Le Sénégal est dans le lot des plus grands pays producteurs de cannabis en Afrique de l’Ouest. Notre pays est dans ce lot, derrière le Nigeria et le Ghana, renseigne le représentant de l’Office des Nations-Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) au Sénégal, Pierre Lapaque. 

La production de l’herbe de cannabis est bien une réalité au Sénégal. Notre pays se trouve même dans le lot des trois grands producteurs de cannabis dans la sous-région ouest-africaine, en compagnie des deux géants que sont le Nigeria et le Ghana. C’est ce qu’a révélé, hier, le représentant de l’Office des Nations-nies contre la drogue et le crime (ONUDC). 

D’après Pierre Lapaque, l’herbe de cannabis est produite dans tous les pays de la sous-région, mais le Sénégal, le Nigeria et le Ghana sont les trois pays qui sortent du lot. Le représentant de l’organisation onusienne à Dakar s’exprimait en marge de la conférence de presse du COCAIR IV.

Le COCAIR est une réponse à la lutte contre le trafic de cocaïne par voie aérienne, initiée par l’Organisation mondiale des douanes (OMD). Pour l’instant, le cannabis est le seul stupéfiant produit au Sénégal, révèle M. Lapaque. Ni la cocaïne, ni la méthamphétamine ne sont produites au Sénégal.

N’empêche, dit-il, que l'on voit, dans les rues de Dakar, des jeunes drogués à la méthamphétamine. ‘’Pour l’instant, on n'est qu’au balbutiement. Dans 6 mois, où en serons-nous ? Je ne sais pas. Dans un an, je peux vous dire que très certainement, ce sera un vrai problème pour le Sénégal, mais aussi un vrai problème pour tous les pays de la sous-région’’, met-il en garde.

‘’C’est trop facile de trouver de la drogue au Sénégal’’

Par ailleurs, la région ouest-africaine est une plaque tournante de la drogue. D’après, le représentant de l’ONUDC au Sénégal, il y a deux produits fabriqués dans la sous-région : le cannabis et la méthamphétamine. Tout le cannabis consommé dans la sous-région, souligne-t-il, est une consommation intra-régionale. ‘’La méthamphétamine est un produit qui est fabriquée ici et qui est exporté principalement vers l’Asie du Sud-est, notamment le Japon. Malheureusement, il se déverse aussi dans la sous-région’’, informe-t-il.

Ce qui démontre, selon lui, que le mal est plus que profond dans la sous-région et la menace réelle. Il renseigne que 50% de la population ouest-africaine a moins de 25 ans et on compte plus de drogués dans cette frange de la population. ‘’Trouver de la drogue au Sénégal c’est très facile, la trouver au Togo, au Mali… c’est trop facile. La drogue qu’on trouve ici, le plus facilement, outre le cannabis, c’est le  crack-cocaïne. C’est terrible. C’est la jeunesse africaine qui est en train de souffrir’’, déplore Pierre Lapaque.

Plus de 3 millions de drogués en Afrique de l’Ouest

En Afrique au Sud du Sahara, le représentant de l’ONUDC au Sénégal estime le nombre de drogués à plus de 3 millions de personnes et ‘’l’argent du crime, tous crimes confondus dans la sous-région, entre 3 et 4 milliards de dollars par an. En dépit du trafic de drogue, on retrouve dans la zone du Sahel du trafic d’armes à feu, d’esclaves, d’essence, de cigarette, etc.'', informe M. Lapaque.

ALIOU NGAMBY NDIAYE