Publié le 28 Oct 2021 - 13:37

Le FESPACO un autre “Sommet” de la refondation du néocolonialisme ?

 

La 27 ème édition du Festival Panafricain du Cinéma et de la Télévision de vient baiser ses rideaux. Au bilan beaucoup de prix et d’argent , mais peu « d’écos », de « valeurs », de « thèmes» pour inciter  les jeunes à réfléchir sur leurs sorts et celui de leur CONTINENT, L’AFRIQUE !

Le Sang du condor, film de Jorge Sanjinés.

Le sang condor (Yawar mallku) est un thriller politique bolivien réalisé par Jorge Sanjinés, sorti en 1969. Dans ce film qui est son plus célèbre, le réalisateur dénonce l'impérialisme américain à partir d'un drame vécu par un chef quechua, sa femme et son frère.

Synopsis, tiré de WIKIPEDIA.

Le film s'ouvre sur deux citations du dignitaire nazi Martin Bormann et du scientifique américain James Donner prônant l'eugénisme.

Ignacio est le mallku du village andin de Kaata, c’est-à-dire le chef de la communauté indigène. Accompagné de sa femme Paulina, il va enterrer des petites poupées au sommet d’une montagne en souvenir de leurs trois enfants morts lors d’une épidémie.

Un peu plus tard, Ignacio survit à une fusillade par la gendarmerie, mais il est grièvement blessé. Paulina le conduit à La Paz, où elle espère que pourra l’aider Sixto, le frère de son mari. Mais les difficultés continuent à l’hôpital : Paulina ne parle que quechua, ni son sang ni celui de Sixto ne sont compatibles avec celui d’Ignacio, et ils n’ont pas d’argent pour en acheter.

Paulina raconte à son beau-frère qu’un yatiri (devin indien) a lu dans les feuilles de coca qu’elle était devenue stérile, comme plusieurs autres femmes, à Kaata et Muyu. Les offrandes à la Pachamama et aux Machulas (les esprits des montagnes) n’y ont rien changé.

Pourquoi les Indiennes n’arrivent-elles subitement plus à avoir d’enfant ? Pourquoi l’intendant a-t-il ordonné de fusiller Ignacio ? Sa femme et son frère parviendront-ils à réunir de l’argent pour lui acheter du sang ? Et quel est le rôle joué par la maternité tenue par une association humanitaire américaine, dont l’ouverture semble avoir coïncidé avec l’arrivée de tous les maux dans la paisible communauté ?

En passant en revue  l’actualité cinématographique  des années 1968 (soixante huit) et même d’avant, on se rend compte que la trame de la production et la distribution de l’activité est dominée par l’industrie et l’idéologie des possédants de la haute finance, des capitalistes pour ainsi dire. Et le Fespaco de Ouagadougou, n’échappe pas à la règle. Même Sous   l’ère Thomas Sankara, l’anticolonialiste.

Nous commençons nos propos par l’illustrer avec le genre filmographique du grand cinéaste bolivien, Jorge Sajinés et son film , « le Sang du condor » dont le synopsis, est placé  plus haut, et  celui du cinéaste sénégalais, Sembene Ousmane, considéré par d’aucuns, comme le patriarche intouchable .

« Rien qui fâche, tout pour plaire », semble être le credo des bailleurs de fonds des producteurs et autres banquiers de l’industrie mondiale du cinéma dont  la francophonie est partie prenante. Autrement dit, un film qui dérange ou qui ne plait pas le grand capital ne sera pas financé.  C’est pourquoi, peu de cinéphiles sont informés de l’actualité du cinéma progressiste en occident ou du Sud. Certains journalistes, à l’instar de feu GUY Henebelle (directeur du Journal « CINEMA POLITIQUE » et ceux  du journal « AFRICASIA » et « AFRIQUEASIE », par la suite, ont voulu  avec des fortunes diverses, faire   briser le tabou.  C’est ainsi  que  « Le Sang du Condor », « l’ennemi principal » de Sanjinés, « Le Sahara n’est pas à vendre » de Jocelyn SAAB, « l’Afrique du Sud nous appartient » de Peter Chappel et Chris Austin ont sortir des ténèbres pour  passer entre les mailles des filets des cinémas et télévisions.

 « CAAROOY 44 », « CAMP THIAROY », vont  apporter leur grain de sel, par rapport au débat «    Le FESPACO, le néocolonialisme du  cinéma  ? ». 

Nous renvoyons nos amis cinéphiles  à  l’article publié par Boris Diop dans le journal Walfadjri (première série), des années 80, dans lequel il fustige le comportement de Sembene, quelque soit par ailleurs le bémol, en hommage qu’il lui a adressé, après son décès.

En gros, ici, l’Algérie, s’est retiré du projet, à partir du moment où le film a changé de titre du film est devenu « CAMP THIAROYE » et non « CAAROOY 44 ».

Du reste, il est curieux de constater la disparation de ce « dossier »,  jusqu’au titre, dans le Net.

Donc, ceux qui pensent que le FESPACO, ce n’est que du cinéma ou de « l’art pour l’art », se trompent lourdement.

Pour d’autres, avertis des arcanes de la politique politicienne, c’est, évidemment,  « que du  CINEMA » !

Cela dit, on  ne verra jamais, du moins pour le moment, un film d’épopée, retraçant la défaite de Pinet Laprade, ancien gouverneur colonialiste du Sénégal  à la « bataille de Paaté Baajann »,(connu sous le nom ( PAOS KOTO), concomitamment aux succès de MABA JAXU BA ( MABA DIAKHOU BA, et son frère  MAAMU NDARI BA, le polyglotte qui  faisait son sermon du vendredi, en quatre langues, d’après mon ami «  SEYDU NOORU NJAAY » (Seydou Norou NDiaye, éditeur-linguiste), en wolof , arabe, socé, pulaar), en compagnie des guerriers d’autres patriotes sénégalais.

Egalement, pour ce qui des personnages historiques les plus connus, ce n’est pas de sitôt  qu’on verra, un film parlant de la vie de l’officier sénégalais, le résistant SIDYA JOOB, Ndatté Yalla (rebaptisé du nom Sidya Léon Diop, par le colon).

Par contre, on note d’innombrables téléfilms à l’eau de rose, produits au Sénégal et à l’étranger  dont leurs valeurs laissent à désirer.

Le reproche que nous faisons à Felwin Saar, à Faal, à nos  constitutionnalistes agrégés, FAAL » et les autres historiens racontant des histoires au lieu de l’enseigner doctement, c’est se focaliser sur la restitution des « objets d’art volés » par le colon et non aux épopées  ou valeurs prônés par nos constitutionnalistes et hommes d’Etat tel que celui du Fuuta, pour ne pas  dire, homme politique),  CEERNO SOULEYMAAN BAAL (Thierno Souleymane Bale).

Malgré tout, nos félicitations à tous les récipiendaires panafricanistes, pour leur professionnalisme technique appelé, tout de même, à servir ailleurs dans d’autres domaines.

 

Le 26 octobre 2021

Ababacar Faal-Barros.

Ancien membre fondateur de Aj/Mrdn/Pads

Membre fondateur, ancien coordonnateur général du GRILA-Sénégal( groupe de Recherche et d’Initiatives pour la Libération de l’Afrique.

 

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