Publié le 15 Dec 2021 - 00:17
INSTITUT CERVANTES DE DAKAR

Un lieu stratégique pour la promotion de l’espagnol

 

Le nouvel institut de la langue espagnole, Cervantès, est inauguré hier à Dakar. C’est un centre créé pour la diffusion de l’espagnol au Sénégal, mais aussi en Afrique subsaharienne. La cérémonie a vu la présence de la reine d’Espagne, Letizia Ortiz Rocasolano.

 

Avec une superficie de 686 m2, l’institut occupe un immeuble d’un étage (rez-de-chaussée et premier). Il dispose de quatre salles de classe, d’une bibliothèque, d’une salle polyvalente implantée sur un terrain de plus de 1 500 m2, pouvant accueillir jusqu’à cinquante personnes, et de plusieurs bureaux, avec des espaces extérieurs pour des activités culturelles, académiques et de loisirs. Il y a aussi deux accès différenciés pour le public et les véhicules. Il a été inauguré hier par la reine d’Espagne, Letizia Ortiz Rocasolano. C’est le premier institut de cette nature au Sénégal et en Afrique subsaharienne, si l’on s’en tient aux différentes explications.

En effet, le Sénégal est parmi les dix-neuf pays d’Afrique subsaharienne où les étudiants peuvent acquérir le Diplôme d’espagnol en langue étrangère (Dele). C’est un pays qui compte aujourd’hui plus de 350 000 étudiants espagnols et plus de 3 000 professeurs qui enseignent cette langue.

Pour Abdoulaye Diop, Ministre de la Culture et de la Communication du Sénégal, c’est un bonheur d’avoir cet établissement à Dakar. ‘’Le Sénégal est heureux d’accueillir un institut qui porte le nom d’un homme de lettres, le plus emblématique d’Espagne, Miguel de Cervantès. Notre pays est une terre de culture, de littérature, de dialogue… Ainsi, nous sommes au rendez-vous du donner et du recevoir, comme pour citer Léopold Sédar Senghor, premier Président de la République du Sénégal et grand admirateur de Cervantès’’.

Le directeur de l’institut s’est, lui aussi, réjoui de l’installation du centre. ‘’Je voudrais insister sur le fait que l’enseignement d’une langue est bien plus que l’enseignement du vocabulaire. Notre tâche, bien sûr, est de collaborer avec plus de trois mille professeurs d’espagnol travaillant au Sénégal et de promouvoir la connaissance de notre langue, qui compte déjà trois cent cinquante mille apprenants (étudiants) dans le pays. Notre direction, nos académies assument cette tâche avec joie’’, a dit Luis Garcia Monteiro.

À l’en croire, les langues locales font partie de leur projet. ‘’Nous ne voulons pas que notre travail se limite à l’enseignement de l’espagnol au Sénégal, mais qu’il reconnaisse aussi une pluralité linguistique qui, au-delà du français, nous permet de nous intéresser au wolof, au peulh, au sérère ou au diola’’, fait-il savoir. Toutefois, pour M. Monteiro, il y a encore plus, en dehors de l’enseignement : c’est la connaissance mutuelle entre les deux pays. Il déclare : ‘’Notre travail consiste à faire en sorte que la connaissance de l’Espagne au Sénégal signifie aussi la connaissance du Sénégal en Espagne.’’

Le siège de Cervantès permettra donc de promouvoir la langue et la culture espagnoles dans toute l’Afrique subsaharienne où l’institution ne disposait, jusqu’à ce jour, que de deux salles de classe Cervantès : celle de Dakar, créée en 2010 qui, d’ailleurs, continuait à fonctionner, et celle d’Abidjan (Côte d’Ivoire), créée récemment.

D’après Léontine Ndiaye, Professeure d’espagnol, ce ‘’joyau’’ permettra à la langue de Cervantès d’avoir plus de visibilité en Afrique subsaharienne. ‘’À l’instar des instituts étrangers comme British Council, Cervantès est là et pourra jouer un rôle déterminant dans la vulgarisation de l’espagnol. C’est une plateforme privilégiée pour tous les apprenants de cette langue et qui donne plus d’accès au matériel didactique et plus d’opportunités pour des programmes de formation comme professeur en langue étrangère. Aussi, le Dele peut offrir beaucoup d’opportunités aux Sénégalais qui voyagent’’, soutient-elle.

En tant que langue similaire au français, l’espagnol ‘’intéresse beaucoup les apprenants sénégalais’’, d’où l’importance de bâtir cet institut. C’est ce que Mme Ndiaye explique : ‘’Nous qui sommes dans les lycées et collèges, voyons que les élèves manifestent beaucoup d’intérêt pour la langue espagnole, laquelle a des similitudes avec le français, même origine, le latin. Les résultats scolaires nous le prouvent. Il y a toujours de très bons résultats en espagnol.’’

Les études démo-linguistiques et d’apprentissage de l’espagnol comme langue étrangère (Ele) soulignent ‘’la position solide de l’espagnol en Afrique subsaharienne et au Sénégal, particulièrement’’. Dans treize pays de cette région, il y a près d’une centaine d’hispanistes en activité, répartis sur plus trente départements universitaires. Parmi ces derniers, trois se trouvent au Sénégal, avec une présence de l’espagnol et des études de la langue : à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, à l’université du Sahel et à l’université Gaston Berger de Saint-Louis.   

El hadji Fodé Sarr (Stagiaire)

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