Publié le 17 Sep 2012 - 23:01
COLÈRE DES POLICIERS A LA RETRAITE

Le MNPR défend Harona Sy et menace

 

En congrès de renouvellement samedi à Rufisque, les policiers à la retraite ont donné le ton d'une nouvelle démarche : ne plus se faire écraser par les civils et défendre farouchement leur corporation au regard des «injustices» dont serait victime leur frère d'armes, le très controversé commissaire Harona Sy.

 

 

Le Mouvement national des policiers à la retraite (MNPR) du Sénégal prend la défense des policiers en service, qu'ils soient sous menace judiciaire ou déjà dans les liens de la détention. Selon son président, Cheikhna Keïta, il faut se poser une question : «Comment peut-on mettre en prison des policiers et des gendarmes et dire qu’il faut sécuriser les populations ?», se demande-t-il. C'est un paradoxe facteur de démoralisation dans les rangs des policiers en service, avertit Keïta ; c'est également «une situation dangereuse pour le pays car la décence voudrait que les policiers et l'ensemble des forces de sécurité soient respectés».

 

Le Mnpr qui renouvelait son Bureau à travers un congrès tenu samedi à Rufisque, indique néanmoins être d'accord sur un fait : «s’il y a lieu de les juger, qu’on les juge s’ils ont fait des fautes», indique Cheikhna Keïta. Qui, naturellement, aborde le cas de l'ancien commissaire central de Dakar aux prises avec des mouvements et organisations de la société civile pour son rôle dans la répression des manifestations ayant précédé la présidentielle de février dernier.

 

«Harona Sy est commissaire de police, il a le droit d’être sur le terrain. Les lois l’y autorisent pour accompagner son personnel. Ce qu’il a fait, on doit l’en féliciter», rectifie l’ancien brigadier chef. «Le commissaire Harona Sy ne commande pas le GMI. Le Groupement mobile d’intervention est commandé par un directeur. Ce qui veut dire que les Sarr et autres sont sous ses ordres. Harona Sy accompagnait les personnels des commissariats.» Pour le président du Mnpr, l’ex-commissaire de la police centrale «n’a jamais tiré sur quelqu’un. Et de par sa position, s’il n’avait pas pris des décisions, que serait aujourd'hui la République alors que des gens étaient prêts à attaquer le Palais», se demande-t-il ? Du coup, annonce Keïta, «nous allons nous aussi écrire au secrétaire général de l’Onu pour rétablir la vérité». Une allusion à la lettre envoyée à l'Onu par des organisations de défense des droits de l'Homme dissuadant les Nations-Unies de recruter Harona Sy comme consultant au Darfour.

 

«Nous aussi nous souffrons. Qu'en disent les organisations de droits de l'Homme ?»

 

Pour Cheikhna Keïta, les policiers aussi souffrent. «Nous avons des blessures mais nous ne crions point... En 1987, Sadibou Ndiaye (NDLR : haut gradé) a été assassiné au Palais de la République. Qui en parle ? En 1994, six policiers ont été égorgés, est-ce qu’on en parle ? Gora Ndiaye qui a eu la tête écrasée, qui en parle encore ? N’est-il pas un citoyen sénégalais ? N'est-ce pas là des problèmes de droit de l’Homme ? Il faut que ces gens-là arrêtent».

 

Excédés, les policiers à la retraite annoncent par l'intermédiaire de leur président que «le combat sera farouche. Nous ne ferons plus comme l’ancien régime. Nous allons marcher, organiser des sit-in, déposer des plaintes», avertit Cheikhna Keïta qui, par ailleurs, a été reconduit à la tête du Mnpr. «Nous sommes des citoyens sénégalais, nous ne sommes pas des demeurés. Nous avons choisi un métier», rappellent-ils. «Ces politiques, sont-ils plus intelligents que nous ? Je vais faire en sorte qu’on se retrouve, mais cette fois-ci en frères d’armes militaires, gendarmes, douaniers, policiers, gardes forestiers, et créer un parti que nous allons dénommer le parti des frères d’armes».

 

PAPE MOUSSA GUÈYE

 

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