Publié le 3 Jun 2024 - 20:02
BICEPHALISME AU SOMMET DE L’ETAT

Pr Mamadou Diouf récuse la dualité supposée à la tête de l’Exécutif

 

Aux contempteurs du tandem Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko arguant d’un bicéphalisme sur fond d’amateurisme contre productif à la tête de l’Exécutif, le Professeur agrégé d’histoire à Columbia University (Usa), Mamadou Diouf, juge prématuré ces critiques portées contre le nouveau régime qui n’a même encore fait trois mois de gestion des affaires publiques. Selon lui, les immenses attentes et défis en perspectives commandent "une refondation morale globale du Sénégal pour un changement véritable et profond de transformation systémique à même d’offrir un espoir renouvelé pour l'avenir du pays".

 

Pr Mamadou Diouf juge très prématuré d’apprécier la gouvernance du tandem Bassirou Diomaye Diakhar Faye-Ousmane Sonko. Il s’inscrit en faux contre les critiques émises par certains arguant de l’amateurisme et la confusion des rôles au sommet de l’Etat. Selon lui, parce que certains impairs sont "consubstantiels à tout bicéphalisme, ces critiques ne s’inscrivent pas dans la règle des 100 premiers jours convenus "; soit trois mois, pour apprécier leur politique de gestion des affaires publiques. "J’ai entendu dire qu’il y a de l’amateurisme dans leur manière de faire, qu’il y a de temps en temps des superpositions entre le rôle de Président et celui de Premier ministre. C’est tout à fait normal ! Ils viennent de commencer, il y a à peine deux mois. Donc qu’il y ait de l’amateurisme, il faut s’y attendre. Il va y avoir de l’amateurisme et des erreurs", a-t-il déclaré dimanche sur "Sud FM".

Toutefois, il les a invités à « comprendre qu’ils peuvent faire des erreurs mais qu’ils aient le courage de rectifier après ». Selon lui, "un nouveau gouvernement ne peut pas d’un seul coup faire tout de la meilleure des manières possibles et l’apprentissage est aussi un mécanisme qui permet la formation". Il a aussi salué "leur organisation politique novatrice et leur capacité à émerger comme une force autonome rompant avec les réseaux confrériques traditionnels ; gages d’indépendance, permettent une véritable déconstruction du système clientéliste et néo-patrimonial qui a longtemps dominé la scène politique sénégalaise". Même si la mission ne sera pas aisée, il s’est réjoui des actes que pose Ousmane Sonko. "Je les apprécie positivement, pour le moment. Il est en train de jouer son rôle de chef de gouvernement", a-t-il défendu. 

A l’opposé de Macky Sall, il a soutenu que leur avènement à la tête du Sénégal constitue plutôt une rupture significative et représente "une formidable opportunité une refondation morale et une transformation systémique en profondeur du Sénégal", notamment le système politique et institutionnel hérité depuis l'indépendance. « Si le président Wade était libre par rapport à la France et c’est quelque chose d’important. Pour le président Macky Sall, c’est plus compliqué. Il est au service de Macron et c’est ça le problème parce que les 7 P c’est le projet de Macron. En tant qu’ancien chef d’Etat africain, il est au service de l’Etat français et cela peut irriter certains sénégalais », a-t-il fait savoir. Pour lui, la nouvelle équipe dirigeante aura à « recréer une citoyenneté dynamique et à restaurer le rêve et le bonheur des jeunes sénégalais ». En outre, elle devra « non seulement rompre avec les pratiques antérieures et réformer en profondeur les institutions, mais aussi punir les fautes du passé tout en proposant un projet rassembleur de reconstruction nationale et morale ».

Malamine CISSE

Section: 
EMPRISONNEMENT D’OPPOSANTS, LICENCIEMENTS, LOI D'AMNISTIE… : Les exigences du FDR
AUDIT DU FONCIER (LOTISSEMENT DAKAR, THIÈS, SAINT-LOUIS) : Le rapport presque finalisé
LOI AMADOU BA : Amadou Ba valide l'amnistie
CONVENTION DE TRANSFÈREMENT DES DÉTENUS DU MAROC VERS LE SÉNÉGAL : Les députés adoptent le projet de loi à l'unanimité
ARRESTATIONS TOUS AZIMUTS : Gueum Sa Bopp dénonce une ‘’machination judiciaire’’
AISSATA TALL SALL SUR D’EVENTUELLES POURSUITES CONTRE L'ANCIEN PRÉSIDENT “Les Marocains ont répondu : ‘’Ahlan wa sahlan Macky Sall”
SAINT-LOUIS : DIARRA SOW, DG OLAC, AUX FEMMES : ‘’La femme n’est pas un outil ou un élément de manipulation’’
LIMOGEAGE DE PAPE MADA NDOUR, CHEIKH OUMAR DIAGNE ET DR CHEIKH DIENG : Diomaye Faye face au couperet de la realpolitik
FONDS D’ÉQUIPEMENT DES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES : Le ministre de l’Urbanisme prône une réforme de la fiscalité locale  
PACTE DE STABILITÉ ÉCONOMIQUE : La FGTS exige des modalités d'accord-parties de règlement du passif
GESTION DU REGIME DE PASTEF : Le Monjer en rajoute une couche
PORTRAITS CROISÉS: THIERNO ALASSANE SALL ET MIMI TOURÉ : Un amour-haine sur fond de vieilles rivalités
Lancement officiel du Mouvement des jeunes journalistes gabonais du Sénégal : Pour la promotion et la valorisation des métiers médiatiques
HOMMAGE À SAM NUJOMA, PÈRE FONDATEUR DE LA RÉPUBLIQUE NAMIBIENNE : L’appel du général Birame Diop à maintenir vive la flamme du panafricanisme
MACKY SALL, FARBA NGOM ET L'APR : Un silence coupable face aux accusations ?
L’APR sur l’affaire Farba
COUR DES COMPTES, SITUATION ÉCONOMIQUE DU PAYS… : La  coalition Sopi Sénégal sort du bois
THIÈS : RÉUNION CRD DE PARTAGE SUR LA RÉFORME DU CONSEIL NATIONAL DE LA JEUNESSE DU SÉNÉGAL (CNJS) : Vers un Conseil consultatif plus inclusif et dynamique
RAPPORT ACCABLANT DE LA COUR DES COMPTES : Macky Sall contre-attaque et dénonce une cabale politique
Loi d'amnistie