L’Etat invité à se mettre aux bons soins des ''pionniers''

Les membres du comité national préparatoire du cinquantenaire du manifeste du Parti Africain de l’Indépendance (PAI) ont demandé à l’État du Sénégal de prendre en charge, dans le budget national, les soins de santé des ''pionniers de la lutte pour l’indépendance nationale'' qui se sont battus pour l'indépendance du pays. Ils l'ont fait savoir à l’occasion du symposium organisé les 16 et 17 novembre à la Maison de la culture Douta Seck à Dakar.
Ils estiment en outre que le temps est venu de leur accorder la place qui leur revient dans les cérémonies du 4 avril célébrant l’indépendance. ‘’Cette rencontre doit inspirer l’État et l’amener en définitive à mettre fin à l’injustice inqualifiable d’oubli réservé aux pionniers de la lutte pour l’indépendance nationale’’, a déclaré Moctar Fofana Niang, président du Comité, notant que la structure est prête à s’impliquer dans la recherche de solutions allant dans ce sens.
Selon par ailleurs M. Niang, ce symposium a pour objectif d’appeler au chevet de la gauche les universitaires pour un diagnostic sans complaisance de la situation de léthargie qu’elle traverse. ‘’Que vous inspire la gauche africaine en général, sénégalaise en particulier : son passé, son présent et ses missions dans l’avenir ?'' s’est-il interrogé. Ainsi, il a demandé à ses camarades de formuler des critiques et des suggestions afin de faire reprendre à la gauche son rôle véritable d’avant-garde dans les batailles pour l’organisation, la conscientisation, la mobilisation des masses pour ''l’achèvement de la lutte de libération nationale et l’émancipation sociale''.
Honneurs
Au cours de ces journées de retrouvailles et de souvenir pour les disparus, qui ont réuni une dizaine d’anciens militants du PAI et des militants de diverses organisations de gauche, les membres du Comité ont décidé d’honorer 200 des leurs. Un acte de reconnaissance de ce que les nominés ont eu à donner à leur pays à un moment de leur vie. ''Ils constituent un échantillonnage choisi parmi plusieurs autres personnes qui se sont investies corps et âmes dans les organisations et mouvements traditionnels dans la lutte pour l’indépendance du Sénégal’’, a expliqué Moctar Fofana Niang.
Ses camarades et lui ont tenu également à rappeler à la nouvelle génération que l’Afrique d’aujourd’hui est le produit d’un long processus historique marqué par quatre siècles d’esclavage, plus d’un siècle de colonisation directe et plus de cinquante (50) années de néocolonialisme. ''Durant toutes ces périodes d’oppression, de soumission et d’exploitation, des fils d’Afrique, de génération en génération, se sont dressés pour s’opposer vigoureusement à la domination et à l’oppression sous toutes ses formes’’, a indiqué le président du Comité Moctar Fofana Niang.
EMMANUEL BOUBA YANGA (STAGIAIRE)