Publié le 28 Oct 2024 - 17:00
PROJECTION DU FILM ‘’FÀTTE XAJU FI’’

Un appel à la mémoire pour la bonne gouvernance

 

La Coalition de la société civile pour l'application des conclusions des assises nationales et des recommandations de la CNRI a organisé une projection du film documentaire de Joseph Gaye Ramaka intitulé ‘’Fàtte xaju fi’’. L'événement s'est tenu hier dans les locaux du Radisson Blu à Dakar, offrant une occasion unique d'aborder des questions essentielles pour le pays en lien avec les thèmes des assises nationales.

 

La projection du film documentaire ‘’Fàtte xaju fi’’ s’est tenue samedi dernier à Dakar. Diffusé en version française et wolof, il retrace l’histoire politique du Sénégal. La projection a été suivie d'un débat auquel ont participé de nombreux acteurs politiques et de la société civile. Ainsi, le vice-président du comité Miroir pour la bonne gouvernance, représentant du secteur privé de la société civile et membre du Sursaut citoyen, Youssouf Ndiaye, est revenu sur l’objectif et le contexte de ce documentaire. ‘’C'est une occasion pour nous de réactualiser les engagements et de faire un rappel historique de la marche démocratique de notre pays, d'avant l'indépendance, après l'indépendance jusqu'à l'avènement des trois alternances que nous avons connues dans notre pays ainsi que les différentes péripéties qui ont jalonné le parcours, malgré des étapes très importantes qui ont été effectuées’’, déclare-t-il.

Soulignant que dans une société où les défis de la gouvernance et de la démocratie sont permanents, le rappel des engagements pris par les autorités envers les citoyens devient plus que jamais nécessaire, il ajoute : ‘’Le rappel est utile dans la vie d'une société. Les combats ne sont pas toujours gagnés. Il faut juste faire des rappels périodiques (…) pour le respect des engagements que les hommes politiques prennent vis-à-vis du peuple sénégalais’’, explique M. Youssouf.

Ainsi, d’après les acteurs de la société civile, ‘’Fàtte xaju fi’’ est un cri pour le respect des engagements. Le documentaire, traduit par ‘’Rappelons-nous de là où nous avons trébuché’’, s'inscrit dans une démarche de mémoire et de conscientisation. En retraçant des engagements clés pris lors des assises nationales et des recommandations de la CNRI, le film appelle les citoyens à se remémorer les combats passés pour une gouvernance respectueuse et transparente.

En outre, le message est que les engagements envers le peuple ne doivent pas rester lettre morte et il est impératif de les rappeler régulièrement aux autorités pour éviter l'oubli et l'inertie.

Trois axes majeurs révélés dans le documentaire

‘’Fàtte xaju fi’’ ont été construits autour de trois thématiques essentielles pour la démocratie sénégalaise. D’après Pape, participant au débat, ‘’trois temps majeurs sont autour de ce film. Le nom du film même est une invitation aux nouvelles autorités actuellement au pouvoir à respecter les engagements sur la bonne gouvernance démocratique du pays, sur le respect des institutions et la séparation des pouvoirs pour effectivement rendre démocratique le fonctionnement de notre pays’’, indique le membre du Sursaut citoyen. Voilà les trois temps majeurs qui ont été rappelés dans ce documentaire, poursuit-il.

En outre, les trois parties étaient ‘’le respect des institutions, de la démocratie et la place du citoyen ou de la citoyenneté démocratique dans le pays, d'autant plus que chacun d'entre nous, dans la fonction qu'il occupe, doit jouer son rôle véritablement pour favoriser le bon vivre-ensemble dans notre société’’.

Pour rappel, le Pacte de bonne gouvernance milite en faveur de l'application des conclusions des assises nationales et des recommandations de la CNRI. Le vice-président du Pacte de bonne gouvernance, Youssouf Ndiaye, est revenu sur la compétence. Et c’est pour souligner que le pacte de gouvernance préconise l'importance d'une représentation équitable entre hommes et femmes, mais cela ne signifie pas de sacrifier les compétences au profit de la simple parité. ‘’Si dix femmes sont les plus compétentes pour dix postes, elles doivent les obtenir sans restriction. La capacité de chacun à occuper une fonction doit être le critère principal garantissant une gouvernance solide et efficace pour le Sénégal’’. Il est aussi question de préconiser l'égalité dans les fonctions entre les femmes et les hommes avec la même compétence. ‘’Je ne crois pas à l'égalité, mais je crois aux compétences. Cela, il faudra quand même le dire. Une femme compétente, s'il y en a dix, il faut donner les dix postes aux femmes et s'il y a dix hommes compétents, il faut leur donner les postes’’.

