Les populations marchent contre la Se’o

Samedi dernier, les membres du Collectif de défense du patrimoine de la zone Ndiosmone-Palmarin, dans le département de Fatick, ont tenu une marche de protestation pour dénoncer le manque criant d’eau que vivent les populations depuis plus d’une décennie, causée par la distribution inadéquate de la Se'o dans cette zone du delta du Saloum de ce liquide précieux.
Sous une escorte des forces de sécurité de la brigade de gendarmerie de Fimela, les populations de Palmarin-Ndiosmone ont marché, pancartes brandies. ‘’Trop c’est trop’’ ; ‘’L’eau c’est la vie’’ ; "Se'o dégage", scandent-elles. La marche est partie du rond-point de Djirol (Yungar) au terrain municipal de Fimela, sur l'axe Ndangane - Diofior où le coordinateur du collectif, Edou Ndong, et d’autres membres ont tenu un point de presse pour interpeller le gouvernement sur ce qu’ils qualifient d’injustice et réclament réparation.
Les femmes en souffrent. Elles sont résignées à la quête perpétuelle de l’eau. Les enfants vont à l’école sans se laver. Il n’y a pas d’eau dans les établissements scolaires, l’agriculture est affectée, le robinet ne coule pas du tout à Ndangane. Dans cette zone touristique, poumon du développement économique du Sénégal, les activités sont au ralenti. Les hôtels achètent de l’eau. Le centre de santé et les dispensaires manquent d’eau. Le développement économique peine à décoller.
C'est à minuit, pour les zones les moins touchées, qu’on peut avoir de l’eau. Les populations sont obligées d'acheter l’eau de puits avec un prix qui peut atteindre deux mille francs par jour pour un ménage moyen.
Malgré cela, la Se'o livre des factures chères aux abonnés durant tout ce temps avec un prix au mètre cube très élevé par rapport aux autres zones. Même pour un branchement domestique, les manifestants dénoncent une arnaque. En même temps, la Se'o leur vend de l’eau des citernes qu’ils ont affectées dans la zone.
Après maintes démarches, selon les membres du collectif envers les autorités étatiques et de l’Ofor, toutes les promesses ont été stériles.
Mais les populations de la zone Ndiosmone-Palmarin ne comptent plus rester les mains croisées face à ce besoin vital. Elles demandent un audit sur les fonds qui ont été affectés pour le rétablissement de leurs forages et réclament une intervention rapide du ministre de l’Hydraulique Cheikh Tidiane Dièye et demandent une audience avec le président de la République Bassirou Diomaye Faye. Elles veulent que l’eau coule à flots avant la Tabaski et menacent de ne plus payer leurs factures et de monter d’un autre cran, si d’ici les semaines à venir les autorités ne réagissent pas à leurs doléances par des solutions concrètes tout en précisant que la marche n’avait rien de politique.