La CEDEAO appelle Jammeh à dialoguer avec l’opposition

Le gouvernement gambien et l’opposition doivent engager un dialogue franc. C’est l’invite que la CEDEAO à lancer à l’endroit de la Gambie, à quelques mois de l’élection présidentielle de ce pays.
Le Président de la Gambie n’a pas le fait le déplacement à Dakar pour assister à la 49ème session de la Conférence des chefs d’Etat de la CEDEAO. N’empêche que Yaya Jammeh a été l’absent le plus présent à ce sommet. La situation qui prévaut dans son pays a été largement abordée, lors de cette rencontre qui a réuni beaucoup de leaders de la région. Car, le climat qui prévaut à Banjul est suivi de très près par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Avec la présidentielle qui pointe à l’horizon, la Conférence des chefs d’Etat de la CEDEAO n’a pas manqué d’inviter ‘’la Commission électorale indépendante (CEI) à élaborer une feuille de route qui devra être approuvée par tous les acteurs du processus électoral’’.
Toujours dans ce communiqué final qui a sanctionné la rencontre de Dakar, la CEDEAO appelle ‘’le gouvernement gambien et l’opposition à engager un dialogue franc dans les meilleurs délais’’. La dernière manifestation de l’opposition dans le territoire gambien s’était soldée par une mort d’homme. C’est pour cela, la CEDEAO ‘’exhorte’’ aux forces de sécurité de Banjul ‘’à éviter l’usage excessif de la force à l’encontre des citoyens et à faire preuve d’un comportement républicain’’. ‘’Le Sommet encourage le gouvernement et le Parlement gambiens à engager des réformes visant à organiser des élections inclusives, libres et crédibles’’, peut-on lire dans le communiqué.
Délégation présidentielle en Guinée Bissau
Après la Gambie, la CEDEAO s’est intéressée à la Guinée Bissau. La ‘’persistance’’ de la crise dans ce pays préoccupe la Communauté. Qui ‘’exhorte tous les acteurs politiques à s’engager dans le dialogue, en vue de la résolution de la crise politique et institutionnelle’’. En mai dernier, le Président bissau-guinéen José Mario Vaz avait destitué le gouvernement dirigé par Carlos Correia. Ce qui n’était pas du goût des membres du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC) qui était sorti vainqueur des dernières législatives de 2014.
Ce parti qui est majoritaire à l’Assemblée nationale doit choisir celui qui va conduire le gouvernement. Mais le Président Vaz a passé outre cette disposition de la Constitution en choisissant son Premier ministre en la personne de Baciro Dja. Les ministres du gouvernement sortant ont alors refusé de céder leurs places. Ce qui a créé une confusion totale dans ce pays. Pour éviter que ce pays sombre encore dans le chaos, la CEDEAO ‘’a décidé de désigner une délégation présidentielle comprenant la Guinée, le Sénégal, la Sierra Léone pour rencontrer et échanger avec les parties prenantes de la crise politique, afin de mieux évaluer la situation politique actuelle dans ce pays’’.
ALIOU NGAMBY NDIAYE