Publié le 1 Jun 2019 - 04:38
TROIS QUESTIONS A SAGAR SECK, PROFESSEUR DE PHILOSOPHIE

‘’Tous ces sujets touchent à des problématiques vues dans le cadre des cours’’

 

La croyance, la liberté et l’art sont les sujets sur lesquels les candidats au baccalauréat des séries L ont composé, dans le cadre des anticipées de philosophie. Docteur Sagar Seck revient avec EnQuête sur l’approche qu’il aurait fallu en avoir.

 

Qu’avez-vous pensé des épreuves de philosophie ?

Concernant la L2, le premier sujet porte sur la croyance et le jugement, la deuxième épreuve parle de la liberté et le troisième sujet c’est un commentaire de texte et ça touche les fonctions de l’art. Ce que je peux dire, de manière générale, c’est que les épreuves sont abordables, dans la mesure où, les questions posées touchent des problématiques que nous avons déjà abordées, dans le cadre des cours.

Comment aborder ces sujets ?

Concernant la liberté, dans ce genre de sujet, l’élève doit d’abord faire attention, dans la mesure où, l’idée qu’il se fait de l’obéissance au départ semble aller aux antipodes de la liberté, parce qu’il est communément admis que celui qui est libre, c’est celui qui vit sous l’absence de contrainte. Cette définition, c’est que le sens commun donne de la liberté et la philosophie se méfie du sens commun. Et c’est ce qui fait qu’un sujet comme la liberté demeure problématique, dans la mesure où, même si nous avons le sentiment d’être libre, quand nous n’obéissons à personne, il se trouve que sans le savoir nous obéissons comme la nature, parce que nous sommes dans un milieu qui obéit à des lois que nous n’ignorons et contre lesquelles nous ne pouvons rien.

Le sujet 2, sur la croyance, c’est quelque chose qui relève de l’homme. Ce dernier est quelqu’un qui croit, obéit à des principes religieux, répondant d’une religion qui favorise la croyance sur le jugement, dans la mesure où, le jugement fait forcément appel à la raison. Pour juger, il faut savoir raisonner, or, un domaine comme la religion n’intègre pas le jugement. Dieu nous dit d’apprendre. Il n’en demeure pas moins que concernant certaines réalités comme la religion, le jugement peut fausser le sentiment, or, dans le domaine religieux, c’est le sentiment qui prime sur la raison. Le 3ème sujet parle de la fonction de l’art, de manière générale, les fonctions de l’art, il y a des courants dans la philosophie et le sujet est un commentaire.

Pensez-vous que les élèves peuvent s’en sortir ?   

Oui bien sûr, je pense que les élèves peuvent s’en sortir, car, tous ces sujets touchent à des problématiques vues dans le cadre des cours. Il est vrai, en Série S, c’est un peu difficile, parce que, pour le même quantum horaire, difficilement nous terminons le programme en S, pour ne pas dire que c’est impossible. Ce que je peux dire, c’est que les élèves peuvent largement s’en sortir. Certains de mes élèves se sont enthousiasmés. Notre difficulté majeure avec les élèves, c’est la langue qui pose problème, de manière générale. Les élèves peuvent avoir les éléments nécessaires, la culture philosophique, le problème c’est de pouvoir transmettre sa pensée à travers un langage clair qui rende compte des différentes positions du candidat par rapport à une question qu’on lui a posée et qui demande une résolution finale.

S’ils travaillent bien la langue, ils n’auront pas de problèmes. La langue constitue l’effet majeur et respecter les méthodologies par rapport au traitement des épreuves. Pour chaque épreuve, il ne suffit pas de venir avec les connaissances, elles sont là, mais il y a un moyen de répartir les connaissances, à travers une logique dans la démarche qui mène à la résolution. Et j’ai bon espoir, je garde toujours l’espoir vraiment à faire cette année de bonnes élèves au lycée John Fitzgerald Kennedy. Je salue le dynamisme de notre proviseur.

AIDA DIENE

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