Publié le 8 May 2012 - 13:14
DÉCÈS DE JULES FRANÇOIS BOCANDÉ

Douleur et tristesse à Ziguinchor

 

A Ziguinchor, la nouvelle du décès de Jules Bocandé a plongé son quartier natal, Boudody, dans une désolation. Reportage.

 

Il est 19 heures ce lundi 7 mai au quartier Boudody, au centre-ville de Ziguinchor. Comme d’habitude à cette heure du soir, le quartier où habite Jules François Bocandé retrouve un temps relativement calme. Quelques rares habitants s’occupent de dernières courses. D’autres suivent tranquillement les programmes de la télé. De l’autre côté de la rive, un groupe de jeunes jouent à la pétanque. De petites filles, informées de la mauvaise nouvelle, chuchotent. «Il paraît que Bocandé est mort», dit l’une d’elles. La tristesse et la consternation se lisent sur les visages des rares passants.

 

L’annonce du décès de Jules François Bocandé a été accueillie dans la douleur et la tristesse dans la capitale méridionale du pays. Tous sont unanimes que c’est une lourde perte. Pour Jean Ndiaye, fervent supporter du défunt, habitant ce quartier résidentiel qui fait face au fleuve Casamance, la disparition de son idole est une grosse perte pour le quartier et l’Asc Tabanka qu’il a toujours soutenue et accompagnée A la maison mortuaire, c’est la consternation totale. Assis à l’entrée de la demeure, Nouha Cissé le président du Casa-Sport, Samba Gakou, président de la fondation Sports et Paix, Omar Diop ancien arbitre international et ancien président de la Ligue régionale de Football, Mbemba Touré, ancien gardien du Casa-Sports, entre autres. Comme eux, les anciens amis et sportifs de Ziguinchor qui ont appris la nouvelle de la mort de Jules Bocandé arrivent un à un.

 

 

«Franc-parler»

 

A la maison mortuaire où il s’est retrouvé quelques heures après l’annonce du décès de l’ancien footballeur, le président du Casa-Sport, Nouha Cissé, indique que le défunt est non seulement un champion qui a fait plaisir à la Casamance mais a contribué à la relance du football sénégalais en 1986. Selon lui, Bocandé a toujours été attaché à son terroir. Toutes choses qui l’ont poussé à faire partie de l’encadrement du Casa-sport où il a occupé le poste de président de la section football. «Si le Casa a un projet de jeu, c’est grâce au travail mené entre 2004 et 2005 par le trio Jules Bocandé-Demba Ramata Ndiaye-Mamadou Teuw», relève-t-il. Le président du club fanion de la région méridionale témoigne que Jules François Bocandé a été ''un grand patriote'' : «Il est revenu servir son pays après sa radiation du football sénégalais. D’autres par rancœur ne l’auraient pas fait ; il a montré son amour pour la nation, son sens du patriotisme». Relevant son franc-parler, Nouha Cissé a soutenu que Bocandé aimait dire ce qu’il pense et avait un goût ravivé et une passion démesurée pour le football. Il a déploré le fait que Jules n’ait pas été récompensé à la dimension de son patriotisme.

 

 

«Homme multidimensionnel» (Omar Diop)

 

Réagissant après l’annonce de la disparition de Jules-François Bocandé, Omar Diop, ancien président de la Ligue régionale de Football et ancien arbitre international, s'est dit «abasourdi» par la nouvelle. Il a qualifié le défunt d'«homme multidimensionnel, exceptionnel qui a marqué d’une manière indélébile les équipes où il a eu à servir». Omar Diop retient aussi de l'ancien capitaine de l'équipe nationale son amour de la vérité, ses qualités de «rassembleur». «Son opinion, il la donne», ajoute Omar Diop qui pense qu’il faut «accepter la décision divine».

 

HUBERT SAGNA

(Correspondant, Ziguinchor)

 

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