Publié le 3 Dec 2019 - 17:22
TROUBLE À L'ORDRE PUBLIC…

Retour de parquet pour Guy Marius Sagna 

 

Déféré au parquet hier, Guy Marius Sagna n'a pas fait face au procureur. Il bénéficie d'un retour de parquet. Son avocat, Me Moussa Sarr, dénonce une situation inacceptable et intolérable dans un Etat de droit.

 

Placé sous mandat de dépôt, en juillet 2019, pour fausse alerte au terrorisme, Guy M. Sagna a bénéficié d'une liberté provisoire, le 16 août 2019. Mais l’activiste a de nouveau des démêlés avec la justice. En effet, le coordonnateur du mouvement Aar Li Nu Bokk a été à la baguette de la marche de protestation qui a abouti devant les grilles du palais de la République, ce vendredi 29 novembre, alors que le préfet de Dakar avait formellement interdit la manifestation sur le tracé voulu par les protestataires. Guy Marius a été arrêté avec huit autres activistes.

Mais hier, ils n’ont pas pu voir le procureur. Un retour de parquet leur a été décerné. Selon Me Moussa Sarr, avocat de Guy Marius, c'est une suite logique, puisque, ‘’dans une situation pareille, certainement, c'est une information judiciaire qui sera ouverte demain devant un cabinet d'instruction. Finalement, dit-il, il y a d'autres chefs de prévention. Quand on regarde les préventions, il y a actes de nature à compromettre la sécurité publique qui ont occasionné des troubles politiques graves et jeté le discrédit sur les institutions politiques et leur fonctionnement, et incitation à la révolte ; attroupement ayant occasionné des troubles à l'ordre public ; participation à une manifestation interdite, rébellion, violence et voie de fait sur des agents de la force publique‘’.

Ainsi, il déclare qu’il sera vraiment surpris si, après l’ouverture d’une information judiciaire, on leur décerne un mandat de dépôt, parce qu’’’on a vu, dans un passé récent, des étudiants de l'Apr venir manifester devant les grilles du palais présidentiel et ils n'ont pas fait l'objet d'arrestation. Nous avons aussi vu des militants Apr de Guédiawaye venir manifester devant les grilles du palais présidentiel et ils n'ont jamais été arrêtés. Et ils manifestaient pour des questions internes à leur parti et aucune arrestation n'a été opérée‘’, a-t-il constaté.

L’avocat dénonce une situation inacceptable et intolérable dans un Etat de droit où des citoyens, venus manifester sur une question d’ordre national, soient mis aux arrêts. 

Fama Tall

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