Publié le 16 Nov 2019 - 07:33
SOINS PALLIATIFS

Le grand trou noir de la médecine au Sénégal

 

Au Sénégal, la prise en charge des personnes âgées est quasi inexistante. Les malades sont souvent laissés à eux-mêmes, à cause de la carence de structures médicales dédiées et de personnels médicaux bien formés.

 

La prise en charge des personnes âgées est le parent pauvre de la médecine, au Sénégal. Notre système de santé n’est jusqu’ici pas préparé à la prise en charge des personnes âgées, dépendantes ou juste des patients en fin de vie. Cette défaillance de notre système sanitaire expose, en effet, les familles sénégalaises à toutes formes de difficultés : médicales, sociales, psychologiques, financières. Selon le docteur Fallou Samb, membre de l’Ordre des médecins du Sénégal, dans les toutes prochaines années, ce phénomène risque d'être un problème de santé publique majeur.  Pour lui, les ‘’soins palliatifs’’ permettent de soulager les douleurs physiques ainsi que tous les autres symptômes source de souffrance ou d’inconfort tels que les vomissements, les essoufflements ou la confusion mentale. Mais aussi de prendre en compte la souffrance psychologique, sociale ou spirituelle du malade et de ses proches.

De l’avis du médecin, les soins palliatifs ne concernent pas seulement les derniers jours de la vie. ‘’On peut y recourir tôt dans la maladie, pour aider à mieux la vivre et anticiper les difficultés qui pourraient survenir. Ils sont donc associés aux autres traitements, comme la chimiothérapie et la dialyse. Les soins palliatifs cherchent à donner à la personne malade, dans le respect de ses droits, une place centrale dans les décisions qui la concerne’’, fait-il savoir. Ils accordent également une attention toute particulière à la famille et aux proches.

La démarche des soins palliatifs vise ainsi à sauvegarder la dignité de la personne et à éviter les traitements et examens médicaux déraisonnables. Ces soins peuvent se mettre en place à domicile, en institution ou à l’hôpital, quels que soient l’âge de la personne et la maladie dont elle souffre.

Selon Dr Samb, la famille et les proches nécessitent parfois d’être soutenus et épaulés dans leur difficile parcours, face à la maladie grave qui touche l’un des leurs. Les équipes soignantes, les associations de bénévoles d’accompagnement, les associations de malades peuvent répondre à ces besoins en proposant un soutien individuel, familial ou collectif. En cas de décès du malade, ajoute-t-il, cet accompagnement peut se poursuivre auprès des proches pour les aider au travail de deuil. ‘’Pendant la période des soins palliatifs, et quel que soit le lieu dans lequel ils sont mis en place (hôpital, établissement d’hébergement, domicile) la personne malade et ses proches ont souvent besoin de pouvoir passer du temps ensemble’’.

Avec l'émergence des maladies chroniques et invalidantes telles que les cancers, l’insuffisance rénale, les accidents vasculaires cérébraux, les pathologies cardiovasculaires, etc., il est très urgent d'intégrer dans l’architecture sanitaire sénégalaise ces soins palliatifs. Car, dit le Dr Samb, certaines familles sont complètement marquées par cette défaillance totale de prise en charge, par l'absence de structures adoptées, de personnels médicaux bien formés et de matériels adéquats à cette demande. ‘’Nous sommes tous exposés, soit directement ou indirectement.

Les Sénégalais sont désarmés et impuissants devant un proche en fin de vie. Certaines familles traînent des séquelles psychologiques incommensurables, en assistant, impuissant, à la douleur d'un parent. Malgré les dispositions financières, elles sont incapables de lui venir en aide, faute de l'inexistence de structures médicales dédiées, de personnels médicaux bien formés. Nous aspirons tous à un confort de vie, avec toutes cette modernité, mais sommes impuissants à créer les conditions d'une fin de vie meilleure’’, déplore Dr Samb.

VIVIANE DIATTA

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