Publié le 23 Jul 2013 - 17:44
AMADOU BADIANE, PROMOTEUR DE LUTTE

 ''J'ai perdu  beaucoup d'argent à Bercy''

 

Amadou Badiane est devenu célèbre dans le  milieu de la lutte pour avoir osé organiser un grand gala de lutte avec frappe dans le mythique Palais Omnisports de Bercy (France). Une première dans les annales de la lutte sénégalaise. Après la fin de la saison, le promoteur tire un bilan de son gala et parle de ses perspectives au journal EnQuête. Entretien

 

Vous avez réalisé un défi majeur lors de la saison écoulée en organisant, pour une première fois dans l'histoire de la lutte sénégalaise, un combat à Bercy. Quelles sont vont ambitions pour la saison à venir ?

On vient de finir Bercy. L'objectif était de réaliser un événement qui pouvait beaucoup apporter à la lutte sénégalaise en l'exposant au niveau mondial. On a réussi à le faire, ce qui n'était pas du tout facile pour une première. Nous avons reçu des félicitations de partout. Actuellement, on est en train de tirer le bilan de tout cela pour envisager les perspectives. Je confirme de toute façon qu'on sera à Bercy la saison prochaine pour la deuxième édition, pour pouvoir continuer notre vision de la lutte.

 

Vous en êtes-vous bien sorti à Bercy, financièrement parlant ?

L'objectif pour une première n'était pas du tout de s'en sortir financièrement. Quand on fait une première édition, c'est toujours un investissement que l'on fait. Parce qu'on sait qu'on est là pour le long terme. S'en sortir financièrement pour une première n'était même pas pensable. Ce qui est sûr, c'est qu'on l'a réussie. C'est dans quatre voire cinq ans que je vais commencer à chercher de l'argent dans cette manifestation. J'ai perdu beaucoup d'argent, mais j'ai investi sur le long terme.

 

Qu'avez-vous concrètement gagné dans cette première édition de Bercy ?

Il y a un bilan positif à plusieurs niveaux. On voulait exporter la lutte et on a réussi à le faire sur 27 pays par le support de la chaîne de télévision Canal+ qui a fait un direct de plus de trois heures. C'était l'objectif majeur. Le financement du sport aujourd'hui, c'est les grandes chaînes de télévision. Il faut attirer ces grandes chaînes de télévision-là dans la lutte, c'est ce qu'on voulait faire. Décrocher Bercy aussi a été une satisfaction, puisqu'il n'y a que de grandes manifestations qui s'y passent. On a réussi à implanter la lutte sur le calendrier de Bercy, c'est quelque chose de positif. La plus grande satisfaction, c'est que tout le monde disait que ce n'était pas possible. On a montré que c'était possible et cela ouvre la voie à d'autres perspectives.

 

Actuellement, les promoteurs se disputent les affiches. Pour votre deuxième édition, quels lutteurs avez-vous en ligne de mire ?

D'abord, moi j'ai un principe, je ne suis pas dans les guerres de promoteurs, je ne travaille pas comme cela. Aujourd'hui, il y a autant de lutteurs sur le marché pour faire des  événements et qui n'ont pas encore de combat. On va voir ce que le marché nous offre par rapport à nos moyens. On n'a pas certains gros moyens, on travaille sur un système de business-plan bien établi.

 

''Le business modèle qui est dans la lutte aujourd'hui ne fonctionne pas. Certains cachets sont exorbitants''

 

Les lutteurs attirent plus le public et les sponsors. Ne pensez-vous pas que ce serait mieux de les avoir pour mieux exporter la lutte ?

On va y arriver et on pourra décrocher certains lutteurs. Ce que je crois, c'est que le business modèle qui est dans la lutte aujourd'hui ne fonctionne pas. Il y a certains cachets qui sont exorbitants par rapport aux rentrées d'argent qui arrivent dans la lutte. Qu'on le dise ou pas, c'est la réalité. Il faut qu'on fasse attention et que l'on parte à la recherches de ressources en dehors du sponsoring pour accompagner ces cachets-là ; sinon, on ne va pas aller très loin. Le Sénégal est un pays où le tissu économique est très petit. On ne peut pas du tout se permettre certaines choses. Il y en a qui le font, mais je ne pense pas que cela va continuer si on ne recherche pas des ressources additionnelles, notamment les grandes chaînes de télévision qui vont acheter les droits, entre autres.

 

Pensez-vous organiser un gala de lutte au Sénégal ?

Pour le moment, je privilégie l'international. Déjà que cela nous prend beaucoup de temps, mais il n'est pas exclu d'avoir des journées au Sénégal, si l'opportunité nous est offerte. Mais  on va déjà caler nos dates sur l'international. Nous allons voir d'ici à l'ouverture de la saison si on pourra faire quelque chose au niveau du Sénégal.

 

À quelle période allez-vous programmer le prochain gala de Bercy ?

Il est déjà programmé. On est en train  de travailler sur la date, on en a déjà retenu une, il ne nous reste plus qu'à discuter avec les responsables du stade Omnisports de Bercy. Dans les prochains jours,  on va communiquer sur cela. Retenez juste que ce sera en 2014, sur le courant du premier semestre.

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