Publié le 17 Nov 2020 - 14:47
ACCORDS DE PECHE AVEC L’UE, EMIGRATION IRREGULIERE

Pastef dénonce un ‘’échec’’ et une ‘’manque de vision’’ 

 

Le Pastef a, à travers son Mouvement national des cadres, dénoncé le renouvellement des accords de pêche. A leurs yeux, ces protocoles traduisent un échec et un manque de vision du Sénégal.  

 

Le renouvellement des accords de pêche, entre le Sénégal et l’Union européenne, insupporte le Mouvement national des cadres de Pastef/Les patriotes. Hier, les partisans d’Ousmane Sonko ont tenu une conférence de presse pour se prononcer sur le sujet, l’émigration irrégulière et les difficultés dans le secteur de la pêche.  A leur avis, ces contrats ont un impact réel sur la vie des Sénégalais.  

Ainsi, ce compromis, qui porte sur 10 000 t de thon par an (50 000 t sur les cinq ans) et 1 750 t de merlu par an (8 750 t sur cinq ans) traduit un manque criard d’empathie envers les communautés et les familles des pêcheurs. Qui souffrent ‘’dans leur chair et dans leur intimité des affres de ce partenariat, en termes de dégradation continue de leurs conditions de vie, pour cause de raréfaction des ressources halieutiques qui constituent pratiquement leurs seuls moyens de subsistance’’.  

Les membres du mouvement estiment, à cet effet, que les ravages de l’émigration clandestine, avec son lot de pertes en vies humaines, sonnent comme une piqure de rappel. D’après leur constat, les acteurs de la pêche constituent doublement une bonne partie des contingents, en tant que convoyeurs et candidats à l’aventure européenne. ‘’Contrairement aux dénégations des autorités sénégalaises, notamment du ministère en charge de la Pêche, il est établi que les protocoles d’accord de pêche avec l’Union européenne sont, de renouvellement en renouvellement, l’une des causes directes de l’émigration clandestine qui décime notre jeunesse’’, se désolent les cadres du Pastef.

Les camarades de Sonko pensent ainsi que ces accords traduisent pour le Sénégal un échec, une absence de vision et une incapacité à se donner les moyens d’exploiter ses propres ressources halieutiques qui permettent de créer de la valeur ajoutée au niveau national, à travers la transformation industrielle.  

Ces membres du Pastef n’ont pas, en outre, apprécié ‘’l’absence de communication’’ qui entoure le renouvellement de ces accords de pêche.  Ils ont, à ce propos, déploré le fait que le peuple ne soit informé que par le plus grand des hasards de cette situation. D’ailleurs, pour Daouda Ngom, Vice-Président du Mouvement national des cadres, n’eût été la communication faite sur la question par le Parlement européen, l’opinion publique sénégalaise resterait encore tenue dans l’ignorance des tenants et aboutissants de ces accords. ‘’Ce blackout volontaire sur la gestion des ressources naturelles consacre une violation de l’article 25-1 de la Constitution révisée le 20 mars 2016, qui dispose que les ‘’ressources naturelles appartiennent au peuple. Elles sont utilisées pour l’amélioration de ses conditions de vie’’, rappelle M. Ngom. 

Pour qui cette absence de transparence dans la gestion du secteur de la pêche et le défaut de ‘’fiabilité des statistiques sont symptomatiques de l’état de déliquescence actuel du secteur de la pêche de notre pays’’.  

Interdiction de manifestation

Sur un autre registre, le vice-président du Mouvement national des cadres du Pastef et ses camarades n’ont pas manqué de dénoncer les interdictions généralisées de manifestation que subit leur formation politique. Ils listent, à cet effet : ‘’Le meeting de massification de Pastef-Bambilor du 7 novembre 2020 ; le meeting de massification de Pastef-Louga de la même date, ainsi que celui de Malem Hodar et du Week-end de formation en secourisme du Pastef-Golf Sud du 14 novembre 2020’’. Ces interdictions, regrettent-ils, sont sectaires et visent assurément à freiner la dynamique d’expansion du Pastef.  

HBIBATOU TRAORE  

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