De plus, le Pacte de bonne gouvernance appelle à la surveillance citoyenne. ‘’En sept mois de pouvoir, il est possible de savoir véritablement quels sont les engagements, ce qui peut être fait à moyen terme et ce qui doit être fait à long terme’’, explique Youssouf Ndiaye.

En effet, le Pacte de bonne gouvernance est un engagement moral, car il n'est pas rare que les promesses politiques soient oubliées après l'élection. C'est pourquoi la société civile entend jouer un rôle de veille et de suivi. Un processus d'évaluation intermédiaire à mi-mandat permettra donc de mesurer les progrès et de rappeler les engagements pris, afin de maintenir une pression constructive sur les autorités. De façon plus précise, il dit : ‘’En philosophie, il y a ce qu'on appelle le langage performatif ou le discours performatif. Dès lors que l’on constate la qualité des locuteurs, dès que vous parlez, cela doit être suivi par une action. Cette action doit être véritablement respectée au vu de la marche démocratique de notre pays’’, insiste-t-il.

Ainsi, à travers cette projection, la coalition et Joseph Gaye Ramaka espèrent susciter une prise de conscience et encourager les citoyens à exiger plus de transparence et de responsabilité de leurs dirigeants. ‘’Fàtte xaju fi’’ interpelle donc chaque citoyen sur son rôle dans la préservation des valeurs démocratiques et de bonne gouvernance, rappelant que la démocratie ne peut s'épanouir que si tous y contribuent.

THECIA P. NYOMBA EKOMIE

Section: 
Thiès
CÉRÉMONIE D'OUVERTURE FESTIVAL  DAKAR COURT : Les œuvres cinématographiques célébrées à Dakar
SAINT-LOUIS : MASTERCLASS JOURNALISME : Les jeunes invités à avoir l’éthique en bandoulière
ENTRETIEN AVEC DAOUDA GBAYA, JOURNALISTE-ÉCRIVAIN : ‘’Le problème de l'émigration irrégulière ne peut être réglé partiellement’’
CHORÉGRAPHIE - ALGORITHM OCEAN TRUE BLOOD MOVES : Un regard sur l'histoire
BIENNALE OFF - EXPOSITION ‘’NDAJE’’ : Voyage à travers les émotions et les couleurs  
FESPACO
DÉCISIONS ANNONCÉES HIER PAR ALIOUNE SALL : Le Cdeps va attaquer les arrêtés du ministre de la Communication
PUBLICATION DE LA LISTE DES MÉDIAS PAR LE MCTN : Seuls 112 sont en conformité avec les dispositions du Code de la presse
VERNISSAGE : "MÉTAMORPHOSE DE L’ART AFRICAIN" : Un dialogue entre passé et futur
SEPTIÈME ÉDITION DU FESTIVAL DAKAR COURT : Une exploration du lien cinéma et musique
LANCEMENT D’AFRICA MUSIC & CHARTS : Vers une certification de l’industrie musicale francophone
BALLET NATIONAL  LA LINGUÈRE ET STEP AFRIKA DE L’USA : Un succulent cocktail de stepping et de sabar
EXPOSITION "LA MÉLODIE DES COLOMBES" : Une incitation à prévenir les risques d'éruption d'un conflit
THIAROYE 1944-2024 : Le Sénégal face à son histoire, la France face à ses responsabilités
VERNISSAGE DE L'EXPOSITION "VOIX DU SILENCE : TRACE ET RÉSONANCE" : Lever le voile sur l'avortement clandestin
PREMIÈRE ÉDITION SOTILAC : Le Sénégal hisse les voiles du tourisme de croisière
ATELIER ‘’DAKAR AU FIL DES ARTS’’ À L’IFD : Une ville contée en sonorités
EXPO "TRAITS ET LETTRES" AU CARRÉ CULTUREL : Le pouvoir de l'art dans l'éducation et la transformation sociale
AVANT-PREMIÈRE « AMOONAFI » DE BARA DIOKHANE : L'art, l'histoire et le droit au service de la mémoire