puis un autre et un autre. Ils m’ont encerclé et j’ai été obligé de quitter ma baraque pour m’adonner au gardiennage de ce bâtiment que vous voyez’’, se plaint-il. Derrière lui, gise le fondement de la bâtisse dont il avait en charge de la sécurité. La bande de terre de 80 mille mètres carrés entre l’autoroute de la nationale 1 et Hann Maristes a fait l’objet d’une prédation foncière et d’une édification rapide de maisons sur ce confetti de terre.

L’espace en question dénommé ‘‘base Jean Lefebvre’’ est un confetti de terre utilisé comme base durant le chantier de l’autoroute réalisée par la Compagnie Jean Lefebvre Sénégal, au milieu des années 2000. Il a plus l’air d’un énorme parking que d’une zone d’habitation. Seuls quelques garages de mécaniciens, des gros porteurs poussiéreux en stationnement, et des gargotes..., ont survécu  au passage des bulldozers. ‘‘Ils n’ont rien laissé. Même la maison d’Omar Sow, l’ex-directeur de l’urbanisme n’a pas été épargné. C’était vraiment dramatique, mais ainsi va la vie’’, poursuit le gardien.

Le CRHM ravi

Après des mois d’âpres batailles de paperasses, le Collectif des résidents de Hann Maristes (CRHM) a obtenu gain de cause. Le coordonnateur du rassemblement Aliou Diakhaté est ravi par l’issue de ce bras de fer qui a duré trois ans. ‘‘ A Hann Maristes nous avons plusieurs fois été victimes d’une prédation foncière sans retenue. La ‘base MSF’ et bien d’autres terrains qui faisaient partie de la réserve foncière de Hann ont été détournés sans qu’il advienne quoi que ce soit’’, lance-t-il. N’hésitant pas à incriminer de hauts fonctionnaires de l’administration publique et des promoteurs immobiliers, il s’étonne de l’érection presque gratuite de ces bâtiments. ‘‘Comment peut-on élever toutes ces habitations sans autorisation de construire ?’’, s’étonne-t-il. Excédé par les saisines sans suite des différentes démembrements administratifs pour faire la lumière sur ces attributions, dont le Cadastre, la Dscos, les Domaines, et l’Urbanisme, le chef de ce collectif est passé outre en adressant un mémorandum au président Macky Sall en personne, courant de l’année 2014.

 En février 2015 une réponse de la Primature, instruite par le Président, lui fait savoir qu’une enquête est diligentée, conduite par l’Office national contre la corruption (Ofnac) pour vérifier les allégations contenues dans le mémo. En mai de la même année, après plusieurs relances, les résultats tombent, livrés directement à mairie de Hann Bel-air. Un arrêté municipal est diligenté exigeant l’arrêt de tous les travaux dans ces terrains ne disposant d’aucun titre de propriété, ou d’autorisation de construction. ‘‘ Certains ont profité des weekends  et jours fériés pour essayer d’achever leurs construction et nous mettre devant le fait accompli. A ce titre la vigilance des populations de Maristes a été salutaire’’, se réjouit le coordonnateur. La nature ayant horreur du vide, le collectif demande l’attribution de cette bande de terre pour y installer les structures publiques tels un lycée un collège et une école primaire, une maternelle, un centre de santé  dont la commune manque cruellement.

OUSMANE LAYE DIOP

 

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