Un début en fanfare à Dakar

Troisième mandat, criminalisation de l'homosexualité, Assemblée nationale à la solde de l'Exécutif : voilà les "grands sujets" évoqués, lors de l'assemblée générale de l’intercoalition Yewwi Askan Wi - Wallu Sénégal, tenue ce mercredi dans les locaux de la mairie de Mermoz-Sacré-Cœur.
L'intercoalition YAW-Wallu n'a pas raté son entrée en matière, dans la campagne électorale en vue des prochaines législatives. Et sans surprise, la troisième candidature du président de la République a été au cœur des discours. Et les opposants pensent avoir la solution pour clore définitivement ce débat. "La question relative au troisième mandat peut trouver une solution immédiate et efficace. Il faut qu'au soir du 31 décembre, l'inter coalition Yewwi Askan Wi - Wallu Sénégal soit majoritaire à l'Assemblée nationale", a attaqué Babacar Mbengue, maire de Hann Bel-Air.
"Nous voulons aussi mettre fin à cette majorité mécanique qui ne fait que voter des lois dictées par l'Exécutif. Nous vous proposons un hémicycle de rupture et là, je ne vous sers pas qu'un slogan politique. Il s'agira de contrôler de façon scrupuleuse la démarche du gouvernement, adopter des lois pour l'intérêt général. Pour résumer, l'Assemblée que nous proposons travaillera pour les Sénégalais, du 1er janvier au 31 décembre de chaque année durant cette treizième législature".
Toutefois, il reconnaît qu'il reste du chemin à parcourir. "Mais, pour en arriver à cet idéal, reconnaît-il, nous devons battre campagne, nous approcher des Sénégalais, leur parler de notre programme, notre feuille de route. Il faudra aussi être vigilant et ne pas dormir sur nos lauriers. En un mot, il faut convaincre, proposer du concret", a déclaré le responsable YAW, par ailleurs, investi dans la liste départementale de Dakar.
Barthélémy Diaz sans gants
Fidèle à son style de communication, le maire de Dakar s’est montré offensif. "Ces élections sont le début du KO final. Ils croient qu'ils ont réduit nos forces, avec cette histoire des listes. Au soir du 31 juillet, ils sauront à quel point ils sont encore minoritaires dans ce pays. Même s'ils prétendent avoir gagné les précédentes élections locales, ça sera le moment de leur rappeler qu'ils n'avaient récolté que 42%. Encore que, cela aurait pu être plus famélique, si tout s'était déroulé dans les règles de l'art", a déclaré l'édile de la capitale qui, par ailleurs, n'a pas manqué de s'attarder sur cette supposée envie de troisième mandat du chef de l'État.
"Nous devons d'abord voter contre le président Macky Sall, car, il constitue une réelle menace pour la stabilité du Sénégal. Si nous commettons l'erreur de le lui offrir sur un plateau d'argent cette nouvelle législature, c'est la porte ouverte à son désir le plus ardent : une troisième candidature consécutive. Or, nous savons tous que cette question du troisième mandat est source de tensions. Le cas de Me Wade est encore dans toutes les mémoires", avertit Barthélémy Toye Diaz.
Épurer l'hémicycle
Comme lors des locales, la campagne de l'opposition porte encore sur la criminalisation de l'homosexualité et sur d'autres faits peu louables qui ont émaillé cette députation sortante. "Cette Assemblée nationale que nous avons actuellement est une honte pour tout Sénégalais. Une épuration est plus que nécessaire pour rendre à notre hémicycle ses lettres de noblesse. Trafic de faux billets, passeports diplomatiques, invectives de toutes sortes, voilà ce qu'on nous a servi durant ces cinq dernières années", fustige Diaz fils.
Le candidat n’a pas manqué d’évoquer l’autre sujet épineux pour le régime. ‘’Je n'oublie pas le sujet relatif à la criminalisation de l'homosexualité. En tout cas, nous, l'inter coalition Yewwi – Wallu, à l'Assemblée nationale, allons mettre les points sur les i. Nous trancherons de façon courageuse et définitive cette question. Le Sénégal, de par son histoire, sa culture et ses religions ne peut accepter que certaines pratiques", promet l'ancien maire de Mermoz- Sacré-Cœur.
Parlant de choses qui intéresseraient plus l'électeur sénégalais, le maire de Dakar a promis des mesures pour que le coût de la vie connaisse une baisse. Il a également mis sur la table, la question du "foncier" qui, selon lui, fera l'objet de débats à l'hémicycle, une fois la majorité obtenue.
MAMADOU DIOP STAGIAIRE