Publié le 25 Apr 2025 - 19:52
2025 – 11,9 % de cheffes d’État, 22,9 % de ministres

Les femmes en politique restent aux marges du pouvoir!

 

Au 1er janvier 2025, à peine 11,9 % des chefs d’État dans le monde sont des femmes. Du côté des chefs de gouvernement, le chiffre chute à 8,3 %. Ces données, tirées du rapport Women in Politics de Global Overview 2025 publié par l’Union interparlementaire (UIP) et ONU Femmes, révèlent un décalage inquiétant entre les discours égalitaires et la réalité des sphères de pouvoir.

Derrière ces pourcentages se cache une cartographie politique profondément déséquilibrée. Sur 151 pays disposant d’un chef d’État, seuls 18 sont dirigés par une femme. Et sur 193 gouvernements analysés, seulement 16 femmes occupent le poste de cheffe de gouvernement. Ces femmes incarnent des figures de leadership encore marginales, de l’Islande à Trinité-et-Tobago, en passant par la République de Moldova, le Honduras ou les Îles Marshall. Mais ces exceptions confirment une règle que le pouvoir suprême reste majoritairement masculin.

Le panorama parlementaire n’est guère plus encourageant. 27,2 % des sièges parlementaires dans le monde sont occupés par des femmes. Si certaines régions dépassent la moyenne – les Amériques (35,4 %) et l’Europe (31,8 %) – d’autres, comme l’Asie (22,1 %) ou la région Pacifique (23,2 %), accusent un retard significatif. Le Pacifique surprend néanmoins avec 49,5 % de femmes dans ses chambres hautes, un chiffre exceptionnel qui reste l’arbre cachant la forêt.

Certains pays sont en avance sur leur temps. Le Rwanda continue de faire figure de pionnier avec 63,8 % de femmes au parlement. Cuba (55,7 %), le Nicaragua (55 %), le Mexique (50,2 %), Andorre et les Émirats arabes unis (50 %) franchissent aussi la barre symbolique de la parité. Mais ces avancées isolées contrastent fortement avec l’immobilisme observé ailleurs.

Côté exécutif, les femmes ministres représentent en moyenne 22,9 % des membres des gouvernements. Une statistique qui dissimule une hiérarchisation implicite des portefeuilles sur les femmes dominent les ministères liés à l’égalité, les affaires sociales, la culture ou l’environnement, mais sont quasi absentes des pôles stratégiques comme la Défense, les Finances, l’Intérieur ou l’Agriculture.

Certains pays déjouent la tendance, le Nicaragua affiche 64,3 % de femmes ministres, suivi de la Finlande (61,1 %), de l’Islande et du Liechtenstein (60 %), de l’Estonie (58,3 %), et de l’Espagne, du Chili et d’Andorre, tous trois à 50 %. Des performances notables, mais rares.

La représentation des femmes à la tête des parlements reste également faible, avec 23,7 % de femmes présidant une assemblée nationale ou sénat. L’Afrique du Sud, l’Allemagne, la France, le Canada ou encore l’Italie figurent parmi les pays où ces fonctions-clés sont occupées par des femmes.

Le rapport, soutenu par une analyse rigoureuse et des visualisations globales, dresse un état des lieux sans fard sur la présence des femmes dans les institutions politiques s’améliore, mais l’accès aux véritables centres de pouvoir reste limité. Et lorsqu’elles accèdent aux hautes fonctions, elles sont encore trop souvent cantonnées à des ministères considérés comme «sociaux» ou périphériques.

En 2025, les femmes occupent plus de sièges qu’il y a dix ans. Mais elles ne gouvernent pas encore. La parité reste une façade si elle ne s’accompagne pas d’une redistribution réelle du pouvoir.

Par Zaynab SANGARÈ

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