Publié le 22 Feb 2013 - 10:25
ÉNIÈME GRÈVE À L’HÔPITAL ABASS NDAO

La lente agonie d'une institution hospitalière

 

Les travailleurs de l’hôpital Abass Ndao ont décrété un arrêt de travail de 48 heures renouvelable, le mardi 19 février. Ils soutiennent un de leurs collègues traduit en justice par le chef de service soins infirmiers. L'annonce a été faite hier au cours d'un point de presse.

 

Les travailleurs de l’hôpital Abass Ndao veulent être solidaires de leur collègue médecin traduit en justice. Ils observent depuis mardi 19 février un arrêt de travail de 48 heures renouvelable. Au cours d'un point de presse tenu hier, le Syndicat autonome des médecins du Sénégal (SAMES) a réaffirmé son soutien total au médecin de la maternité de l’hôpital.

 

''Au moment où l’hôpital est confronté à une crise sans précédent, un de nos collègues vient d'être traîné en justice par le chef de service soins infirmiers, suite à une altercation. C'est vraiment la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Depuis, nous sommes en grève pour soutenir notre collègue et tirer au clair cette affaire'', a déclaré Dr Marie Louise Evra, secrétaire générale adjointe du SAMES. Le syndicat veut aller jusqu'au bout de sa lutte afin que ce problème soit réglé. ''Un conflit naissant dans un lieu de travail doit être réglé à l'interne. Nous tenons à ce que ce problème soit réglé, parce que ce n'est pas normal qu'on traîne un des nôtres en justice. Nous avons saisi un avocat et nous n'allons jamais baisser les bras'', a fulminé El Hadji Niang, membre du Syndicat.

 

400 millions pour éponger les dettes de l’hôpital

 

Par ailleurs, les syndicalistes ont évoqué les différents problèmes auxquels ils sont confrontés. A en croire le professeur El Hadji Niang, depuis trois ans, aucun sou n'est entré dans l’hôpital. ''Les budgets votés n'arrivent pas à l’hôpital. Nous n'avons pas reçu la subvention de la ville de Dakar de 2011-2012 qui est de 200 millions. En 2103, 200 millions devraient être versés à l’hôpital, mais jusqu'ici, rien. Donc, si les 400 millions sont versés, l’hôpital pourra éponger ses dettes'', a-t-il expliqué. ''Les tutelles municipales et ministérielles doivent s'acquitter de leur devoir. Tous les services de l’hôpital fonctionnent au ralenti. La maternité est à genoux. On arrête tout, parce qu'il n'y a pas de matériel pour soigner les malades. Tout cela est dû à un problème de la gestion financière'', fustige-t-il.

 

À en croire le docteur Abdoulaye Paye, ''Abass Ndao ne devrait pas avoir de problème, parce qu’il a deux budgets, 700 millions venant de l’État et 200 millions de la ville de Dakar. Mais les subventions que nous attendons de nos tutelles ne sont pas parvenues. On est le 20 du mois et les travailleurs ne sont pas payés, alors que la hiérarchie a reçu son salaire. Ce n'est pas du tout normal. Nous allons écrire une lettre au président Macky Sall, parce que nous voulons le rencontrer pour qu'il règle ce problème''.

 

 

Viviane DIATTA

 

 

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