Publié le 29 Jan 2014 - 00:59
CHÔMAGE MASSIF EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE

72% des jeunes vivent avec moins de 2 dollars par jour

 

En Afrique subsaharienne, les jeunes représentent «3 chômeurs sur 5», avec moins de 2 dollars par jours alors qu'ils sont 72% de la population vive, d'après un document du Crdi du Canada. D'où des inquiétudes...

 

La lancinante question de l’emploi des jeunes en Afrique subsaharienne sera largement débattue lors de la conférence internationale qui s’ouvre aujourd’hui à Dakar. Et pour cause, il est établi que dans cette partie du continent africain, trois chômeurs sur cinq sont des jeunes.

En prélude à cette rencontre dont le thème est : «Mettre les jeunes au travail par la recherche et la pratique’’, le Centre de recherches pour le développement international (CRDI), le Consortium pour la recherche économique et sociale (CRES) et l’Institut de politique agricole et rurale (IPAR) ont tenu une conférence de presse pour poser les jalons de ce rendez-vous dakarois.

L’objectif majeur de la rencontre est d’apporter des ébauches de solutions au chômage des jeunes en Afrique au sud du  Sahara. Dans cette partie du continent, le caractère massif du chômage chez la frange jeune est jugé inquiétant car cela représente 37% de la force de travail. Selon le document du CRDI remis à la presse, les ‘’jeunes sont trois fois plus susceptibles d’être au chômage que les adultes’’. Pire encore, «72% de la population jeune vivent avec moins de 2 dollars par jour.»

Des chiffres qui font «peur», et qui doivent pousser les décideurs politiques présents ou représentés à la rencontre de prendre le problème à bras le corps. Pour une réponse à la question, le directeur de l'Unité d'analyse des politiques économiques de la Commission de la CEDEAO, N'Zué Félix Fofana, invite les pays africains à miser sur la formation des jeunes, mais sur celle qui réponde aux besoins des entreprises.

«Nous sommes des pays agricoles, mais est-ce que nous formons pour nous-mêmes ? Est-ce que nous formons des jeunes pour transformer notre agriculture ? Est-ce que nous formons pour créer de la valeur ? se demande-t-il. Pour M. Fofana, ‘’si nous ne formons pas pour nos besoins, nous allons toujours former des maîtrisards et des docteurs, mais les entreprises qui sont là vont continuer à chercher de la main d’œuvre ailleurs.

Ces diplômés seront toujours au chômage et vont se débrouiller avec des emplois de moyen standing». Une raison suffisante, dit-il, pour que «nous formions pour nos besoins, si on le fait, il n’y aura pas de problème de chômage dans nos pays’’, promet-il.

Toutefois, l’absence de données fiables sur le chômage des jeunes reste un problème. D'où l'appel aux Etats à mettre en place un cadre permanent de collecte d’informations statistiques sur le taux de chômage dans les pays africains et en finir avec le laxisme des décideurs politiques qui «attendent toujours l’approche des élections pour mener des enquêtes sur le sous-emploi».  

ALIOU NGAMBY NDIAYE

 

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