Publié le 28 Jan 2022 - 01:13
JUGÉ POUR FAUSSE ALERTE

Un septuagénaire condamné à 15 jours ferme

 

Pour en découdre avec les responsables de l’hôtel qui l’ont chassé à cause de son caractère belliqueux, Amadou Ba a ourdi un plan machiavélique pour se venger. Il a contacté la gendarmerie et les a accusés d’héberger des terroristes. 

 

Le juge du tribunal des flagrants délits de Dakar a condamné Amadou Ba à 15 jours ferme de prison pour fausse alerte. Le septuagénaire digérant mal le fait d’avoir été expulsé de l’hôtel où il logeait à Toubab Dialaw à cause de son caractère belliqueux, a eu l’outrecuidance de dire aux gendarmes qu’il cohabitait avec des terroristes. Après enquête, les pandores ont découvert que c’était des mensonges. Ce qui lui a valu son arrestation. Placé sous mandat de dépôt, Amadou Ba a comparu à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar.

Face aux juges, le prévenu a maintenu, dans un premier temps, les accusations qu’il avait tenues devant les enquêteurs. A l’en croire, il a conseillé aux gendarmes de surveiller deux pensionnaires étrangers de l’hôtel. Selon lui, ces deux individus, qui parlent arabe comme lui, préparaient une attaque contre le khalife d’une confrérie. ‘’L’un d’eux ne parlait que de religion jusqu’à 4 h du matin. Je vous assure que j'ai entendu des choses. Il m'a montré des vidéos d’un khalife général en l’accusant de faire du ‘’chirk’’’, a-t-il dit.

Pour être plus crédible, il a ajouté : ‘’Il disait qu'il allait s'en charger et je soupçonne qu'il planifiait quelque chose lors d’un prochain évènement religieux. Comme j’ai une connaissance à la présidence, je l’ai contactée avant d’appeler le numéro vert de la gendarmerie.’’ 

N’étant pas convaincu par ses déclarations, le juge lui a notifié que ses accusations ne sont pas fondées. Mais le comparant, convaincu qu’il dit la vérité, a répondu : ‘’Je crois qu'ils sont des terroristes, car j'ai vu l’un d’eux user d'une extrême violence avec moi.’’

Son manège compris par le représentant du ministère public, Amadou Ba est finalement passé aux aveux. ‘’J’ai subi une violence inouïe et la gendarmerie n'a pas voulu prendre ma plainte’’, a-t-il finalement fulminé. 

A la suite du maître des poursuites qui a requis l’application de la loi, l’avocat de la défense a sollicité une application bienveillante de la loi. 

MAGUETTE NDAO 

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