Publié le 3 Sep 2013 - 21:15
AFFAIRE HABRE

Des témoins à décharge se sont fait désirer au Tchad

 

 

La mission des Chambres africaines extraordinaires (CAE) qui a duré une quinzaine de jours a pris fin le week-end dernier au Tchad. Pendant cette période, beaucoup de personnes ont été entendues par le Parquet général près les Chambres africaines extraordinaires, avec le Procureur général Mbacké Fall et son substitut, mais aussi des juges membres de la Chambre d’instruction extraordinaire, avec Jean Kandé, Souleymane Téliko, Mme Absatou Ly Diallo et Abdoul Aziz Diallo, tous précédemment juges par intérim au Tribunal Hors classe de Dakar. Les deux principaux enseignements tirés de cette mission par le chargé de la Com' des CAE, Marcel Mendy, on été qu'aucun témoin à décharge ne s'est présenté pour dédouaner Hissène Habré, mais qu'également les archives de la Direction de documentation et de sécurité (DDS) ont été délocalisés.

Cette mission rogatoire internationale des Chambres extraordinaires africaines chargées de juger l’ancien président tchadien Hissène Habré a passé deux semaines au Tchad pour enquêter sur les faits que le procureur spécial Mbacké Fall reproche dans son réquisitoire introductif à l’ancien président tchadien, inculpé de crimes contre l’humanité, et certains de ses complices. Mais deux semaines n’ont pas suffi aux enquêteurs pour entendre toutes les parties civiles. Et pendant les deux semaines qu’a duré cette mission, les enquêteurs n’ont pas chômé : auditions et visites de terrains étaient à l’ordre du jour.

Marcel Mendy, chargé de la communication des Chambres extraordinaires africaines s'en est expliqué sur le site tchadonline.com. ''Nous avons pu procéder à l’audition des victimes, nous avons également auditionné des témoins. Des témoins à décharge jusqu’ici se font désirer'', soutient-il.

Et à en croire Marcel Mendy, ''l’activité phare qui a clôturé cette mission, c’est la délocalisation des archives de la DDS''. Il faut retenir que la Direction documentation et sécurité était la police politique du temps où Hissène Habré était au pouvoir au Tchad. Et selon la même source, ce service a été à l’origine de la plupart des disparitions de personnes durant la même période. Ces archives qui ont donc été récupérées par les CAE sont composées de notes, de procès-verbaux, de rapports de missions, une véritable mine d’informations pour les magistrats. ''Ce sont des rapports qui ont été établis à l’époque par les responsables de la DDS et qui permettent de remonter un peu le temps, de savoir qui a fait quoi à un moment donné'', précise Marcel Mendy.

Les archives qui étaient stockées dans les locaux de la DDS, située sur le site de l’actuelle présidence de la République, ont été transférées vendredi dernier au sein du pôle judiciaire où un travail de fourmi sera effectué par les enquêteurs qui auront sans doute besoin des services d’archivistes qualifiés.

 

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