Publié le 10 Jan 2013 - 05:50
CHEIKH MBAYE SUCCOMBE À SES BRÛLURES

 Il emporte dans la tombe les secrets de son immolation

 

 

Cheikh Mbaye a finalement succombé à ses graves brûlures. Il s'était aspergé d'essence, avant de se mettre le feu devant les grilles du palais de la République. Il a été inhumé hier à Darou Moukhti. Il emporte dans la tombe les secrets de son geste.

 

 

Le jeune Cheikh Mbaye, domicilié à l'unité 1 des Parcelles Assainies, a succombé à ses blessures, hier aux environs de 5 heures du matin. Il a été inhumé le même jour à Darou Moukhti. Tout juste âgé de 32 ans, il s'occupait de la maintenance dans des terrains de golf. Sauvé de justesse, il avait été interné aux urgences de l’hôpital principal de Dakar après réanimation ; cela après avoir tenté de s'immoler par le feu devant les grilles du palais de la République.

 

Brûlé au troisième degré, il a finalement rendu l'âme. Cheikh est parti, en laissant derrière lui un grand vide. Il était célibataire et sans enfant. Ainsi il aura emporté avec lui les secrets de son immolation. Car sa mort prête à toutes interrogations et à tous les commentaires. Selon son grand frère Moustapha Mbaye, Cheikh n’avait pas de soucis particuliers. Il était bien portant. ''Nous sommes plus que surpris. La seule question que les gens doivent se poser : c’est pourquoi les gens s’immolent et au même endroit ? Cheikh n’avait aucun problème psychiatrique, il n’en avait jamais parlé. Il ne s’occupait que de son travail. Rien d’autre ne l’intéressait'', a-t-il dit sur les ondes de la RFM. Moustapha Mbaye dit ne s'être jamais imaginé que son frangin avait cette idée derrière la tête. ''Il était apolitique, sociable et ambitieux, travailleur et avait une vision de la vie. Cheikh n’est pas le genre de personne qui se suicide. Il était toujours joyeux'', a expliqué Moustapha.

 

A la maison mortuaire, sise aux Parcelles Assainies, un silence de cimetière accueillait hier les visiteurs. Voisins et parents sont venus compatir à la douleur de sa famille. Devant la maison et dans la véranda, les gens sont assis, prostrés, comme assommés par la nouvelle. Les hommes sont partis à Darou Moukhti inhumer Cheikh Mbaye.

 

A l’intérieur de la maison, des femmes préparent les boulettes de mil sucrées, en guise de sacrifice pour le repos de l'âme du défunt. Après les salutations et les condoléances présentées à la famille, une femme nous indique la chambre où est assise la maman du désormais feu Cheikh Mbaye, avec l'aval d'une autre dame habillée en wax marron, foulard noir noué sur la tête. La maman nous demande l'objet de notre visite et nous répond gentiment : ''Nous avons appris la mauvaise nouvelle en même temps que vous. Nous ne pouvons rien dire''. Même circonspection dans le voisinage. Ici chacun s'interroge et le mystère demeure toujours.

 

Viviane DIATTA

 

 

 

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