Publié le 9 Jun 2023 - 16:50
MULTIRÉCIDIVISTE

Maïmouna, accro au crack, commet des larcins pour se procurer de la drogue 

 

Élargie de prison au mois de décembre 2022, Maïmouna Samb renoue avec les rigueurs du milieu carcéral. Mère d’un enfant, la dame âgée de 22 ans excelle dans le vol en série. Elle compte plusieurs victimes. Jugée hier à la barre du tribunal d’instance de Dakar, elle a écopé d’une peine de deux ans d’emprisonnement ferme.

 

Née en 2001, Maïmouna Samb est devenue une habituée du milieu carcéral. Condamnée à deux reprises pour vol en série, la jeune dame, mère d’un enfant, renoue une nouvelle fois avec les affres de l’incarcération. Elle répond des mêmes faits. Pourtant, pour sa dernière condamnation, elle a écopé d’une peine de deux ans d’emprisonnement ferme. Ayant purgé un an et cinq mois, elle a bénéficié d’une grâce présidentielle.

Accro au crack, elle ne  peut pas s’empêcher de commettre des larcins pour se ravitailler. Elles sont nombreuses, ses victimes qui n’ont cessé de publier sur les réseaux les images dans lesquelles elle commettait ses délits. Mais ses agissements ont pris fin grâce à la perspicacité de la dame Ndèye Coumba Dabo.

La prévenue, qui use toujours du même mode opératoire, prend un taxi et sillonne les magasins situés dans les grandes artères de la capitale. Dès que l’occasion se présente, elle dérobe les objets de valeur qui sont à sa portée, avant de sauter dans un taxi.

Ainsi, après avoir profité d’un moment d’inattention de Ndèye Coumba Dabo, elle a subtilisé sa sacoche et s’est engouffrée dans un taxi. Celle-ci, qui a aussitôt constaté le vol, s’est lancée à sa poursuite. C’est dans une maison où elle a l’habitude de fumer son crack qu’elle a été appréhendée. Ses autres victimes, dont le nommé Alioune Aidara, ayant eu écho de son arrestation, se sont rendues au commissariat. Ce dernier à qui la mise en cause a volé un téléphone portable l’a formellement identifiée grâce aux images des caméras de surveillance de son magasin.

Au terme de son interrogatoire, elle a été déférée au parquet où le procureur a ordonné son mandat de dépôt. C’est hier qu’elle a fait face à la juge du tribunal d’instance de Dakar.

Sans ambages, elle a reconnu les faits. Sous le poids de la honte, elle a couvert son visage d’un large voile. Évitant de s’exprimer à haute voix, elle a été menacée par la juge de renvoyer son dossier. Finalement, elle s’est résolue à parler de manière audible. Elle a expliqué, dans un premier temps, qu’elle ignore ce qui la pousse à subtiliser les biens appartenant à autrui. Peu convaincante, elle a raconté qu’elle voulait collecter des sous pour préparer un ‘’Ndeup’’ (séance d’exorcisme chez les Lébous). Là encore, elle a été invitée par la juge à dire la vérité. Elle hoche finalement la tête et admet que c’est pour s’offrir du crack qu’elle s’adonne à cette activité délictueuse.

S’agissant du téléphone du plaignant Alioune Aidara, elle a renseigné qu’elle l’a cédé à 20 mille francs CFA au marché de Colobane. Avec la somme, elle a acheté de la drogue.

Après avoir avoué tous ses délits, elle s’est confondue en excuses.

Mais ses supplications n’ont guère ébranlé la déléguée du procureur de la République. ‘’Tu n’es pas prête à arrêter tes larcins tant que tu seras adepte à la drogue. Avant le tribunal de Dakar, tu as été condamnée par celui de Pikine pour des faits similaires. Cinq mois après avoir été graciée, tu t’es retrouvée encore une fois devant cette juridiction. Pour ton bien, tu vas y retourner, car tu risques d’être tuée dehors’’, lui a asséné la représentante du parquet.

Elle a requis deux ans d’emprisonnement ferme contre la comparante. ‘’C’est une multirécidiviste. Elle ne mérite pas une situation atténuante. En plus de cela, ayant plus de 21 ans, elle ne peut plus bénéficier des mesures d’accompagnement pour l’enfance’’, a poursuivi le maître des poursuites.

Son réquisitoire a été suivi par la juge qui a condamné Maïmouna Samb à deux ans d’emprisonnement ferme. ‘’Il ne faut pas prendre cette peine comme une punition. C’est pour te permettre de réfléchir à ton avenir. C’est une occasion aussi de faire une cure de désintoxication. Tu es encore jeune’’, lui a conseillé la magistrate qui s’est désolée de constater que la prévenue ne l’écoutait même pas.

MAGUETTE NDAO

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