Publié le 24 Jul 2015 - 22:55
LETTRE OUVERTE A MOUSTAPHA DIOP

Monsieur le Maire, le Ndiambour vous tend les bras !

 

Monsieur le Maire,

Après cinq saisons en Ligue 2, l’ASAC Ndiambour retrouve l’élite du football sénégalais. Le club fanion de la ville de Louga est sorti vainqueur de saison 2014/2015 de la deuxième division et met fin à plusieurs années de disette. Si le Ndiambour de Louga retrouve les sommets du football sénégalais, c’est en grande partie grâce à la mobilisation exceptionnelle des Lougatois qui avaient tous l’objectif de remettre leur club sur les rails. Preuve de cette détermination, l’équipe entraînée par Boucounta Cissé et Cheikh Nguirane a joué, durant toute la saison écoulée, ses matchs à domicile dans un stade Alboury Ndiaye toujours archicomble pour pousser les joueurs vers la victoire.

Les supporters rêvent tous de revoir le Ndiambour récupérer son statut d’antan, celui d’un club qui jouait les premiers rôles dans le football sénégalais. Champion du Sénégal en 1992, 1994 et 1998, vainqueur de la coupe nationale en 1999 et plusieurs fois lauréat du trophée du Parlement, le Ndiambour était, durant plusieurs décennies, l’une des équipes les plus performantes de notre championnat. C’était, à l’époque, l’un des rares clubs non-dakarois qui pouvaient contrecarrer les plans de la Jeanne d’Arc ou du Jaraaf, les plus titrés du football sénégalais. Aujourd’hui, la Vieille Dame s’est perdue en National 2, le club de la Médina ne fait plus peur au moment où le Ndiambour revient au premier plan.

Monsieur le Maire, même s’ils viennent de la Ligue 2 et que l’objectif premier reste le maintien, les Noirs et Blancs ambitionnent de finir la prochaine saison sur le podium. Une mission plus que difficile mais loin d’être impossible. Le championnat du Sénégal est très ouvert. Et quand le champion en titre (AS Pikine) est relégué, le promu peut bien prétendre terminer parmi les trois premiers et pourquoi pas même jouer le titre comme le fait l’As Douane qui vient tout droit de la L2 et qui lutte pour la première place de la L1 ! Le Ndiambour peut se permettre alors de rêver et espérer retrouver les compétitions africaines. Pour relever ce défi exaltant, le club a besoin, aujourd’hui plus que jamais, du soutien de tous les fils de Louga.

En effet, Monsieur le Maire, la participation à la L1 coûte excessivement cher. Il faut plusieurs dizaines de millions de francs CFA pour assurer les nombreuses charges liées notamment aux salaires et primes de matchs des joueurs et du staff technique, au transport, à la restauration et au logement de l’équipe qui va se déplacer un peu partout à l’intérieur du pays pour défendre ses couleurs. Déjà, en L2, la direction du club avait casqué fort pour mettre Sidy Dieng et ses coéquipiers dans des conditions de performance afin de réussir le pari de la montée. C’est ici le lieu de remercier et de rendre hommage à Gaston Mbengue. Ce digne fils de Louga qui s’est sacrifié, depuis son élection à la présidence du Ndiambour, en décembre 2012, au moment où le Ndiambour était au plus mal, pour permettre au club de renouer avec le haut niveau. Avec le soutien des Ndiambour-Ndiambour « haut placés » et avec votre précieux appui, le « Don King » de la lutte sénégalaise a permis de renflouer les caisses du club. Un fait déterminant dans la lutte pour la montée en L1 du Ndiambour qui a pu éponger toutes ses dettes.

Monsieur le Maire, depuis votre élection à la tête de la Municipalité de Louga, le 29 juin 2014, la subvention allouée au club connaît une hausse sans précédent. Plus de 20 millions ont été dégagés par la Mairie pour la saison 2014/2015. Et ce n’est pas tout. Vous vous êtes montré particulièrement généreux avec le Ndiambour. Vous avez mis vos moyens et vous vous êtes personnellement investi pour galvaniser l’équipe. Vous avez pris l’intégralité des dépenses durant les derniers matchs du club, qui ne tenait plus financièrement. Votre présence au stade Alboury Ndiaye, le 29 juin 2015 (29 juin, une date qui vous réussit bien), lors de la réception de l’ETICS, malgré votre calendrier super chargé de ministre de la République, en est la parfaite illustration. Elle vient confirmer votre engagement de Premier magistrat de la ville à se mettre au service des Lougatois qui considèrent le Ndiambour comme leur patrimoine.

