Publié le 7 Jul 2017 - 03:02
COMPLICITÉ ENTRE CANDIDATS ET SURVEILLANTS

‘’Le président de jury est la personne la plus surveillée ’’ 

 

Ils sont nombreux les présidents de jury à dénoncer la complicité entre les candidats au bac et certains surveillants. D’où la nécessité, selon eux, de revoir  le système de surveillance et l’administration des jurys.

 

En principe, un surveillant dans une salle d’examen est censé avoir l’œil sur les candidats pour qu’ils n’aient pas la possibilité de tricher. Mais au baccalauréat, il y a le renversement de la charge. Ceux qui sont supposés surveiller se retrouvent épiés. ‘’Le président de jury est la personne la plus surveillée. C’est même une expression en vogue’’, sourit une source qui a occupé cette fonction. C’est qu’en réalité, les surveillants ne remplissent pas leur mission, ils préfèrent être de connivence avec les candidats.

EnQuête a parlé avec quatre enseignants du supérieur qui sont ou ont été président de jury. À l’unanimité, ils ont reconnu que c’est un problème réel. En fait, contrairement aux enseignants qui sont déplacés d’une inspection d’académie à une autre, les surveillants eux restent sur place. Ils sont sélectionnés dans leur milieu, et c’est là qu’ils sont affectés. Autrement, ils sont des papas, des mamans, des oncles, des tantes, des frères ou des voisins des candidats qu’ils surveillent. Cette proximité est justement source de conflit d’intérêts. ‘’Au lieu de  surveiller les élèves, ils les aident à tricher’’, accuse-t-on. ‘’Dès que le président de jury se lève, tout le monde dans le centre sait qu’il s’est levé. Quand il arrive, on dit aux élèves : ‘’mungi ñëw’’, révèle l’un d’eux qui dit l’avoir vécu à Ziguinchor.

Son collègue confirme et ajoute que dans cette partie Sud du pays, les gens sont bien organisés et n’hésitent pas à menacer le président du jury. Parfois, ce sont les surveillants qui traitent le sujet en classe. À défaut, ils se débrouillent pour que les candidats aient le corrigé de l’épreuve avant la fin de l’heure. Un autre dit avoir vécu la même chose à Mbour il y a quelques années. Les interlocuteurs disent avoir signalé de tels manquements dans leurs procès-verbaux, mais jusque-là, il n’y a pas de solution. ‘’Il y a beaucoup d’irrégularités dans le bac. Mais l’office du bac préfère les étouffer plutôt que de rendre les publiques et prendre des mesures’’, déplore notre interlocuteur.

Ces manquements des surveillants a conduit les présidents de jury à demander la correction du dispositif. ‘’Fondamentalement, le système de surveillance et l’administration des jurys doivent être revus. Il faudrait que les surveillants sortent d’une localité à l’autre’’, préconise l’un  d’eux.  

BABACAR WILLANE

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