Publié le 8 Jul 2019 - 21:16
REUNION AVORTEE DE SALIF SADIO A KAGNOBON

Une dizaine de personnes interpellées, le chef du village relâché

 

Des sympathisants du chef indépendantiste Salif Sadio, qui voulaient tenir, hier, une rencontre publique d’information (Rpi) à Kagnobon, dans le département de Bignona, ont été arrêtés par les forces de sécurité et de défense.

 

Le forum que le chef de guerre d’‘’Atika’’, Salif Sadio, l’une des branches armées du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc), voulait tenir à Kagnobon, à une quarantaine de kilomètres de Bignona (dans le Blouf) n’a pas eu lieu, hier. Tout comme celui de Diouloulou prévu il y a deux semaines, l’armée s’est interposée.

Par contre, les rencontres organisées à Koundioughor, à la lisière de la frontière avec la Gambie, et à Thionck-Essyl, dans le département de Bignona, avaient bien et bel eu lieu, conformément, selon les proches de Salif Sadio, aux ‘’accords de Rome du 22 février 2014’’ et ceux du ‘’26 octobre 2017’’.

Le gouvernement du Sénégal aurait-il violé ces accords ? Dans l’un comme dans l’autre, des personnes proches du chef irrédentiste ont été appréhendées à Kagnobon, hier, par la gendarmerie. Il s’agit d’une dizaine d’individus, selon nos sources. Salif Sadio, ses lieutenants, ses combattants et ses sympathisants voulaient tenir une rencontre publique d’information, malgré l’interdiction des autorités.

Selon toujours nos sources, le chef du village a été arrêté puis relâché. Les personnes interpellées ont, elles, été conduites à Ziguinchor pour être entendues.

 Mesures de confiance réciproque….

Il faut remonter au 10 mars 2010, lorsque, contre toute attente, César Atoute Badiate, le chef d’état-major du Front sud, a déclaré : ‘’Nous voulons des négociations maintenant.’’ Prenant la balle au rebond, l’ancien Premier ministre, Souleymane Ndéné Ndiaye, avait rétorqué : ‘’On est prêt à négocier en terre sénégalaise avec le Mfdc, à Oussouye, à Ziguinchor ou à  Foundiougne. La Casamance fait partie du Sénégal. Les négociations vont se tenir au Sénégal.’’  

Mais cette déclaration du Premier ministre sous l’ère Wade avait fait grincer des dents au sein du maquis. Des voix se sont fait entendre pour poser des préalables, parmi lesquelles : le retrait de l’armée sénégalaise le long de la frontière avec la Guinée-Bissau et l’organisation d’assises inter-Mfdc pour désigner leur délégation et parler d’une seule voix aux éventuelles négociations. Une autre condition avait été posée : que les discussions se tiennent dans un pays neutre.

Tout comme Salif Sadio, Mamadou N’Krumah Sané avait posé comme conditions la levée de son mandat d’arrêt ainsi que la remise de ses documents saisis.

 Le président Macky Sall, après son accession à la magistrature suprême, s’était également inscrit dans une dynamique de paix, en déclarant être prêt à négocier, même si c’est au Groenland. Cette dynamique de recherche négociée de paix explique l’annulation du mandat d’arrêt contre Salif Sadio et son ‘’engagement à imposer un cessez-le-feu total à ses combattants’’.

Auparavant, il avait affirmé vouloir respecter l’accord signé le 22 février 2014 à Sant’ Egidio, relatif aux ‘’mesures de confiance réciproque’’. Un texte qui engage les parties prenantes à cette rencontre à ‘’garder un comportement qui puisse favoriser les négociations pour le retour de la paix en Casamance’’.

En outre, ces mesures prévoient ‘’la libre circulation des membres du Mfdc’’, dans le cadre des négociations de paix.

Est- ce que ce sont ces mesures que Salif, ses hommes et ses sympathisants brandissent pour avoir le droit de tenir de rencontre comme celle interdite, hier, à Kagnobon ?

En tout cas, c’est dans cette même dynamique de résolution pacifique de la crise en Casamance qu’il faut inscrire la rencontre du 20 juillet 2018 de la diaspora casamançaise à Washington Dc. Une rencontre qui entre en droite ligne de celles tenues à Heidelberg en 2017 (Allemagne) et à Barcelone (2018). Toutes, dans le cadre d’une recherche négociée de la paix en Casamance.

HUBERT SAGNA (ZIGUINCHOR)

 

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