Publié le 24 Aug 2022 - 07:32

La majorité présidentielle, un rempart pour la patrie

 

« Le manipulateur est un dealer, il vous livre ses doses, vous rend dépendant et s’enrichit en vous méprisant. » J Eldi

 

Que retenir des élections législatives du 31 Juillet 2022 ? Trois enseignements majeurs ressortent. D’abord BBY est devant avec une majorité de 82 députés + 1 (ralliement du député Pape Diop)  malgré le recul dans la représentation parlementaire de la coalition présidentielle par rapport à l’année 2017. Ensuite mise à part leur radicalité vis-à-vis du pouvoir, quatre pôles d’opposition extrême (Pastef, Txawu, PUR et Wallu) semblent avoir une entente appelée à s’évaporer en perspective de l’élection présidentielle de 2024. Enfin, deux députés neutres ne partageant pas la démarche des extrémistes et s’estiment équidistants.

Dans le camp de la Majorité Présidentielle, les raisons d’optimisme sont intactes avec une majorité absolue de 83 députés. Toutefois, une analyse froide devrait permettre à la machine électorale BBY de se focaliser, au-delà du militant, sur le citoyen nageant dans ce qu’il est convenu d’appeler « l’opinion publique » à qui doit parvenir en termes simples le bilan et la trajectoire du Sénégal sous le President Macky. Entre l’émetteur et le percepteur du message peuvent agir (et agissent effectivement) plusieurs acteurs aux visées souvent identiques de désinformation même avec des mobiles et des donneurs d’ordre différents. Les façonneurs de l’opinion publique ne sont pas seulement dans le champ de la politique. Comme écrivait Alfred Sauvy : « L’opinion publique est souvent une force politique, et cette force n’est prévue par aucune constitution. ». Il n’y a pas que les acteurs politiques. Il y a aussi d’autres acteurs dans le champ de la bataille d’opinion. C’est pourquoi, la tache de l’acteur politique dans un monde ouvert est plus exigeante en termes de collage à l’opinion.

A nos deux cibles (militant et opinion publique), il faudra faire comprendre sans démarche de justifications tardives par exemple que les tests d'épreuve de la COVID-19 et de la secousse économique et sociale née de la crise ukrainienne ont permis au Sénégal de se convaincre de la pertinence de l'option PSE. A ces deux cibles, il faudra être persuasif en faisant comprendre que face à la flambée des prix due aux produits pétroliers et autres denrées alimentaires, si le Sénégal a pu atténuer les effets de la crise, c'est parce que les fondamentaux de l'économie sont bien en place.  

La Majorité Présidentielle doit être proactive dans l’information et la communication pour éviter que les « 4 oppositions extrêmes » ci-dessus nommées et les autres acteurs ne sèment l’amalgame de façon simpliste et répétitive.

Nous pouvons prendre le secteur où l’amalgame est aux antipodes de la réalité notamment les hydrocarbures pour montrer que dans bien des cas les amalgameurs passent exprès à côté de la vérité pour ne pas faire voir les efforts immenses du Chef de l’État dans la défense des intérêts nationaux. En dépit de la grande manipulation orchestrée par les oppositions sur le pétrole et le gaz, le Président Macky Sall a toujours pris les bonnes décisions. S’il avait rompu la contrat signé par le Président Wade avec Timis, il n’y aurait sans doute pas eu ces recherches dans les délais ayant débouché sur les immenses ressources actuellement connues en gaz que le monde entier nous envie. Le Sénégal se serait sans doute embourbé dans un contentieux international aux lendemains incertains sans possibilité de choisir un autre partenaire dans le contrat de recherche et de partage de production le temps que le dossier soit vidé. Le Président Macky avait pris l’option de continuer le contrat trouvé sur place tout en renégociant les parts du Sénégal qui, aujourd’hui aura à terme plus de 75% de revenus de son pétrole et de son gaz. Cette continuation du contrat s’est faite contre l’avis épistolaire d’une multinationale qu’aujourd’hui un opposant tonitruant a défendu dans son ouvrage sur la question pétrolière.

L’opinion doit savoir aussi l’importante décision prise par le Président Macky Sall avec la « loi sur le contenu local dans les hydrocarbures » qui impose à toutes les entreprises évoluant dans le secteur de choisir des travailleurs sénégalais.

