Publié le 13 Sep 2021 - 20:33

La 3ème vague a-t-elle atteint son pic ? GUINÉE

 

Dernièrement, une forte baisse du taux de positivité à la COVID-19 est observée au Sénégal. Cette tendance suggère que le pic épidémique de la 3ème vague a été franchi. Mais quand a-t-on exactement atteint ce pic des contaminations?

Par ailleurs, il ne faut pas perdre en vue qu’il y a en réalité 3 pics qu’il faut prendre en considérations. Notamment,  le pic de contamination, le pic des hospitalisations et enfin le pic des décès. Seulement, ces 3 pics ne sont pas synchrones. Ils sont décalés dans le temps à cause du délai d’incubation du virus et de l’aggravation de la maladie. L’analyse des chiffres des deux derniers mois (Juillet et Août), communiqués par le ministère de la santé et de l’action sociale nous a permis d’identifier les trois différents pics en question.

Le pic des contamination a été atteint au mois de Juillet avec 19162 cas positifs, soit en moyenne de 618,13 cas positifs/jour; plus  précisément dans la 2ère quinzaine du mois de Juillet avec 14694 cas positifs, soit une moyenne de 864,35 cas positifs/jour. La baisse des contaminations se confirme dans la 1ère et 2ème quinzaine du mois d’Août avec respectivement 8323 et 2340 cas positifs, soit une moyenne de  594, 5 et 146,25 cas positifs/jour (Figure 1).

Quant au pics des cas graves et décès, ils sont observés dans la 1ère quinzaine du mois d’Août avec 903 cas graves et 234 décès, soit respectivement une moyenne de 64,5 cas graves/jour et 16,71 décès/jour. Ces 2 baisses se confirment dans la 2ème quinzaine du mois d’Août avec 775 cas graves et 73 décès, soit respectivement une moyenne de 48.44 cas graves/jour et 10.81 décès/jour. (Figure 2). Il serait intéressant d’observer l’évolution de ces 3 variables (cas positifs, cas graves et décès) pendant ce mois de Septembre. Comment expliquer le pic du taux de positivité?

Trois facteurs principaux expliquent cette baisse de positivités à la COVID-19 : l’immunité collective induit par la vaccination, l’immunité collective naturelle, et la prise de conscience individuelle et collective par le respect des mesures barrières.

1-Immunité collective induite la vaccination:

La vaccination a sans doute favorisé la baisse des contaminations mais son impact est moindre vu le faible taux de la couverture vaccinale anti-covid. Seul 7% des sénégalais sont partiellement vaccinés et 3.5% le sont totalement. Pour que la vaccination puisse avoir un impact conséquent sur l’épidémie, il faut qu’au moins 50% de la population adulte soit vaccinée. Ensuite, il faut viser une couverture vaccinale de 70%. Le taux pour atteindre l'immunité collective avec la COVID-19 n'est pas connu puisque la maladie est récente mais les spécialistes s’accordent sur le fait qu’il se situe entre 70 à 80%. L’objectif initial de l’Union Européenne était d’atteindre 70% mais cet objectif est revu à la hausse à cause des nouveaux variants[1]. Les États Unis visent au moins 70% du taux de vaccination pour juguler la pandémie[2].

2-Immunité collective naturelle:

A mon avis, elle est plus à l’origine de la baisse des contaminations du fait de la circulation du virus. En vérité, avec ou sans la vaccination, on aurait atteint l’immunité collective. C’est dans l’ordre naturel des choses. L’immunité collective naturelle met en jeu la sélection naturelle. L’agent pathogène atteint les organismes. Les organismes forts vont résister. Les organismes faibles vont tomber malades et les plus faibles vont succomber. Malheureusement, l’effet de la sélection naturelle dans l’immunité collective naturelle engendre beaucoup de victimes. C’est pourquoi, on fait recours à la vaccination pour induire une immunité collective qui va protéger les organismes faibles. Cependant, on ignore la durée de la protection que confère l’immunité naturelle. C’est pourquoi, il est recommandé de prendre une dose de vaccin après être guéri de la COVID-19 pour booster cette immunité.3-La prise de conscience individuelle et collective: 

La létalité du variant Delta a sans doute suscité une prise de conscience de la population en général . Cela s’est traduit par le respect des mesures barrières et la ruée vers la vaccination.