Gaston Mbengue a brillamment réussi sa mission de faire revenir le club en L1 et les Lougatois lui seront toujours reconnaissants. Ce « pompier » peut donc quitter la présidence du Ndiambour avec tous les honneurs et le sens du devoir accompli. Place maintenant à l’avenir qui se prépare dès aujourd’hui. Qui pour prendre les rênes des « Noirs et Blancs » ? Qui pourra permettre à ce club de se renforcer, de gagner de nouveaux titres et de goûter à nouveau aux délices des compétitions africaines ? Qui pourra nous faire revivre la magnifique époque du Président Magued Diouf où le Ndiambour était toujours parmi les trois prétendants au titre de champion ? Les supporters ont tranché et ont porté leur choix sur votre personne. Ils voient en vous le Président idéal. Et leur choix se comprend aisément.

Vous avez commencé à soutenir le Ndiambour bien avant même d’accéder à la tête de la Mairie et au ministère en charge de la Microfinance et de l’Economie solidaire. Vous avez toujours contribué au financement du club. Aujourd’hui que vous occupez d’importants postes de responsabilité, vous êtes en mesure de présider aux destinées de ce « géant ». Votre envie de voir le Ndiambour retrouver son glorieux passé ne fait aucun doute. En tant que sportif et qu’inconditionnel du club, vous avez toujours manifesté votre souhait de participer à faire du Ndiambour le « bien » de tous les Lougatois. C’est alors le moment d’accepter de relever ce défi et de servir votre cité, comme vous l’avez toujours voulu.

Veuillez, Monsieur le Maire, agréer l’expression de mes respectueuses salutations.

Samba Ardo Sow

Ardosow1981@yahoo.fr

 

Section: 
Le Sénégal, havre de stabilité énergétique dans un monde en crise : Opportunités et défis face à la fermeture du détroit d’Ormuz
Rapports d'exécution budgétaire : Gap de recette, zones d’ombre, dépenses de confort et investissements oubliés
SENEGAL : LE REDRESSEMENT BUDGETAIRE, UNE URGENCE NATIONALE EN 2025
Analyse Exécution budgétaire T1 2025 – Sénégal
Le grand basculement : Du règne de la prédation à l’ordre du mérite
Politique carcérale et droits des détenus au Sénégal
Lettre ouverte à Son Excellence Bassirou Diomaye Diakhar Faye Président de la République du Sénégal : De la gestion désastreuse du foncier : Le dépeçage de MBANE continue avec l’agro-business  
GUY MARIUS SAGNA, LE COL BLEU DE L’HEMICYCLE
Conflits armés au Moyen Orient ou dans le monde : Quelles solutions durables de paix ?
Robert BOURGI, le cokseur qui l’a raté, avec les dirigeants actuels de notre pays
Le Sénégal va mal : Entre morosité et rhétorique politicienne
LE MONDE SE FERME : À l’Afrique d’ouvrir la voie
Quelle reforme pour le code du travail au Sénégal
Macky Sall, PASTEF et la vérité qu’on refuse de dire
Colloque du Gingembre Littéraire : vers une justice postcoloniale ? : Le Portugal face à ses responsabilités historiques
LEOPOLD SEDAR SENGHOR  PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE du SÉNÉGAL : RAPPEL HISTORIQUE
Le Phosphate Sénégalais : Un Levier de Croissance Économique ?
REDUCTION DE L'AIDE PUBLIQUE AU DEVELOPPEMENT : Quels impacts et quelles alternatives pour les pays africains ?
L’innovation militaire au Sénégal : Entre ambition et précautions
Oignons et pommes de terre : Les prix s’envolent, la spéculation commence à s’installer, et les mesures prises semblent ne pas convaincre