Opéré dans un contexte caractérisé par un début de ''désillusion, voire de découragement, chez nombre de segments des couches populaires, en particulier de la jeunesse, qui se sont battues farouchement et ont consenti d’énormes sacrifices pour dégager les Wade'', le remaniement ministériel qui a porté Aminata Touré à la tête du gouvernement devra redonner espoir aux Sénégalais et revivifier l’esprit du 25 mars 2012.

Selon le secrétariat permanent de Yoonu askan wi (YAW), ''les masses populaires des villes et des campagnes restent toujours confrontées à la persistance de la vie chère, du chômage, des inondations, de la déliquescence du service public de l’école et de la santé, des coupures d’électricité, des pratiques malsaines de spoliations foncières, de népotisme et d’accaparements''. Autant de facteurs qui installent chez nos compatriotes soutenant le nouveau régime le doute quant à sa capacité et sa volonté réelle d’engager les ruptures radicales, et parfois douloureuses, exigées par le peuple du 25 mars 2012'', lit-on dans une déclaration parvenue à EnQuête.

Yaw reconnaît certes que des ''avancées incontestables ont été amorcées par le nouveau pouvoir''. Mais en vérité ''elles sont encore largement en deçà des attentes populaires et citoyennes''. Face à ces difficultés, ''on ne peut pas uniquement invoquer les contraintes internes et externes pour les justifier''. Elles proviennent «des orientations et choix peu innovants, (d'un) manque d’audace dans les ruptures d’avec certaines pratiques politiques et des privilèges indus''. Sans oublier «une insuffisante mobilisation populaire, en toute autonomie, pour pousser les dirigeants à réaliser les aspirations exprimées» par les Sénégalais en juin 2011 et mars 2012.