Publié le 11 Apr 2021 - 01:57
ATTAQUEE DANS L’AFFAIRE ADJI SARR VS SONKO

La réponse salée d’Aminata Assome Diatta

 

Le ministre du Commerce a répondu, hier, aux attaques, notamment de Madiambal Diagne, sur son mutisme dans l’affaire opposant le leader du Pastef, Ousmane Sonko, à la masseuse Adji Sarr. Aminata Assome Diatta a dénoncé l’insidieux discours ethnique.

 

Elle a été attaquée, notamment par le patron du journal Le Quotidien Madiambal Diagne, dans l’une de ses chroniques, pour son mutisme dans l’affaire de ‘’viol’’ opposant le leader du Pastef Ousmane Sonko à la masseuse Adji Sarr. ‘’Je ne réponds pas aux attaques, en général. Concernant l’affaire Adji Sarr-Sonko, j’ai dit à mes camarades de parti que ma loyauté est totale envers le président de la République. Que, pour moi, un engagement doit être sincère. Toutefois, je ne peux adopter certaines postures, quand je sais que je créerai plus de problèmes au Président que je ne lui apporterai de solutions. L’affaire Adji Sarr a déjà mis à terre Sonko, donc, je ne voulais pas être celle qui lui porte le coup de grâce. Comme le président de la République Macky Sall, je crois que la politique peut s’accommoder de l’éthique. Attaquer Sonko, à ce moment, aurait été comme tirer sur une ambulance. Je veux gagner sur le terrain politique à la loyale’’, déclare la ministre du Commerce.

Aminata Assome Diatta a fait cette sortie, en marge d’un petit-déjeuner de presse. Elle souligne que grâce à ‘’un travail de terrain acharné’’, elle a réussi à ‘’ébranler les bases de Sonko en Casamance’’. ‘’Et vous voulez que je perde cet avantage dont l’Alliance pour la République a besoin pour les combats électoraux futurs pour une douteuse affaire de massage ? C’est à se demander si la loyauté se mesure aux paroles ou aux actes que l’on pose. Certains n’ont peut-être pas parler, mais, ont posé des actes plus éloquents que toutes les paroles entendues ici ou là’’, ajoute-t-elle. 

La dangereuse question ethnique

D’après elle, cette ‘’dangereuse question’’ ethnique est un ‘’non-sens’’. De toute façon, la ministre du Commerce estime que le Sénégal a dépassé de telles considérations. ‘’Personnellement, dit-elle, je n’ai jamais eu de supérieur hiérarchique de la même ethnique que moi et rarement des collègues et collaborateurs de même ethnie. Même après 15 années dans la fonction publique, je dois reconnaître que je n’ai jamais senti la discrimination à mon endroit’’. Elle ajoute : ‘’Mes supérieurs ont toujours misé sur la compétence qui a permis à la fille d’un gendarme originaire de la Casamance, sans aucune accointance politique, de devenir chef de service, conseiller technique de deux Premiers ministres, directrice nationale, négociatrice de son pays uniquement sur la base de son curriculum vitae. Et aujourd’hui, ministre de la République’’.

Ainsi, à ses yeux, ‘’si nous voulons conduire notre pays vers l’émergence, nous devons mettre l’accent non pas sur l’appartenance ethnique, régionale, religieuse ou professionnelle, mais plutôt sur la compétence. Pour moi, c’est un sacerdoce’’, renchérit Aminata Assome Diatta.   

Etant haut fonctionnaire, ayant déjà un emploi garanti, elle déclare que ‘’le meilleur soutien à Sonko’’ serait de démissionner de l’Apr, quitter son poste de ministre et aller prendre la carte de Pastef. Ironique, elle poursuit : ‘’Et entre Diolas, on ferait le bonheur du Sénégal’’. Avant de marteler : ‘’Ce Sénégal ethnique qui ferait fi des compétences des uns et des autres ; de notre richesse qu’est la diversité ethnique et culturelle, je n’en veux pas. Celui qui m’a choisie n’est pas Diola. Sonko est notre adversaire politique. Nous ne partageons pas la même vision politique et nous ne faisons pas la politique de la même manière. A chaque fois qu’il attaque le président de la République, le gouvernement auquel j’appartiens où qu’il utilise la Casamance dans son discours, je me sens atteinte et meurtrie’’.

MARIAMA DIEME

 

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