Publié le 21 Aug 2015 - 21:21
LA COUR SUPREME CONFIRME LA CREI

L'international s’impose en dernier recours

 

Après une matinée calme qui a vu la Cour suprême confirmer l’arrêt de la Crei contre Karim Wade et consort pour enrichissement illicite, partisans et avocats de Karim ont dénoncé l’instrumentalisation de la justice. Ils estiment que les institutions internationales sont le véritable dernier recours pour le fils de l’ancien président.

 

La bravade a été de courte durée hier de la part des supporteurs de Karim Wade. Après la confirmation du verdict de la Cour de répression de l’enrichissement illicite par la Cour suprême, tout le monde est rentré chez lui sans anicroche. Le dispositif sécuritaire a repoussé sans brutalité les manifestants qui se sont lancés dans un ‘‘Libérez Karim !’’ sans réelle conviction. Les membres de l’association Ass Kaw, vêtus de casquettes et tee-shirts blancs, munis d’une grosse banderole à l’effigie de Karim, avaient plus l’air  de marcheurs d’une randonnée pédestre. Malgré la mobilisation, le recours de la dernière chance pour Wade-fils a été très bien vécu par les automobilistes de la corniche, ainsi que les riverains.

D’ailleurs les partisans et alliés du fils de l’ancien président ne semblaient guère se faire d’illusions sur l’issue de ces pourvois en cassation. Ainsi, certains ont quitté la salle, après que le juge Abdourahmane Diop a prononcé le terme ‘‘rejeté’’ quant aux moyens soulevés par la défense. La retraite la plus remarquée est sans doute celle du coordonnateur du FDPR, Mamadou Diop Decroix, un peu avant 11 heures. Pour les cadres du Pds, l’affaire est ce qu’elle a toujours été : une manipulation politique destinée à liquider Karim Wade. ‘’Depuis sa déclaration de New-York, Macky Sall a dit avoir des comptes à régler avec le Parti démocratique sénégalais. Il appartient maintenant aux partis et aux membres de l’opposition sénégalaise et à tous ceux qui sont épris de paix et de justice, aux organisations de la société civile, de porter le combat’’, déclare l’ex-président du groupe parlementaire démocrate, Doudou Wade.

‘’Le Pds est maintenant dos au mur’’

Pour la vice-présidente du conseil départemental de Kébémer, Ndèye Gaye Cissé, ‘‘c’est un procès politique depuis le début avec un canevas et des directions dictés et à exécuter. Il n’y a aucune preuve concrète contre Karim Wade. Il est en train d’être supprimé par le régime de Macky Sall, après que son père Abdoulaye a eu à souffrir du régime socialiste. Le Pds ne baissera pas les bras, car nous sommes des libéraux d’abord. Nous sommes épris de droit et de justice’’, déclare-t-elle. Le porte-parole du Pds, Babacar Gaye, est sur la même longueur d’onde que ses camarades de parti. ‘’Il est évident que le dossier de Karim Wade et consorts n’a pas été étudié dans le fond. Le juge a estimé que les avocats ne sont pas bons. C’est la leçon qu’il faut en tirer. Le Pds est maintenant dos au mur. On a  usé de toutes les procédures prévues par la loi, en faisant foi à la justice qui malheureusement est au service d’une cause qui est éminemment politique. Le Pds prendra ses responsabilités pour apporter une réponse politique à ces problèmes posés par Macky Sall et son régime’’, a-t-il déclaré au sortir de la Cour suprême.

Me Aly Fall, avocat de l’Etat dans cette affaire, est d’un avis tout à fait contraire. ‘’La Cour a examiné les moyens qui étaient extrêmement nombreux et les a tous rejetés, comme étant non fondés. Donc, la décision de la Crei est confirmée dans toutes ses dispositions’’, tempère-t-il.

Dernier recours

Pour autant que l’issue de ce dernier recours s’avère assommant, le camp de Karim Wade ne baisse pas les bras. La cuisine à l’interne ayant échoué, ils ne désespèrent pas et pensent que porter le combat au niveau des instances internationales  peut être salutaire. ‘’Ce serait une illusion de notre part que la Cour prenne une décision de cassation’’. L’avocat de Bibo Bourgi évoque la possibilité de ‘’mener une bataille sur le plan international. Pour la Cour commune de justice et d’arbitrage (Abidjan), elle est saisie. Elle ne s’est pas encore prononcée par rapport au recours formé à l’arrêt de la Crei. Si elle se prononce et annule cette décision, cela va tout remettre en cause’’, déclare-t-il, après avoir évoqué l’éventualité ‘’de ressaisir cette même cour, mais dans une autre formation pour que  soit réexaminé ce dossier’’, au cas où les vices de procédure seraient décelés après délivrance de l’arrêt.

Pour la députée libérale, le non-respect des règles de droit international est inacceptable : ‘‘Le Sénégal n’a qu’à sortir des institutions  internationales car il a signé des chartes et conventions. Si ça s’arrête là,  le Sénégal va être un pays seul. Me Abdoulaye Wade est là et il connaît les voies et moyens pour continuer la bagarre’’, déclare-t-elle. Le porte-parole prend exemple sur le cas burkinabè. ‘‘Défier les Nations unies procède d’une certaine témérité que personne ne pourrait comprendre. Ce pays sera un Etat de droit, une République qui va respecter les droits de l’Homme. On n’y peut rien, car c’est la dynamique de l’histoire. Le Burkina Faso a respecté le droit international, en permettant à ses ministres inculpés pour enrichissement illicite et détournement de deniers publics de se défendre devant la haute cour de justice. Ce pays a respecté la décision de la CEDEAO, alors que le Sénégal l’a rejetée. Le juge de la Cour suprême estime que cette décision ne donne pas le droit du privilège de juridiction à Karim Wade’’, selon Babacar Gaye.

‘’Manipulateurs’’

Toutefois, l’avocat de la partie civile, Me Moussa Félix Sow, estime que ces saisines internationales sont peine perdue. ‘’Puisqu’au niveau interne c’est terminé, ils vont à l’extérieur. Les avocats de la défense sont déjà allés devant le Groupe de travail (de l’ONU), ils iront ailleurs. Donc, cela ne m’étonne pas. Je pense qu’une affaire ne mérite pas qu’on discrédite des institutions, dans la mesure où, nous tous, en tant qu’avocats, avons une obligation de respecter nos institutions’’, se défend-il. Même son de cloche chez son confrère, Me Bassirou Ngom qui prend la défense des institutions internes : ‘’C’était une décision prévisible. L’essentiel des moyens ont été discutés et rejetés. La Cour a répondu en droit, avec des arguments juridiques. Il faut reconnaître que ce sont des magistrats indépendants et professionnels qui ont répondu avec des arguments juridiques. Mais, dans cette affaire, on a eu toujours affaire à des manipulateurs qui se sont toujours écartés du droit. Nous sommes,  depuis le début, dans le droit et la Cour nous a suivis’’, conclut-il.

OUSMANE LAYE DIOP

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