Publié le 19 Nov 2013 - 01:31
CONTRE LA CONSTRUCTION DE LOGEMENTS SOCIAUX SUR LEURS TERRES

 Les 7 villages de Bambilor étaient dans la rue hier

 

Les habitants des 7 villages de la communauté rurale de Bambilor ont battu hier le macadam pour dénoncer le bradage de leurs terres que le gouvernement a décidé d’utiliser pour la construction de futurs logements sociaux. Pour sauvegarder leur patrimoine foncier, ils sont prêts, disent-ils, à y laisser leur vie.

 

La fraîcheur constatée hier n’a pas freiné les ardeurs des habitants des 7 villages de la communauté rurale de Bambilor dans le département de Rufisque. Réunis au sein de la coopérative dénommée ''Samm sà moomel'', vieux, jeunes, enfants et femmes ont été au rendez vous hier matin pour dénoncer ''un crime foncier''. L'État veut faire main basse sur leurs champs, pour y bâtir des logements sociaux. Vivant essentiellement d’agriculture, de génération en génération, ces populations risquent de perdre leur unique source de revenus.

Arborant des brassards rouges, leurs principales revendications figuraient en clair sur des pancartes. On pouvait y lire : ''Touche pas à ma terre'', ''Prêts à mourir pour nos terres'', ''Macky, respecte les engagements de BBY concernant les terres de Bambilor'', ''Les 5 000 logements sociaux de Macky = 50 000 nouveaux cas sociaux’’. Ils scandaient en choeur : ''Suuf si ñooko moom, président wax ci (Cette terre nous appartient, président fais quelque chose)''.

Issa Lo, président de la coopérative ''Samm sà moomel'', a relevé le calme, la paix et la sérénité qui a animé les manifestants. ''Nous nous interrogeons. Il n’y a pas longtemps, le chef de l’État a lui-même appelé à un retour à la terre. On s’accorde sur le fait que le développement du pays passera par l’agriculture, et on invite même les fonctionnaires à un retour vers l’agriculture, pendant l’hivernage''. Le président de la coopérative voit une ''grande incohérence'', dans le fait qu'on veuille construire des logements dits sociaux dans les Niayes, considérés par tous comme une richesse pour le Sénégal. ''On veut sacrifier tout cela, au profit de logements sociaux, comme si au Sénégal il n’est pas possible de les construire ailleurs, qu’ici. Il y en a qui parlent de Allou kagne, comme des terres incultivables.

Ils n’ont qu’à les construire dans ces zones''. Issa Lo est persuadé qu'il y a un ''deal de la honte''. ''Certains, dit-il, ont pensé qu’ils pouvaient s’enrichir à hauteur de milliards, à travers ses terres. Parce qu’il s’agit d’un titre foncier. Tout le monde sait que le mètre carré d’un titre foncier peut se négocier très cher.'' ''Nous soupçonnons l’ancien régime, et nous posons la question à M. Macky Sall et à son Premier ministre : Est-ce qu’ils vont apporter leurs cautions à cette escroquerie financière et à ce deal financier ? Nous leur demandons d’arrêter ces gens-là.

Les villageois espèrent que leur message sera entendu et que, dans les plus brefs délais, le président de la République, le garant de la sécurité nationale, des personnes et des biens, et de la paix, donnera des instructions pour qu’on arrête les opérations en cours. ''A défaut, disentils, c’est le sang qui va couler, car les gens sont prêts à se mettre devant les bulldozers. Les gens sont prêts à mourir pour leurs terres.''

CHEIKH THIAM

 

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