Publié le 23 Nov 2018 - 14:03
PECHE ET ECONOMIE MARITIME AU SENEGAL

Les travailleurs menacent d’aller en grève

 

Les agents de l’Etat travaillant dans le secteur de la pêche menacent d’aller en grève. Hier, lors d’une conférence de presse, ils ont dénoncé la discrimination dont ils se disent victimes.

 

L’Intersyndical des travailleurs de la pêche et de l’aquaculture du Sénégal s’indigne de la situation de ses membres qu’il juge ‘’catastrophique‘’. Ces agents se disent victimes de ‘’marginalisation’’, en comparaison avec les autres corps de l’Administration. Ils en veulent pour preuve les résultats de l’étude sur le système de rémunération des agents de la Fonction publique qui, selon eux, le confirme largement. D’où leur indignation. ‘’Les agents de la pêche n’ont aucune indemnité ; depuis longtemps, ça n’a pas été rectifié. Ils n’ont que le salaire de base’’, s’insurge Cherif Samb. Qui souligne que la seule indemnité dont ils disposent est celle dite de responsabilité. Et, même là, tout le monde ne l’a pas.  Selon lui, il n’y a eu qu’une seule harmonisation des salaires. Et, à ce jour, des agents qui ont fait dix ans n’ont pas un salaire qui avoisine 100 000 FCFA.

Pour mener le combat, une grève générale est envisagée dans les jours à venir, sachant que le préavis a été déposé le 25 octobre 2018. Entre autres, ils exigent le paiement des indemnités dues aux observateurs (chargés de surveiller les océans), l’intégration des contractuels dans la Fonction publique. Selon Cherif Sambou, le total des revendications fait moins d’un milliard FCFA par an. D’après lui, les agents de la pêche et de l’économie maritime sont dans la précarité, alors qu’ils bravent tous les risques dans l’exécution de leur mission. Les travailleurs dénoncent également le ‘’recrutement sauvage’’ sur la base de logiques politiciennes, pendant que les gens diplômés sont laissés en rade.

Le secrétaire général du syndicat de la pêche et de l’aquaculture du Sénégal (SYTRAPAS), Abdoulaye Roger Dieng, soutient qu’il y a ‘’une gestion déplorable et nébuleuse, des fonds de la Direction des Industries de transformation de la pêche au détriment des agents de cette structure’’. Lui et ses camarades rappellent au Directeur son devoir d’utiliser ces fonds comme prévu. Selon eux, ‘’la Caisse d’encouragement à la pêche et des Industries annexes (Cepia) est devenue une caisse de recrutement d’une clientèle politique’’.

Pour les syndicalistes, le secteur de la pêche et de l’aquaculture ne porte pas encore les fruits attendus. Ils restent persuadés que des mesures hardies doivent être prises pour relancer l’activité, sachant que le secteur primaire doit redresser la croissance économique. De l’avis des travailleurs, la solution résulte de la prise en compte de la dimension ressources humaines dans les politiques définies. Tous pointent du doigt l’attitude du ministre de la Fonction Publique Mariama Sarr qui, disent-ils, devait les recevoir, mais finalement les a mis en rapport avec son directeur de cabinet. Ce qu’ils ont refusé.

AIDA DIENE

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