Publié le 14 Jan 2012 - 14:04
Magal de Serigne Modou Awa Balla Mbacké

exemple de bonne gouvernance d’une cité

Serigne Modou Awa balla Mbacké

Darou-Mouhty commémore la mémoire de Serigne Modou Awa Balla Mbacké, premier successeur et ''Khalif'' de Mame Thierno Birahim Mbacké pendant quarante ans.

 

 

Ce saint homme, Fils aîné de Mame Thierno Birahim Mbacké, frère et bras droit de Serigne Touba, a vu le jour à Gouye Ngoura en 1896, un an après le départ en exil de Cheikh Ahmadou Bamba. Avec Serigne Modou Mamoune Mbacké de Darou Salam et Serigne Bassirou Mbacké Khadimou Rassoul, il fait partie des rares personnes de sa génération qui ont eu le privilège, d’une fréquentation assidue de Cheikh Ahmadou Bamba et qui ont directement bénéficié de ses enseignements. Le statut dont il jouit au sein de la confrérie mouride lui a été en grande partie conféré par cette proximité avec Cheikh Ahmadou Bamba et l’affection que ce dernier lui a toujours manifestée.

 

 

Les enseignements et la formation religieuse qui lui ont été inculqués très tôt lui ont permis de synthétiser les trois dimensions spirituelles de la doctrine Mouride à savoir le Tarbiya (Dévotion du talibé), le Tarkhiya (Acquisition des nobles qualités) et le Tasfiya (Aspiration vers Dieu par l’évocation).

 

Sa sainteté transparaît dans son mode de vie marqué par un renoncement presque total aux choses matérielles. C’est ainsi qu’il a toujours vécu dans une case malgré sa grande aisance matérielle.

 

 

Il avait compris la nécessité de disposer des infrastructures de base pour fixer les populations et permettre le développement de la localité A cet effet, il entreprit de doter Darou Mouhty de son premier ouvrage hydraulique. A la disparition de Mame Thierno Birahim Mbacké en 1943, la localité manquait cruellement d’eau potable à tel point que les témoignages de l’époque comme celui du célèbre écrivain Abdoulaye Sadji publié dans le « Paris-Dakar » du 4 juin 1946 portaient sur la question à savoir comment la ville a pu naître et prospérer à un endroit si aride.

 

 

Dans un autre article paru le 20 juillet 1946, le même auteur affirme : ''la ville, étant donné sa position charnière entre les cercles de Louga et Diourbel, son niveau de production arachidière, l’intensité de la traite, le nombre de commerces libano-syriennes installées et la qualité de ses habitants, mourides rangés, disciplinés, travailleurs et amis du progrès, pourrait rapidement se développer si le problème de l’eau était résolu''.

 

 

Une des œuvres majeures de Serigne Modou Awa Balla Mbacké aura été l’implantation du premier forage de Darou-Mouhty inauguré le 28 Décembre 1949. Une rétrospective permet de mieux situer l’événement qui aura nécessité du saint homme un entregent et une pugnacité dans l’effort hors du commun pour arriver à ses fins en convaincant l’administration territoriale d’équiper la ville d’un forage. L’événement fut d’une portée considérable à tel point qu’il fut la une du Quotidien national « Paris Dakar » du Samedi 31 Décembre 1949. Paul Béchard, Commissaire de la République française, présida la cérémonie.

 

 

  1. Le haut commissaire s’est rendu à Darou-Mouhty où il fut accueilli par des milliers de personnes et les plus grands dignitaires mourides parmi lesquels Serigne Fallou Mbacké, Khalife général des mourides, Serigne Bassirou Mbacké Khadimou Rassoul, Serigne Modou Awa Balla, Serigne Cheikh Awa Balla, Serigne Cheikh Mbacké Gaïndé Fatma, Serigne Modou Moustapha Fall, Khalif général des Baye fall, etc.

 

Les autres infrastructures suivirent rapidement. Il s’agit entre autres du lotissement de la ville avec l’attribution des premiers permis d’occuper, de la création d’un poste télégraphique et téléphonique, d’un service postal (en 1952) desservi par du courrier régulier dont la distribution était assurée par un véhicule qu’il avait mis gracieusement à la disposition de l’administration, d’un marché équipé de cantines en 1954, et d’une gendarmerie implantée sur sa demande pour assurer la sécurité des habitants ainsi que d’un centre vétérinaire.

