Publié le 9 Jan 2019 - 16:34
COOPERATION SENEGALO-ALLEMANDE

Goethe Institut veut raffermir le tandem

 

Le centre culturel allemand Goethe Institut a tenu à présenter, hier, lors d’un point de presse, son projet de construction d’un nouveau siège central pour l’Afrique. Cette initiative se fait dans la continuité des relations sénégalo-allemandes, avec une construction qui se noie dans l’architecture sénégalaise sans s’y confondre.

 

Après 40 ans d’existence au Sénégal,  l’institut allemand Goethe Institut souhaite faire de Dakar une référence en matière de coopération entre l’Afrique et l’Allemagne. C’est dans cette dynamique qu’il a choisi le site du musée Léopold Sédar Senghor situé sur la corniche-ouest de Dakar, pour construire son nouveau siège sur 1 700 m2. Un espace qui lui a été alloué par l’Etat du Sénégal. L’ambassadeur allemand au Sénégal, Stephan Roken, estime que Dakar, vu son melting-pot et l’hospitalité de son peuple, n’est autre que le meilleur choix pour la réalisation de ce projet. Selon le directeur Philip Kuppers, il pourrait être fin prêt dans deux ans, même si, pour l’heure, le budget n’est pas encore arrêté. ‘’Le choix de Dakar s’explique aussi par la longue amitié entre les deux pays instaurée par le président Senghor en 1968. Il voulait un échange culturel entre les deux Etats, un partenariat dans lequel chaque partie tirerait profit des fondements politiques et culturels de l’autre’’, a-t-il expliqué.

Ce projet de construction répond à une volonté à double volet de l’institut. Tout d’abord, les responsables souhaitent des locaux plus spacieux avec à leur actif plusieurs endroits de détente, de lecture et d’échanges pour leurs partenaires et autres visiteurs. D’autre part, Goethe Institut veut que cet édifice architectural, dans sa construction, soit le symbole d’un métissage sénégalo-allemand. Et l’architecte d’origine burkinabé, Francis Kéré, exprimant sa fierté d’avoir été choisi, de préciser : ‘’J’ai été chargé de réaliser un local qui respecte la nature, à moindre coût et qui ne consommera que peu d’énergie. Nous n’hésiterons pas à travailler avec de la terre cuite, du bambou, de l’eucalyptus ou de l’acajou. Nous sommes ouverts à toutes les propositions du terroir pour pouvoir combiner le potentiel traditionnel sénégalais à la modernité occidentale.’’ 

Le choix porté sur sa personne n’est pas fortuit. L’homme a suivi sa formation en architecture à Berlin, après ses études au Burkina Faso. Selon Xavier Ricou, architecte français, ‘’Francis est lui-même le fruit d’un métissage réussi. Il est doté d’une sensibilité, d’un amour et d’un respect pour la nature recherché dans ce projet’’. En somme, la direction du Goethe Institut veut délaisser le luxe des immeubles, la climatisation, la consommation exagérée de l’énergie, pour venir à la rencontre du Sénégalais lambda qui doit se retrouver et se sentir comme chez lui, dans ces locaux. ‘’Cette facette du projet doit nous interpeller en tant qu’Africains. L’Allemagne est un pays riche ; néanmoins, la vision, ici, se veut simple et à moindre coût, dans une optique de développement durable’’.

Pour l’heure, l’institut est dans l’attente du permis de construire qui sera disponible en mai 2019.  

Emmanuella Marame FAYE

 

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