Publié le 27 Aug 2013 - 03:50
PROMOTION DES DROITS DE L’HOMME

 Le CREDHO préconise une approche africaine

 

 

Juges, avocats, greffiers, experts, journalistes… du Sénégal et d’autres pays de la sous-région comme le Burkina Faso, le Bénin et la Mauritanie ont mis en place le Club de recherche et d’étude des droits de l’Homme (CREDHO).

 

Juste après son élection, lors de l’assemblée générale constitutive tenue samedi dernier, le président du CREDHO a fait une précision de taille. ‘’Nous ne serons pas une structure de plus’’, a souligné le juge Cheikh Bâ. D’après les explications des membres du CREDHO, la nouvelle structure se veut un cadre de promotion et de vulgarisation des instruments et mécanismes des droits de l’Homme. Parce que, selon le juge Bâ, président du tribunal départemental de Tivaouane, ‘’beaucoup de personnes parlent de droits de l’Homme mais ne les connaissent pas’’.

C’est pourquoi, précise Me Cheikh Ahmed Tidiane Ndiaye, coordonnateur du comité de suivi de la mise en place du CREDHO, élu finalement secrétaire général, ‘’nous n’allons pas faire dans la protestation ou le militantisme, mais nous avons une vocation scientifique pour que les combats que mènent les organisations de défense de droits de l’Homme soient mieux compris par les citoyens’’. Ce travail se fera compte tenue des réalités africaines. D’où le sens de leur slogan articulé autour ‘’de la vision africaine des droits de l’Homme’’. Car, selon Me Macodou Ndour, ‘’même si en matière de droits de l’Homme, l’universalité est le principe, il faut tenir compte des spécificités africaines’’. En d’autres termes, fustige le vice-président du CREDHO, ‘’on ne peut pas calquer de manière aveugle et brutale certaines positions venant d’ailleurs’’.

A juste titre, le président du CREDHO cite l’exemple du combat contre l’excision menée par les organisations de défense des droits de l’Homme. ‘’Ce n’est pas un projet qui est né d’une expertise sénégalaise. C’est quelque chose que d’autres cultures ont appréhendé et critiqué parce que contraire à leur choix de vie. Donc, ils ont pensé qu’en l’intégrant dans le corpus juridique des droits de l’Homme au niveau international, ils pourront en faire un instrument de contestation’’, se désole le magistrat. Et de poursuivre très critique : ‘’Je suis contre l’excision, mais je pense que les organisations ne peuvent pas mener ce combat, en tenant un certain discours libéral, vulgaire, dénonciateur et en faisant fi de la frustration, de la déception et de la dévalorisation des personnes concernées par le phénomène. Je dénonce leur méthode’’. Pour lui, cette attitude se justifie par l’argent. ‘’Je suis sûr que s’ils n’avaient pas été financés, ils n’auraient pas embrassé ce combat. Je suis contre l’excision. Je suis pour qu’on parle de ses méfaits avec pédagogie et intelligence.’’

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