Publié le 21 Mar 2025 - 10:54
Keur Ndiaye Lô et l’arrondissement 4

Clarifications sur les enjeux fonciers et le rôle de la DGPU

 

Depuis quelques jours, une polémique enfle autour des populations de Keur Ndiaye Lô et la Délégation Générale du Pôle Urbain de Diamniadio (DGPU). Certains individus, mal intentionnés et agissant en service commandé, en profitent pour attaquer le délégué général, Bara Diouf, allant même jusqu’à exiger son départ. Une situation qui relève de la mauvaise foi et qui mérite d’être éclaircie pour rétablir les faits.

Rappelons les faits :

Il existe trois décrets qui donne toute la légalité à la DGPU sur les terres du pôle urbain :  

- Le décret n° 2013-1043 du 25 juillet 2013 qui a déclaré d'utilité publique l'ensemble du périmètre du Pôle urbain de Diamniadio et a ordonné l'élaboration d'un Plan d'urbanisme de détail ;

- Le décret n° 2014-968 du 19 Août 2014 qui a prescrit l'immatriculation au nom de l'Etat une superficie de 1644 hectares environ et a prononcé sa désaffectation ;

- Le décret 2021-698 du 04 Juin 2021 qui a validé le Plan d'urbanisme de détail.

Par conséquent, c’est par le décret n°2014-968 du 19 août 2014 que l’État du Sénégal a prescrit l’immatriculation des terres de l’arrondissement 4 au nom de l’État, après avoir indemnisé tous les ayants droit. Depuis cette date, ces terres appartiennent donc légalement à l’État et, par extension, à la DGPU, qui en assure la gestion dans le cadre du développement du Pôle Urbain de Diamniadio.

L’arrondissement 4, au cœur des tensions, est destiné à accueillir des projets d’envergure nationale, notamment : 

- une école des douanes

- une école de 5000 élèves dont 2000 en internat et 3000 en externat avec la Fondation Maarif du gouvernement turc

- le siège de la haute autorité du Waqf et un programme immobilier

- un programme immobilier de 800 logements avec Al Madina

- la phase 2 d'un projet immobilier de 80 milliards avec SENEGUINDIA

Tous ces projets attribués entre 2018 et 2021 s’inscrivent dans une vision de développement économique et social, visant à créer des emplois et à impulser une dynamique industrielle et urbaine.

Cependant, la DGPU, en collaboration avec les autorités locales, a constaté que des citoyens ont commencé à construire des habitations sur ces terres, en toute illégalité. La question qui se pose est simple : qui a vendu ces terrains, propriété de l’État, à ces populations ? Il est important de rappeler que certains ont même entrepris des constructions simplement parce qu’ils y ont vu de l’espace disponible, sans se soucier de la légalité de leurs actions.

 La DGPU, sous la direction de Bara Diouf, n’a aucune responsabilité dans cette situation. En effet, M. Diouf n’était pas en poste lorsque ces terres ont été affectées à l’État par décret. Connu pour son attachement aux principes et à la légalité, il ne peut être tenu pour responsable des actes illégaux commis par des tiers. La DGPU, quant à elle, œuvre uniquement pour la mise en œuvre des projets structurants prévus sur ces terres, conformément aux directives de l’État.

Rappelons que la gestion des constructions illégales et de l’occupation des sols relève de la compétence de la Direction Générale de Surveillance des Constructions et de l’Occupation des Sols (DGSCOS) et des autorités locales, notamment le préfet de Rufisque. La DGPU n’a aucun conflit avec les populations de Keur Ndiaye Lô et ne peut en avoir, car son rôle se limite à la planification et à la mise en œuvre des projets de développement.

Aujourd'hui, les populations de Keur Ndiaye Lô qui se sentent lésées doivent se tourner vers la DGSCOS et engager des poursuites judiciaires contre ceux qui leur ont vendu ces terrains, en toute connaissance de cause. Dans un État de droit, lorsque les papiers sont clairs et les lois respectées, aucun litige ne devrait subsister. Il est donc essentiel que les responsabilités soient établies et que les véritables auteurs de ces ventes illégales soient identifiés et sanctionnés.

 Le Sénégal aspire à se doter de projets structurants pour son développement économique et social. La DGPU, en tant qu’acteur clé de cette vision, reste engagée dans cette mission. Les tensions actuelles ne doivent pas occulter les enjeux réels : la lutte contre l’occupation illégale des terres et la mise en œuvre de projets d’intérêt général. Il est temps que chacun assume ses responsabilités et que la justice fasse son travail pour rétablir l’ordre et la légalité.

 

Abdoulaye Mbengue

Professeur de Mathématiques à la retraite

mbengueabdalaa@gmail.com

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