Modou Fall et l’association Sénégal Propre en caravane

La caravane de sensibilisation sur les méfaits de la pollution plastique, initiée par le leader de l’association Sénégal Propre, était hier à Fatick, où elle doit séjourner jusqu’à ce jeudi avant de retourner à Dakar. À l’étape de Mbour, Modou Fall, militant infatigable de la lutte contre la pollution, a décrié le retard observé dans la promulgation de la loi antiplastique votée au Sénégal depuis 2020.
Dans un après-midi plutôt calme sur la capitale de la Petite Côte, une procession colorée change le décor au niveau d’une intersection aux abords de la gare routière, sur la route nationale n°1. Un groupe de scouts et de guides, le drapeau national porté en bandoulière par un des responsables, attire tous les regards. Au milieu de cette troupe, un homme détonne par son apparat fait à partir de sachets en plastique. Lui, c’est Modou Fall, le président de l’association Sénégal Propre, une structure active dans le combat contre la pollution plastique dans notre pays, un citoyen dont l’engagement pour la lutte contre la pollution plastique lui a valu toutes les formes de consécration.
Depuis le 10 juin, son association organise une caravane de sensibilisation dans le cadre de la lutte contre la pollution plastique. Le but est de renforcer le plaidoyer pour la mise en œuvre de la loi sur le plastique votée depuis 2020. ‘’Nous avons quitté Dakar le 10 juin pour célébrer la Journée mondiale de l’environnement. Nous sommes dans le mois de l’environnement. Nous avons fait la première étape Dakar – Saint-Louis à pied. Maintenant, nous avons décidé de faire à pied aussi l’étape Dakar - Fatick pour sensibiliser, éduquer et parler aux populations sur le réchauffement climatique, dont les matières plastiques constituent une des principales causes. Il faut dire que l’utilisation de certaines matières plastiques commence à créer beaucoup de dommages à notre environnement. C’est pourquoi nous comptons mettre à profit ce mois vert pour mieux accentuer la sensibilisation’’, a déclaré notre interlocuteur.
4 000 t de déchets chaque jour à Dakar !
Modou Fall avance qu’actuellement, Dakar brûle 4 000 t de déchets par jour, alors qu’on n’a pas de centre d’enfouissement technique. Pour lui, il est important d’imaginer la quantité d’ordures que l’on va brûler d’ici à 2035, qui sera forcément énorme. Il rappelle que depuis 2020, il existe une loi antiplastique, mais jusqu’à présent, il n’y a pas de décret d’application. ‘’Chaque jour, de nouvelles industries produisant du plastique viennent s’installer. Actuellement, on compte plus de 3 000 industries clandestines à Dakar, ce qui accroît la fréquence des sachets d’eau, très nuisibles à l’environnement. Pour inverser cette tendance, nous avons lancé une pétition avec un objectif de 50 000 à 2 000 000 de signatures dans le but d'instaurer un dialogue national sur la pollution plastique, qui est en train de faire des dégâts dans nos océans et sur notre santé. Tout ceci nous ramène à l’importance de cette loi antiplastique, qui est torpillée par des manœuvres incessantes de lobbies, au point que même les décrets d’application ne sont pas encore pris’’, a souligné le président de Sénégal Propre.
Avant l’étape de Mbour, la caravane antiplastique a fait escale à Diass, où le maire Mamadou Ndione les a reçus, leur a offert l’hospitalité et les a soutenus financièrement. À Mbour, un citoyen anonyme, conscient des défis environnementaux, a également contribué financièrement pour permettre à la caravane de s’approvisionner en eau. À Nianing, la caravane a été accueillie par une délégation de la mairie de Malicounda, qui a exprimé à ses hôtes toute la disponibilité de l’équipe municipale à s’investir dans le combat pour la protection de l’environnement.
Hier, a affirmé Modou Fall, la caravane de la lutte contre la pollution plastique était à Fatick, où elle doit dérouler un programme ce jeudi avant de retourner à Dakar, bouclant ainsi la deuxième étape de cette tournée nationale pour la mise en œuvre de la loi antiplastique.
‘’Nous nous battons pour que les générations futures ne subissent pas les mêmes conséquences de la pollution plastique’’, conclut le président de l’association Sénégal Propre.
Pape Mbar Faye