Dis leur un poème
Je vais vous dire un poème
Faites le vide et fermez les yeux
Silence
Ce poème est sonore
Car votre cœur est son tambour
Votre émotion son rythme et sa pulsion
Votre esprit son génie
Vos yeux fermés son image hardi
Vos oreilles la portée de son chant
Et votre étonnement son style
Un chant vient de terrasser le quotidien de la vie
Ce chant, c’est celui du poète
Il vous montre la sécheresse de nos cœurs
Quant au Sahara jusque les massifs d’ifoghas
On poursuit le déclin de l’ennemi
Sur le mur écarlate de la répression
On inscrit les initiales des pilleurs de la nation
A la traque la venaison sera féconde
Le magot, le cachot ou sur le fagot
Tu brûleras pour éblouir les yeux de la cité
Qui avale vagues par vagues les vicissitudes de la vie
Et dans ce carnaval ou la clepsydre vomit le sable du temps
Le destin des enfants talibés est le sujet du moment
L’odeur de la peau brûlée par les guenilles
Inspire les décideurs qui s’activent telles des chenilles
L’immolation par le feu et la grève de faim
Sont devenus les sacrifices à la mode pour parvenir à ses fins
Les jeunes à l’espoir dévalisé, rêvent, dossiers déposés
D’être embaucher dans la fonction publique
Les enseignants à l’appétit aiguisé ourdissent des plans
L’Etat armé de promesses renonce à ses engagements
Le silence de la poésie avale le bruit aussi
Car le temps de la poésie c’est l’instant de la vie
Et si l’écho de la voix du poète ne fend vos cœurs
Nul n’empêchera à l’insecte de broyer la fleur
Amadou Moustapha DIENG
Journaliste Poète