Cheikh Diop condamné à 2 ans

Le tribunal correctionnel de Dakar a vidé hier l’affaire du jeune Matar Ndiaye, tué en juillet 2015, à la suite d’une bavure policière. Conformément au réquisitoire du parquet, le policier Cheikh Diop a été condamné à 2 ans ferme. Les quatre éléments de l’Agence de la sécurité de proximité (ASP) ont écopé de 6 mois ferme.
En prison depuis juillet 2015, le policier Cheikh Diop devra encore rester derrière les barreaux jusqu’en juillet 2017. Hier, il a été condamné à deux ans d’emprisonnement ferme pour coup mortel. Il avait atteint d’une balle le jeune Matar Ndiaye, lors d’une opération de sécurisation, à Grand-Yoff. Les quatre éléments de l’Agence de la sécurité de proximité (ASP) qui accompagnaient le policier sont libres. Maurice Dioly Diouf, El Hadj Mamadou Diop, Mame Cheikh Diouf et Mamadou Diouf ont écopé de 6 mois ferme. Mais leur peine est déjà couverte par la détention préventive. Les prévenus sont condamnés à verser à la famille de la victime la somme de 20 millions F CFA, au titre de dommages et intérêts. L’Etat du Sénégal est tenu en garantie pour le paiement. Cependant, la condamnation est loin d’être définitive, car Me Aboubacry Barro, conseil du policier, a confié qu’il va interjeter appel, dès aujourd’hui.
En service au commissariat de Dieuppeul, le policier Cheikh Diop avait cru bon de poursuivre le défunt Matar Ndiaye jusqu’à Grand-Yoff. Il avait reçu l’information selon laquelle ce dernier trafiquait du chanvre indien à bord de son scooter et s’apprêtait à venir à Dieuppeul, dans la zone où il était en patrouille. L’information s’est révélée vraie, car le présumé dealer est venu. Seulement lors de son interpellation pour contrôle, il avait accéléré sa moto. Les prévenus l’avaient poursuivi jusqu’à Grand-Yoff où le suspect avait réussi à les semer.
La suite a été révélé lors du procès. Le policier avait déclaré que, pendant qu’ils étaient sur le point de rebrousser chemin, il a senti l’odeur de chanvre indien et a décidé d’emprunter la ruelle d’où elle venait, mais ils ont été accueillis par une pluie de pierres. En réaction aux jets de pierres, il a fait deux tirs de sommation mais, disait-il, ‘’le destin a voulu que la victime soit atteinte’’. Pour justifier son intrusion à Grand-Yoff qui relève de la compétence de la police de ladite localité, il avait expliqué qu’il n’y trouvait pas d’inconvénient, dès l’instant que ce secteur relevait toujours de la police et non de la gendarmerie. Le policier avait déchargé les quatre ASP qui eux également avaient clamé leur innocence par rapport aux faits de non-assistance à personne en danger et de violences et voies de fait qui leur sont reprochés. Ils avaient nié avoir levé la main sur les autres victimes qui se sont présentées à la police.
cFATOU SY