Cette loi impose également (si les capacités sont avérées) le choix des entreprises sénégalaises en priorité sur tous les appels d'offre de la chaîne de valeurs pétrolière et gazière allant de l’exploration à la distribution en passant par la production, la transformation et le transport sans compter toutes les activités, services et autres prestations intellectuelles connexes. C’est cette même loi qui acte le principe de préférence nationale dans les appels d'offre par les entreprises qui accorderont la priorité aux sous-traitants locaux en ouvrant aussi leur capital au niveau national aux investisseurs sénégalais.

En faisant également voter une loi sur la répartition et la gestion des recettes issues de l’exploitation des hydrocarbures, le Président Macky est dans l'anticipation. Cette loi qui acte la budgétisation intégrale des recettes fiscales et non fiscales tirées de l’exploitation des hydrocarbures prévoit le partage des recettes entre le budget général, un Fonds de stabilisation, un Fonds pour les générations futures et une épargne rentabilisée à travers des placements. Le Président Macky Sall a compris que face à la réalité de la Mondialisation il faut des dispositions intelligentes pour protéger nos économies africaines.

Le 18 mars 2021, dans le cadre de la loi sur le contenu local dans le secteur des hydrocarbures, deux contrats de concession portuaire au profit du secteur privé national ont été signés. Il s’agit respectivement des terminaux de gaz liquéfié confié au groupe sénégalais Elton et de la base logistique de soutien aux plateformes d’exploitation en mer confiée au Consortium sénégalais d’investissement (COSENI). Concernant la base logistique de soutien aux plateformes d’exploitation en mer, la concession a été accordé au Consortium sénégalais d’investissement (COSENI) détenu à 100% par une vingtaines d’entreprises sénégalaises. Pour ce qui concerne le terminal à gaz liquéfié, le contrat de concession portuaire est donné au privé national Elton pour la réalisation d’un terminal devant fournir au niveau local et international du gaz naturel liquéfié aux producteurs d’énergie, industries,  cimenteries, mines ainsi qu’aux navires.

Dans le même registre, concernant le volet énergie d’un contrat de construction d’une centrale électrique à gaz de 300 Mw grâce à une synergie nationaux regroupés autour de la structure West Africa Energy (Wae). La réorganisation de Petrosen avec la mise en place de  « Petrosen trading and services » (PTS) en 2019 anticipe dans le positionnement stratégique de notre pays dans la distribution des produits de nos ressources.

Ces quelques exemples tirés d’un des secteurs ayant charrié le plus d’amalgames et de désinformations montrent l’immense travail à faire pour que l’opinion publique comprenne définitivement que le patriotisme économique constitue l’épine dorsale de la vision du Président Macky Sall. Dans le secteur des hydrocarbures, ce sont ceux qui parlent le plus qui donnent l’impression avec la grossièreté de leurs amalgames d’être sans doute aux ordres de forces étrangères déchues depuis 2012 et qui se seraient jurées de de mettre notre pays sens dessus-dessous pour leurs propres intérêts.

Nous aurions pu secteur par secteur mettre le doigt sur les fausses informations charriées par les « 4 oppositions » pour instaurer un climat de pessimisme ayant une prise sur une bonne partie jeune de l’opinion nationale. Les responsables de BBY doivent effacer le climat de pessimisme entretenu par une certaine intelligentsia adepte du matraquage par réplétion agressive et hystérique de contrevérités.

Il est vrai que dans un monde difficile, il faudra informer juste et vrai et anticiper sur les explications pour « tuer la manipulation dans l’œuf ». En somme, les responsables administratifs et politiques de la majorité présidentielle ont tout intérêt à adopter une communication directe, simple et proactive avec le citoyen pour éviter les amalgames. Par exemple, il faut dire à l’opinion que malgré la flambée des prix de l’oignon due à des problèmes logistiques, le Sénégal a des records de production en horticulture qui permettent même de procéder de façon épisodique à des blocages des importations pour protéger nos producteurs de pommes de terre, d'oignons et de carottes.

L’opinion doit savoir que notre production céréalière a été plus que doublée et celle du riz triplée pour nous permettre de manger beaucoup plus de « ceebu waalo » grâce à la politique de régulation intelligente des importations. Il faut aussi montrer les efforts énormes faits en équipements post récoltes pour les femmes et dans la résolution progressive des questions logistiques globales de stockage, de conservation et de transformation à valeur ajoutée. Le défi agricole n’est plus essentiellement à la résorption des déficits mais bien dans la mise en place d'agropoles pour la transformation industrielle massive à valeur ajoutée comme prévu dans le Plan Sénégal Émergent (PSE) et actuellement mis en œuvre dans le pays.

