Publié le 26 May 2025 - 21:41
DIALOGUE NATIONAL DU 28 MAI PROCHAIN

Taxawu Sénégal y sera, Gueum Sa Bopp encore indécis

 

À un peu moins d'une semaine du Dialogue national initié par le président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye, les choses s'accélèrent de plus en plus. Khalifa Ababacar Sall et Taxawu Sénégal ont officialisé leur future participation ce dimanche. Mais du côté du mouvement Gueum Sa Bopp - Les Diambars, huit points conditionnent encore une quelconque participation pleine et entière.

 

Peut-être pas Barthélemy Dias, qui convie à un “dialogue parallèle” le même jour (28 mai), mais Khalifa Sall, lui, donc Taxawu Sénégal, sera bel et bien de la partie. Cependant, pour que nul n'en ignore, cette décision ne tombe pas du ciel. “Suite à cet appel du président de la République pour la tenue d'un dialogue, la plateforme politique Taxawu Sénégal, fidèle à son esprit de concertation et à sa tradition de démocratie interne, a procédé à une consultation de ses instances de base. Il en ressort que la grande majorité des structures consultées s'est prononcée de manière claire pour une participation au dialogue”, souligne le porte-parole du jour et maire de la commune de Yoff, Seydina Issa Laye Samb.

De mémoire, Taxawu Sénégal a toujours pris part à ce genre d'initiative. “En 2019, dans un contexte empreint de tension, alors même que son leader, monsieur Khalifa Ababacar Sall, subissait une incarcération injuste et arbitraire, malgré la condamnation de l'État du Sénégal par la Cour de justice de la CEDEAO, Taxawu Sénégal, fidèle à son sens élevé des responsabilités républicaines, avait choisi de participer au Dialogue national initié par le président de la République d'alors”, rappelle M. Samb.

Quatre ans plus tard, le parti de Khalifa Sall a récidivé en répondant à l'appel de l'ancien chef de l'État, Macky Sall. “Dans cette droite ligne, en 2023, Taxawu Sénégal, sans reniement ni compromis, avait de nouveau répondu avec responsabilité et cohérence à l'appel au dialogue. Cette position s'inscrivait dans la continuité d'un engagement républicain constant que notre plateforme a toujours incarné depuis sa création”.

Pourquoi dialoguer ?

Le maire de Yoff n'a pas omis de corroborer le bien-fondé de saisir cette main tendue par le pouvoir actuel. Seydina Issa Laye Samb explique que cette décision est désintéressée. “En décidant, sous l'accord de ses bases politiques, de prendre part au Dialogue national prévu le 28 mai, la plateforme Taxawu Sénégal réaffirme avec constance sa volonté inébranlable de placer l'intérêt supérieur de la nation au-dessus de toute considération partisane”.

Poursuivant, il précise que prendre part à ce rendez-vous n'est pas synonyme de compromis. “Taxawu Sénégal rappelle, ainsi, avec clarté que le dialogue entre pouvoir et opposition, loin d'être une faveur concédée ou une allégeance consentie, constitue une exigence dans le cheminement démocratique d'un État. Il ne vise ni à effacer les clivages légitimes ni à niveler les convictions, mais à créer un espace de lucidité partagée”.

Gueum Sa Bopp pose ses conditions

Convié à prendre part à ce rendez-vous républicain, le mouvement Gueum Sa Bopp-Les Diambars est encore indécis. La formation politique de Bougane Guèye Dany pose un certain nombre de conditions aux organisateurs, pour y prendre part.

Tout d'abord, GSM exige que figurent sur les termes de référence des points socioéconomiques tels que “la situation des travailleurs licenciés dans les sociétés parapubliques, la crise économique persistante, avec des secteurs d’activité ralentis et une relance toujours attendue, la dégradation alarmante du pouvoir d’achat des familles”.

Également, les Diambars se disent prêts à se mettre autour d'une table avec le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye, si l'on accepte de prendre en compte “la criminalisation de l’homosexualité, en réponse aux attentes largement partagées par le peuple”. Sans oublier “la restriction des libertés publiques, notamment l’interdiction systématique des manifestations pacifiques”, que le mouvement considère comme une condition sine qua non à un quelconque dialogue.

Enfin, Bougane et ses camarades évoquent leurs conditions inhérentes à la justice pour répondre à l'appel du président de la République. Celles-ci renvoient notamment à “l’instrumentalisation de la justice contre les opposants politiques, souvent sur la base de délits d’opinion ; l'application effective des recommandations issues des Assises nationales de la justice, en suspens depuis plusieurs mois et l’abrogation de la loi d’amnistie qui empêche la manifestation de la vérité et une véritable réconciliation nationale”.

Mais de quoi parlera-t-on le 28 mai prochain ?

Le chef de l’État, Bassirou Diomaye Faye, procédera, le mercredi 28 mai, au lancement officiel du Dialogue national sur le système politique. Ce grand rendez-vous républicain se veut un cadre de concertation inclusive pour poser les bases d’un renouveau démocratique au Sénégal. En attendant ce rendez-vous républicain, il importe de revenir sur les trois principales thématiques qui seront abordées le jour J.

Démocratie, libertés et droits humains

Sur le point relatif à la démocratie d'une manière générale, les discussions porteront notamment sur la “rationalisation des partis politiques et du calendrier républicain, l’encadrement du financement des partis, ainsi que la reconnaissance du statut de l’opposition et de son chef”.

Selon les initiateurs du dialogue, l’objectif, ici, est de “renforcer le pluralisme tout en assurant une plus grande stabilité du système politique”.

Repenser le processus électoral

Concernant le processus électoral, il examinera plusieurs aspects clés tels que “les modalités du parrainage, l’inscription automatique sur le fichier électoral avec la carte d’identité biométrique CEDEAO, l’opportunité d’un audit du fichier électoral, la numérisation du processus ainsi que le vote des personnes en détention”.

Aussi, il sera mis sur la table et discuté la question des “spécifications techniques du bulletin unique”.

Réformes institutionnelles et organes de gestion des élections

Enfin, il ressort des termes de référence que les réformes à venir concerneront “le choix du système électoral le mieux adapté au contexte sénégalais, la place de la justice dans le processus électoral ainsi que le rôle et les attributions des autorités en charge des élections et des médias”.

Des recommandations concertées attendues

À en croire les initiateurs, ce Dialogue national vise à dégager des consensus forts autour de recommandations portant sur “la révision du Code électoral, la clarification des règles électorales, la redéfinition du rôle des autorités électorales et des médias ainsi que l’encadrement de la vie politique”.

En guise de rappel, un tel dialogue se veut une étape majeure dans la volonté des autorités d’engager “des réformes profondes, transparentes et participatives pour consolider la démocratie sénégalaise”.

MAMADOU DIOP

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