Un conducteur de moto-Jakarta risque une peine de deux ans de prison

Un homme de 22 ans, répondant au nom d'Ibrahima Ndiaye, a été jugé hier par le tribunal d'instance de Mbour, pour le délit de vol en réunion avec usage de violence au préjudice de la dame Aminata Samb. À bord d'une moto-Jakarta, l'accusé est prévenu, avec un complice, d'avoir, le 3 mai dernier, soustrait deux téléphones portables à leur victime.
Les faits remontent à la nuit du 3 mai dernier au quartier Thiocé-Est de Mbour. Cette nuit-là, aux environs de 22 h, l'accusé, en compagnie de son complice, s'attaque à la dame Aminata Samb en pleine rue, lui dérobant deux téléphones portables.
Devant le juge, la victime a narré sa mésaventure, pleine d'assurance dans ses propos. Elle déroule le film de son agression : "Juste après avoir traversé la route, deux personnes à bord d'une moto-Jakarta m'ont obstrué le chemin. L'un d'eux est descendu et m'a arraché mes deux portables. J'ai tenté de résister, mais il m'a blessée. Ils ont ensuite pris la fuite à vive allure. J'ai crié de toutes mes forces et un témoin de la scène s'est lancé à leur poursuite", a témoigné la dame, encore visiblement sous le choc.
Le témoin en question, Saliou Kébé, affirme avoir reconnu l’un des agresseurs, bien qu’il n’ait pas réussi à les rattraper. Il est revenu sur les lieux et a retrouvé la victime en état de choc. Il lui a confié reconnaître le conducteur de la moto, un habitant du quartier voisin, dont le père était moniteur dans une salle de sport. Le lendemain, Aminata Samb, accompagnée de son témoin, a porté plainte au commissariat. Les enquêteurs ont rapidement interpellé le prévenu, qui a nié les faits. Malheureusement pour lui, il a été formellement reconnu par la victime et le témoin.
Hier, à la barre, le témoin a donné des détails sur la tenue vestimentaire d’Ibrahima Ndiaye, expliquant qu’il l’avait reconnu, pour avoir fréquenté la salle de sport de son père.
Pour sa défense, le prévenu a soutenu que le frère de la victime aurait payé à Saliou Kébé 10 000 F CFA pour l’accuser à tort. Le parquet l’a alors interrogé sur la manière dont il avait obtenu cette information. Après un moment d’hésitation, Ibrahima a déclaré que c’était le frère de la victime qui le lui aurait dit.
Déjà connu des services de police pour une affaire de chanvre indien, Ibrahima Ndiaye n’est donc pas un délinquant primaire, malgré son jeune âge.
Dans son réquisitoire, le procureur a souligné la gravité des faits, précisant qu’ils sont punis par les articles 364, 365 et 366 du Code pénal. Il a rappelé que le vol commis en réunion, avec usage de violence et un moyen de locomotion, est passible d’une peine pouvant aller jusqu’à 10 ans de prison et que si le prévenu n’est pas jugé par la chambre criminelle, c’est pour plus d’efficacité. ‘’Tous les éléments matériels sont réunis. Même s’il conteste les faits, il a été formellement reconnu. Il doit être sanctionné sévèrement, conformément à l’article 368 du Code pénal, qui prévoit une peine de 5 à 10 ans’’, a déclaré le procureur, qui a requis deux ans de prison, dont un an ferme, ainsi qu’une amende de 300 000 F CFA.
Pour la défense, Me Fadel Fall a plaidé la relaxe pure et simple ou, à défaut, une requalification des faits : ‘’On ne peut pas parler de vol en réunion. Les faits se sont produits de nuit, mon client portait une casquette et roulait à vive allure : il est donc difficile de l’identifier formellement. En outre, aucune perquisition n’a permis de retrouver la moto ou la casquette en question.’’
Le délibéré est fixé au mardi 3 juin prochain.