Publié le 16 Sep 2019 - 18:12
DECES NEONATALS

Diourbel pointe à 2 500 cas par an

 

Le nombre de décès néonatals est très préoccupant à Diourbel, avec 2 500 enfants par an, soit un taux de 31 pour 1000. Un programme de prise en charge est en gestation au niveau du ministère de la Santé et de l’Action sociale.

 

‘’La situation est très grave. La région de Diourbel, en termes de nombre de décès néonatals, est la deuxième la plus touchée, avec plus de 2 500 enfants l’année, soit un taux de 31 pour 1000 naissances’’, renseigne le docteur Balla Mbacké Mboup, Médecin-chef de la région médicale de Diourbel. Il a pris part à la réunion de concertation régionale des partenaires et des acteurs de la santé tenue jeudi dernier. Un cadre mis en place par le gouverneur de la région, sur instruction du ministre de la Santé et de l’Action sociale.

Pour le Dr Mboup, ce nombre important de décès néonatals constitue ‘’une grosse priorité au niveau du ministère de la Santé qui est en train de voir comment on peut mettre en place un programme. Déjà, il y a des programmes qui sont mis en place pour lutter contre cette mortalité. Vous avez le programme de l’Unicef sur l’hygiène des maternités et celui de la lutte contre la mortalité néonatale. Mais il y a d’autres programmes qui sont pilotés par beaucoup de partenaires pour adresser cette question de mortalité néonatale’’.

S’exprimant sur la question du plateau technique pour la prise en charge des questions liées aux décès néonatals, le médecin-chef de la région médicale a déclaré : ‘’Il n’y en a pas beaucoup. Le plateau technique, on essaie de le relever. Déjà, avec l’Unicef, on a une unité de néonatalogie à l’hôpital de Ndamatou qui gère beaucoup d’urgences. Mais quand même, il faut dire que même l’hôpital Matlaboul Fawzeyni et l’hôpital régional ont des unités de gestion de la néonatalogie. L’hôpital régional est en train de construire une nouvelle pédiatrie, avec une unité de néonatalogie, Matlaboul Fawzeyni a déjà une petite unité. Ce n’est pas encore suffisant, mais avec cela, on peut arriver à assurer la gestion des urgences néonatales, tout en sachant que l’objectif est de faire de sorte que, même au niveau des centres de santé, que les acteurs puissent être formés à la détection des urgences néonatales et à la prise en charge au niveau des centres de santé, avant leur évacuation au niveau des hôpitaux’’.

Interpellé sur la question des urgences médicales qui sont une préoccupation dans la région, Dr Mboup souligne : ‘’En fin 2017, tout le ministère était venu à Diourbel pour parler de la gestion des urgences. A l’issue, on a fait un plan régional et aujourd’hui la coopération luxembourgeoise a mis beaucoup de millions pour que la gestion des urgences puisse être améliorée dans la région. En mettant en ordre les Sau et Uau qui sont dans la région, en dotant la région d’un centre de régulation des appels et aussi en formant les acteurs qui sont au niveau de la gestion des urgences pour qu’ils soient beaucoup plus capables à gérer les urgences.’’

Il ajoute : ‘’Diourbel est une grosse zone d’urgence. Il y a beaucoup d’événements religieux, donc, beaucoup de déplacements des populations, le Magal de Touba en particulier. C’est pourquoi nous nous sommes tous ligués pour mettre tous nos moyens sur la gestion des urgences : traumatiques, obstétricales, néonatales.’’

 A noter que ce cadre de concertation permet de réunir tous les partenaires qui sont dans le secteur régional de la santé, afin de pouvoir trouver des mécanismes de synergie et de mutualisation des efforts pour atteindre les objectifs de santé et de développement qui sont assignés à la région. C’est un cadre qui permet à tout le monde de voir ce que les partenaires font dans quel domaine, pour quel objectif et de voir comment ils peuvent mutualiser leurs efforts pour que les objectifs de santé puissent être atteints. L’objectif du cadre est de voir comment fédérer tout ce que les partenaires font pour atteindre le même objectif. Il s’agira de voir comment faire pour que les ressources qui sont mobilisées pour chaque domaine, à chaque point de synergie, puissent être mutualisées afin que les résultats soient beaucoup plus efficaces.

BOUCAR ALIOU DIALLO (DIOURBEL)

 

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