Le médiateur crie son ras-le-bol

‘’Pendant que notre pays marque le pas, d’autres avancent à grands pas, nous rattrapent, puis nous dépassent le long des autoroutes du savoir, pur ferment de lendemains meilleurs pour nos nations’’. C’est le terrible constat du médiateur de la République Alioune Badara Cissé. Dans un communiqué dont nous détenons copie, ABC regrette la crise qui sévit dans l’éducation depuis le début de l’année scolaire. Pour l’occasion, le médiateur renvoie dos à dos enseignants et gouvernants. Il se range du côté des potaches et de leurs parents qui, selon lui, risquent d’être les seuls perdants. ‘’Le traumatisme sur les élèves est incommensurable, avec la hantise de devoir reprendre l’année. Il l’est aussi pour les parents qui devront répéter les dépenses déjà lourdes de l’année en cours’’, peste-t-il. Pourtant, l’espoir était grand, rappelle le médiateur, se référant à l’accalmie notée en 2016-2017. Hélas, tout semble s’écrouler comme un château de cartes, si l’on en croit Me Cissé.
Très inquiet, il met en garde les différentes parties. ‘’La rupture constatée du dialogue entre l’Etat et les syndicats va inévitablement conduire vers une année blanche, si des solutions n’y sont pas apportées. Ce serait un fulgurant retour en arrière, après les acquis enregistrés en 2016-2017’’, lit-on dans le communiqué. Nostalgique, Alioune Badara Cissé regrette également le recul du système éducatif national. Selon lui, la situation de crise persistante qui prévaut dans le secteur de l’éducation, de l’enseignement et de la formation a fini d’affecter lourdement la notoriété historique du système scolaire sénégalais.
‘’L’espoir qui renaquit s’est très vite éteint devant les positions jusqu’au-boutistes des uns et des autres, prenant en otage non seulement parents et apprenants, mais aussi tous les objectifs de croissance à plus ou moins long terme’’, se désole le médiateur. Il en appelle au sens de la responsabilité des uns et des autres. Pour renouer, le fil du dialogue, ABC espère des efforts de part et d’autre. Le retour autour de la table de négociations pourrait se faire, selon lui, par un cantonnement de la prime de logement pour les enseignants du primaire à 85 000 F Cfa, avec une hausse à intervenir sur les prochaines années et ne sachant dépasser 100 000 F. Une généralisation de l’indemnité de logement à 100 000 F pour les enseignants du moyen secondaire, avec une augmentation à 125 000 F pour les Bac 2, 150 000 F pour les Bac 4, 200 000 F pour les Bac 6. Le médiateur de la République s’offre ainsi en facilitateur pour rapprocher les différentes parties prenantes.