Devant le pessimisme entretenu, il faut rester optimiste au front du débat citoyen. Franchement, il y'a de quoi être optimiste pour avoir vu de nos yeux lors de notre tournée dans les quatorze régions du Sénégal l’immensité des efforts d'investissements productifs faits par l’État pour rendre possible et accessible par exemple depuis Laboya à Tambacounda une bonne partie des 30 000 à 40 000 tonnes de bananes vendues d’abord dans les marchés régionaux du pays. Il y'a de quoi être optimiste parce que les femmes des villages de Diakhaba et Bembou, à Kédougou sont heureuses de transformer le fonio avec les machines financées par le Fonds national de recherche agricole et agroalimentaire (Fnraa). Il y'a de quoi être optimiste parce que l'Etat a fait beaucoup plus de routes et pistes du développement vers les terroirs. Il y'a de quoi être optimiste parce que des efforts immenses sont en cours de Dakar à Baïla en passant par Saraya et Ourossogui pour plus de transformations de produits locaux.  Il y'a de quoi être optimiste parce que le Sénégal a une industrie.

Nous avons aussi une politique industrielle. En dépit des difficultés, il y'a de quoi être optimiste parce que le potentiel industriel de notre pays est là entre le Parc Industriel International de Diamniadio, le Parc industriel de Sandiara, la Zone Économique Spéciale Intégrée de Diass et les agropoles en cours de déploiement. Il y a de quoi être optimiste parce qu'il y a un triplement des capacités installées même s’il faut continuer de renforcer le dispositif de réduction de la facture énergétique des industries grâce au mix. Le Sénégal va bientôt entamer le passage progressif à l’électricité produite à partir du gaz, encore appelée « Gas to Power ».

Il y a de quoi être optimiste parce que dans tous les secteurs, les choses bougent avec une distribution plus équitable des investissements et mesures sociales de l’Etat vers les zones rurale de production. Dans un monde dur, le Président Macky Sall sur la base de son expérience et de son leadership a fait et fait tous les jours sa part en balisant concrètement les chemins qui mènent vers l’émergence et le développement du Sénégal.

Le travail de chaque responsable de la mouvance présidentiel doit être d’expliquer le bilan et la perspective, mais surtout d’anticiper sur les fake-news et autres manipulations de l’opinion. C’est ce détournement de la perception d’une bonne frange jeune de notre pays qu’il faut éviter en informant juste, vrai et simple sans arrogance ni complexe. Dans un contexte sous-régional instable et en perspective de l’exploitation effective du pétrole et du gaz, notre pays ne doit pas être un lieu de jeu d’échec de forces déchues et prêtes à tout pour chambouler notre République et ses valeurs de paix, de concorde, d’intégrité territoriale et de respect mutuel. C’est en ce sens qu’il faut condamner avec vigueur les propos irresponsables d’un leader de « l’opposition extrême » qui s’en est pris à notre tradition d’intervention militaire sous couvert uniquement du système des Nations Unies ou de la CEDEAO. S’en prendre à son pays sur des questions de politique étrangère installe un doute sur le patriotisme supposé de cet acteur politique. On ne donne pas à l’étranger les occasions de haïr son pays.

Avant la joute de 2024, la Majorité Présidentielle doit en vérité avec plus de marge gagner la bataille de l’opinion qui est avant tout une bataille de perception. Notre communication devra prendre en compte tous les aspects objectifs et subjectifs pour être un appoint à l’œuvre de construction nationale entamée depuis 2012 par le bâtisseur d’exceptions Macky Sall qui a déjà marqué à l’encre indélébile le pays avec, entre autres,  le  TER, le BRT, les huit centrales solaires, la  centrale éolienne, les  ponts, les routes, autoroutes et pistes rurale et les records de productions agricoles, l’industrialisation irréversible et les nombreux filets sociaux gages de stabilité. La Majorité Présidentielle est un rempart pour la sauvegarde de la patrie et la défense des intérêts du pays. Il faudra être tous au front pour des explications simples, proactives et dynamiques qui permettent de voir à la fois le jeu et l’enjeu. La mission collective n’est pas partisane. Elle est et n’est que pour la patrie. La Majorité Présidentielle est un rempart contre ceux qui pensent comme disait l’autre que « la patrie, c’est le sang des autres ».

Mamadou NDIONE

Maire de Diass

 

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