Publié le 12 Sep 2019 - 23:57
RÉPONSE DU DG DE L’IPRES AUX ACCUSATIONS DE MAUVAISE GESTION

Mamadou Sy Mbengue entre clash et egotrip

 

Accusé de mauvaise gestion, le directeur général de l’Institution de prévoyance retraite du Sénégal (Ipres), Mamadou Diagne Sy Mbengue, a fait face à la presse pour se laver à grande eau. Après un egotrip digne d’un rappeur de haut niveau, place au clash contre le président du Conseil d’administration de l’Ipres, Racine Sy.

 

‘’Je n’accepterais jamais de démissionner, parce qu’une personne le veut. Seul Allah le Tout-Puissant a ce pouvoir’’. Ces propos sont ceux du directeur général de l’Ipres, Mamadou Diagne Sy Mbengue, qui a fait face à la presse, hier, pour répondre à ceux qui l’accusent de gestion nébuleuse. Pour lui, c’est le président du Conseil d’administration, Racine Sy, qui est derrière tout ça.

Il affirme, en effet, que quand d’aucuns ont agité l’idée que c’est lui qui est derrière toutes ces accusations, Mamadou Sy Mbengue l’a interpellé. ‘’Cela pourrait vous surprendre, mais devant témoin, un administrateur du Cnp, il a reconnu qu’il souhaitait effectivement que je quitte la Direction générale de l’Ipres’’, indique M. Mbengue. ‘’Sur les raisons de ce souhait, il a expliqué qu’on lui aurait soufflé que j’étais, avec un grand syndicaliste de ce pays, l’instigateur d’articles dénonçant sa longévité à la présidence du conseil d’administration, alors que son mandat est terminé depuis 4 ans’’, explique le Dg de l’Ipres.

Racine ne s’en tiendrait pas à cela. ‘’Il me révèle que des proches dans l’entourage du président de la République lui ont soufflé que, profitant de ma proximité avec ce dernier, je travaillais à changer la donne à l’Ipres par un transfert de pouvoir du Conseil d’administration vers la Direction générale et une mise à terme de l’autonomie de gestion’’, déclare M. Mbengue. Ce qui est quasi impossible, à l’en croire, car son poste n’offre point de privilège au plan administratif. Ses ‘’pouvoirs ou compétences sont les mieux encadrés au Sénégal et même en matière de dépenses, il (le Dg) signe tous les titres de paiements avec le Pca, même si c’est pour 10 F Cfa, s’il s’agit de dépenses courantes et il y est ajouté celle du 1er vice-président, s’il s’agit de dépenses d’investissements’’.

Ainsi, si le directeur général est accusé de mauvaise gestion, le conseil d’administration l’est tout autant, puisque c’est lui qui valide presque tout.

Le recouvrement est passé de 73 milliards en 2013 à 121 milliards en 2018

Par ailleurs, sur ce point, Mamadou Diagne Sy Mbengue apporte des réponses sur les griefs soulevés par ceux qui l’accusent de mauvaise gestion. A ceux-là, il rappelle qu’il y a, depuis son arrivée en 2014 à la tête de cette institution, une amélioration du recouvrement. Ce dernier serait passé d’un peu plus de 73 milliards de francs Cfa en 2013, à plus de 121 milliards en 2018. Il est ainsi noté ‘’une progression de plus de 60,66 % en 5 ans’’. Il y a eu également, entre 2012 et 2019, une augmentation de plus de 50 % sur les pensions. La mensualisation des pensions de retraite, l’instauration d’une pension minimale fixée à 35 000 F Cfa, le relèvement du plafond des salaires soumis à cotisations de 35 % sont des acquis dont Mamadou Sy Mbengue s’est glorifié. Il est revenu sur l’aubaine qu’offre l’ouverture d’un deuxième centre médico-social dans la banlieue ainsi que celle de 6 nouvelles agences sur les 16 que compte l’institution. Et ce projet de modernisation de différents systèmes de l’institution est sûrement sa plus grande fierté. En sus, une liste de 15 réalisations a été présentée hier à la presse.

Sur les accusations parues dans la presse dont le retard de paiement des pensions, M. Mbengue assure qu’il n’y a jamais eu de retard. Au contraire, l’Ipres anticipe sur les différents paiements. L’argent des retraités est positionné au niveau des banques ou toute autre structure s’occupant de cela, à partir du 15 de chaque mois, au plus tard. Ainsi, pour octobre, l’argent des pensionnaires est déjà disponible.

Pour les ruptures de médicaments, il avoue que des dysfonctionnements peuvent exister, si on les informe tardivement sur les stocks finissants. Encore que cela ne sera qu’un vieux souvenir, avec le projet de modernisation. Il sera mis en place un système de traçabilité qui permettra de surveiller quotidiennement la gestion des stocks.

Les dossiers judiciaires

Pour l’histoire concernant la fraude sur les tickets de restauration, il rassure qu’une plainte est bien déposée et que l’enquête suit son cours. Il en est de même pour le détournement. ‘’Si ce n’était le secret de l’instruction, je vous dirais où nous en sommes’’, assure M. Mbengue. Le directeur général est aussi accusé de recrutement abusif. Une fois encore, tel qu’expliqué par le Dg, si sa responsabilité est engagée, celle du conseil d’administration l’est peut-être autant. ‘’J’informe que les textes de l’Ipres impliquent le bureau du conseil via le Pca dans la gestion des ressources humaines, du recrutement au licenciement, en passant par les promotions. Mais, dans la pratique, même si j’ai eu à en faire l’observation écrite au Pca, ce dernier remet directement les dossiers de recrutement au Drh qui me les soumet pour signature‘’, indique-t-il. Il reconnait avoir recruté du personnel, mais cela s’explique par l’ouverture de 6 nouvelles agences, le développement et l’élargissement des activités de l’institution.

Concernant le parrainage du couple présidentiel dont il est accusé, M. Mbengue trouve que dire cela, c’est ‘’manquer de respect’’ au président Sall. Le Dg de l’Ipres n’est nommé ni par décret présidentiel ni par arrêté ministériel, mais plutôt ‘’sur simple délibération du conseil d’administration’’.

BIGUE BOB

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