 

 

 

Il entreprit à partir de mai 1966, l’édification de la grande mosquée de Darou Mouhty qui aura coûté au moment de sa première inauguration plus d’un milliard Fcfa entièrement financé par la communauté mouride.

Sa contribution dans le domaine de l’éducation aura été déterminante avec l’implantation de « Daraas » réputés pour la qualité de leur enseignement et la philosophie de travail inculquée aux disciples qui les ont fréquentés. Ces « Daraas » sont devenus des localités importantes de leur zone d’implantation : « Madina » et « Yabal » (dirigés par Serigne Moustapha Absatou Diakhaté Mbacké), « Karatièle » (confié à son fils Serigne Bassirou Astou Lô), « Darou-Rahmane » en 1944 (fief de Serigne Fallou Astou Dièye Mbacké), « Sarsara » (village rendu célèbre par Serigne Kosso Astou Lô), « Ndiarème  Yabal »(village de Serigne Kosso Ganar ).

 

 

Il autorisa l’ouverture de la première école française après celle de Diourbel dans un "Daraa" mouride attestant à l’époque d’un grand esprit d’ouverture et de progrès.

 

 

Au-delà de ces réalisations matérielles, Serigne Modou Awa Balla a su se mettre au service de la communauté avec altruisme. Il a toujours vécu dans la simplicité la plus totale avec un attachement profond aux valeurs originelles du mouridisme fondées sur la diptyque amour du travail et soumission profonde à Dieu.

 

 

Son esprit pionnier ainsi que son ardeur au travail ont permis de doter Darou-Mouhty de la plupart des infrastructures socio-économiques indispensables à la vie décente et au bien-être des populations. Ses nombreuses réalisations ont largement contribué à faire de cette localité la seconde ville des mourides après Touba et le pôle de développement qu’il est devenu.

 

 

Ces successeurs, Serigne Abdou khoudoss Mbacké rappelé à Dieu en 2003 et Serigne Cheikh Khady Mbacké, actuel khalif de Mame Thierno Birahim Mbacké, ont continué par leurs réalisations à renforcer la position de la localité comme second pôle du mouridisme. C’est ainsi que l’actuel Khalif, Serigne Cheikh Khady Mbacké, entreprend des travaux qui ont permis de doubler la capacité de la mosquée, après avoir construit une résidence pour accueillir les hôtes, une morgue entièrement équipée et le premier Daraa moderne de Darou Mouhty.

 

Abdoukhadire Djily Sall

Coordonnateur du comité d’organisation

abdoukhadiresall@yahoo.fr

 

Section: 
APRÈS LE LYCÉE PROFESSIONNEL DE THIÈS : Le Luxembourg finalise le Centre de Références pour les Métiers du Numérique
STIMULATION DE L'EMPLOI, DE LA COMPÉTITIVITÉ ET DE L'INVESTISSEMENT PRIVÉ AU SÉNÉGAL : La BM approuve un financement de 57,5 millions d'euros
LE TEMPS DE LA REFONDATION ET DU DEPLOIEMENT COLLECTIF DU « JUB, JUBAL, JUBBANTI »
C’est quoi le projet ? : Monsieur le Premier ministre
Diomaye-Sonko : Un pouvoir face au risque d’opinion, leur talon d’Achille
Sénégal : Peut-on craindre un non-paiement des salaires ? 
Un extrait de la belle préface de Habib Demba Fall : Le Sénégal au révélateur de sens de Sidy Diop
Attaques injustes
Lettre ouverte à Monsieur le Premier Ministre Ousmane Sonko : De la portée institutionnelle de vos prises de parole publiques
Le Sénégal : Une Nation Ancrée dans la Liberté et la Justice
La Dérive Personnaliste du Débat Public : Quand l'Attaque Ad Hominem Devient Méthode
Pour une stratégie juridique proactive : Défendre nos leaders sans attendre l’État
Où va le Sénégal ?
Dette du Sénégal : La polémique sur l'endettement public entre réalités économiques et biais méthodologiques
ÉVITER LA CRISE CHRONIQUE D’ENDETTEMENT
LFR 2025 : UN REMÈDE INEFFICACE AUX COURBATURES BUDGÉTAIRES DU SÉNÉGAL
Refuser un visa à un Académicien sénégalais de renom : Un affront à la science et à la dignité
L’approche sectorielle du changement climatique : Un blocage aux financements et aux politiques climatiques
INNOVATION SOCIALE : Entre pragmatique et théorie pour une nouvelle écriture en intervention communautaire
Le déclin de l’Empire