L’opposition réclame toujours sa destitution
La Coordination de l’opposition démocratique (COD) n’a pas renoncé à sa volonté d’exiger le départ du Président Aziz, blessé le 13 octobre par balle, selon une source officielle. En convalescence à Paris depuis le 14 octobre, le chef de l’Etat mauritanien est rentré samedi à Nouakchott après 40 jours passés en France pour des soins.
Le 20 novembre, Aziz avait accordé une interview à France 24 au cours de laquelle il s’était montré lucide, annonçant de facto son retour au pays prévu ce 24 novembre. Mais aujourd'hui, Aziz ne semble pas avoir convaincu la classe politique de l’opposition et certains observateurs, même s'il est de retour.
C’est ainsi que la Cod a organisé la semaine passée une marche populaire qui a mobilisé des «dizaines de milliers» de Mauritaniens sur la grande avenue principale menant de la mosquée marocaine à la mosquée Ibn Abbas, baptisée place de l’opposition, où un grand meeting a eu lieu.
Par la voix de son président en exercice, Saleh Ould Hannena, la Cod a soutenu que «le corps et la voix du président Mohamed Ould Abdel Aziz, tel qu’il est apparu mardi (NDLR : 20 novembre) à Paris, ont montré qu’il n’est plus en mesure de gouverner». Selon lui, la Mauritanie «doit obligatoirement sortir du vide constitutionnel où elle se trouve». Hannena, ancien putschiste contre Ould Taya en 2003, et ses amis ont soutenu que le président mauritanien «est devenu maintenant physiquement inapte».
Pour sa part, Mahfoudh Ould Betah, ancien ministre de la Justice sous la transition d’Ely Ould Mohamed Vall et président du parti Convergence démocratique nationale, «c’est la fin du despotisme et du régime autoritaire». A l’en croire, les images télé du Président sont une manière déguisée de mettre en échec la marche de l’opposition qui revendique son départ et «la mise en place d’un régime transitoire consensuel» pour le pays. «Nous n’avons pas renoncé à cet objectif stratégique de la fin de la dictature dans notre pays.»
Le Président mauritanien va prendre part aux festivités commémorant le 52e anniversaire de l’indépendance de son pays. Mais des sources concordantes indiquent qu'il devrait retourner en France afin d'y poursuivre sa convalescence.
IBOU BADIANE
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