Le temps des révisions

Les élèves en classe de Terminale n’ont que quelques jours pour commencer les épreuves du baccalauréat. Dans les lycées, ils sont nombreux à fréquenter les salles de classe pour faire les dernières révisions.
Au lycée Seydou Nourou Tall, dans une des salles de classe, Mamadou Diouf, élève en classe de Terminale L2, et Abdoul Aziz TL2B ont les yeux rivés sur leurs cahiers. Il ne leur reste que moins de 4 jours pour démarrer les épreuves du baccalauréat. Ils s’attellent aux dernières révisions. À l’instar de ces deux élèves, ils sont nombreux, dans les lycées, les candidats qui se constituent par petits groupes pour réviser. Ils continuent à fréquenter les salles de classe, même après l’arrêt des cours. Ils sont là de 8h jusqu’au soir. Beaucoup d’entre eux témoignent que pour l’Histoire et la Géographie, grâce aux fascicules, ils parviennent à voir toutes les leçons. D’autres, par contre, reconnaissent qu’ils n’ont pas vu tout le programme. ‘’Cette année, avec les grèves répétitives, certaines leçons ont été accélérées. Pour des matières comme l’Histoire et la Géographie, on nous a remis des guides pratiques pour se rattraper’’, dit Mamadou Diouf, élève en classe de Terminale L2.
Pour Abdou Aziz, le programme d’Histoire et de Géographie des classes de Terminale est riche, mais parfois, trop ambitieux. Selon lui, ils apprennent beaucoup plus sur les pays européens que sur l’Afrique. ‘’Nous avons besoin de connaître beaucoup plus ce qui se passe en Afrique’’, affirme-t-il. Par contre, il admet que dans leur classe, le programme a été épuisé. Sauf pour la Physique et Chimie. Mais concernant cette matière, ils avaient reçu, depuis le début de l’année, des fascicules. Toutefois, il ne trouve aucun inconvénient à cette méthode qui consiste à donner aux élèves des polycopies des différentes leçons. ‘’Cela nous arrange. Le guide est complet et on l’exploite en classe pour chaque cours. Même chez nous, nous pouvons nous rattraper’’, reconnaît-il.
‘’Ici, les professeurs suivent rarement les mots d’ordre de grève’’
La particularité dans cet établissement qui partage un mur avec l’Ecole normale supérieure (ENS) est que les professeurs suivent rarement les mots d’ordre de grève. Les perturbations, bien que récurrentes cette année, n’ont pas eu d’impact sur les enseignements, reconnaissent ces deux élèves. ‘’L’essentiel des cours a été fait’’, fait savoir un élève en classe de Terminale dans ce lycée. ‘’Nous avons retenu tout ce qu’il faut, même s’il manque assez d’exercices. Nous voulions faire plus, mais on fait avec’’, soutient Cheikh Ndiaye qui, malgré tout, constate que tout le programme a été épuisé avec la manière. ‘’Certains cours ont été accélérés. Nous avons aussi bénéficié des heures supplémentaires. Nous n’avons pas senti les grèves car dans ce lycée, les professeurs sont conscients de leurs responsabilités’’, dit-il.
Khadidja elle, informe que dans leur classe, ils n’ont pas terminé le programme de français. ‘’Nous avons presque tout vu mais en français, on n’a pas tout fait’’, dit-elle avec certitude. Dans une autre salle de classe, Raby Sène et Zeynabou Fall approuvent les positions de leurs camarades. Toutefois ces élèves prient pour que les épreuves soient abordables le jour j.
‘’Certains ont reçu des fascicules, d’autres non’’
Un tour au lycée Blaise Diagne donne une autre version des faits. Dans cette grande cour, quelques rares élèves sont au rythme des révisions. Trois jeunes élèves, deux filles et un garçon ont déjà fini de réviser. Ensemble, ils font le tour de l’école. Interpellé sur la question, Niamé Ndiaye, élève en classe de Terminale L1 E, affirme que les grèves les ont beaucoup handicapés dans le suivi des cours. ‘’C’est comme si c’était ici le quartier général des enseignants grévistes. Nous avons beaucoup raté en Histoire et Géographie. Les professeurs ont finalement préparé des guides pour nous aider’’, explique-t-elle.
Selon Ami Sylla, les cours ont été presque bâclés à cause de la grève. Alioune Badara Socé de préciser que dans leur classe, tout le monde n’a pas bénéficié de fascicules pour les leçons d’Histoire et de Géographie. ’’Personnellement je n’en ai pas. Un camarade de classe m’a prêté le sien. Par contre, pour la Science de la vie et de la terre (SVT), je dispose d’un guide contrairement aux autres’’, a dénoncé Alioune Badara Socé. Pour lui, les grèves ont eu un impact négatif sur les enseignements. Il déplore tout de même la méthode d’apprentissage qui consiste à les bombarder de cours qui retracent l’histoire de l’Europe, de l’Amérique alors qu’ils ne maîtrisent même pas la carte géographique du Sénégal.
Au lycée Maurice De Lafosse, peu d’élèves sont dans les salles de classe. Oulimata Fall, en classe de Terminale L1A, entonne le même refrain. ‘’Les polycopies d’Histoire et de Géographie nous ont beaucoup aidés. Nous sommes fin prêts à commencer les épreuves des examens’’, a indiqué cette jeune fille qui s’est bien mise dans son pagne et taille basse rose. Selon elle, les révisions se passent bien. Son amie qui a préféré garder l’anonymat, avoue elle, que le moral est au beau fixe. Mais elle souhaite que le programme soit réduit pour ses cadets qui viendront après.
AIDA DIENE