Existe-t-il un risque de 4ème vague ?

Le risque d’une 4ème vague est réel. Je dirais même très probable. Beaucoup de pays développés qui ont une couverture vaccinale plus élevée et un système sanitaire beaucoup plus perfectionné ont connus une 4ème vague. Alors pourquoi pas le Sénégal. La pandémie est loin d’être maîtrisée à l’échelle mondiale. Il faut profiter de cette accalmie pour accélérer le rythme de la vaccination. Continuer à respecter les mesures barrières et éviter les rassemblements, surtout les grands rassemblements religieux et les marchés hebdomadaires pour arrêter ou au moins pour ralentir la circulation du virus.

Le risque de ces types de regroupements est que les participants peuvent répandre le virus sur tout l’étendue du territoire national (même au-delà des frontières) avec toutes les conséquences que cela comportent: Entre autre, la multiplication des cas communautaires ou le nombre de clusters. Connaissant la complexité du traçage des cas contacts et la rigueur qu’exige son exécution, il est presque impossible de tracer les cas contacts issues des cas communautaires.

A défaut d’imposer des restrictions, il faut intensifier la sensibilisation pour éduquer les populations sur les enjeux de cette crise sanitaire. Au début de cette crise sanitaire, je disais espérer que l’équilibre naturel allait jouer en faveur de l’Afrique et je crois que c’est le cas pour le moment. Nous sommes tous conscients que si le virus avait frappé l’Afrique comme il l’a fait avec les pays développés, le décompte macabre serait indescriptible. Vu la capacité d’adaptation et la virulence de ce virus, sa circulation va inéluctablement créer de nouveaux variants encore plus résistants et mortels qui vont remettre en cause l’efficacité des vaccins. Ce qui va jouer en faveur des anti-vaccins qui vont intensifier leurs campagnes de désinformation sur la vaccination.

Pour de plus amples informations sur la COVID-19, vous pouvez visiter ma page YouTube. j’ai développé d’autres sujets sur la question.

 

Section: 
APRÈS LE LYCÉE PROFESSIONNEL DE THIÈS : Le Luxembourg finalise le Centre de Références pour les Métiers du Numérique
STIMULATION DE L'EMPLOI, DE LA COMPÉTITIVITÉ ET DE L'INVESTISSEMENT PRIVÉ AU SÉNÉGAL : La BM approuve un financement de 57,5 millions d'euros
LE TEMPS DE LA REFONDATION ET DU DEPLOIEMENT COLLECTIF DU « JUB, JUBAL, JUBBANTI »
C’est quoi le projet ? : Monsieur le Premier ministre
Diomaye-Sonko : Un pouvoir face au risque d’opinion, leur talon d’Achille
Sénégal : Peut-on craindre un non-paiement des salaires ? 
Un extrait de la belle préface de Habib Demba Fall : Le Sénégal au révélateur de sens de Sidy Diop
Attaques injustes
Lettre ouverte à Monsieur le Premier Ministre Ousmane Sonko : De la portée institutionnelle de vos prises de parole publiques
Le Sénégal : Une Nation Ancrée dans la Liberté et la Justice
La Dérive Personnaliste du Débat Public : Quand l'Attaque Ad Hominem Devient Méthode
Pour une stratégie juridique proactive : Défendre nos leaders sans attendre l’État
Où va le Sénégal ?
Dette du Sénégal : La polémique sur l'endettement public entre réalités économiques et biais méthodologiques
ÉVITER LA CRISE CHRONIQUE D’ENDETTEMENT
LFR 2025 : UN REMÈDE INEFFICACE AUX COURBATURES BUDGÉTAIRES DU SÉNÉGAL
Refuser un visa à un Académicien sénégalais de renom : Un affront à la science et à la dignité
L’approche sectorielle du changement climatique : Un blocage aux financements et aux politiques climatiques
INNOVATION SOCIALE : Entre pragmatique et théorie pour une nouvelle écriture en intervention communautaire
Le déclin de l’Empire