Publié le 13 Dec 2024 - 12:08
Education

Introduction de l'anglais dans le Préscolaire et l'Élémentaire

 

Chers amis.
 

Demain vendredi, le ministre de l'éducation nationale réunit la crème de son staff pour réfléchir sur l'initiative d'introduire l'anglais dans le Préscolaire et l'Élémentaire.
 

Qu'elle est la pertinence de cette initiative et qui est à son origine ?
 

Questions légitimes que vient renforcer le communiqué du dernier Conseil des ministres.
 

En effet, le Président de la République y aborde " la PROBLÉMATIQUE de la MAÎTRISE STRATÉGIQUE  DU CAPITAL HUMAIN DANS LE SYSTÈME ÉDUCATIF " et constate que " plusieurs écoles publiques, collèges et lycées du Sénégal connaissent un DÉFICIT CRIARD D'ENSEIGNANTS "...
Ce qui est mis en gras est de moi.

 

Sous le seul rapport du déficit criard d'enseignants, on voit que l'introduction de l'anglais au Préscolaire et à l'Élémentaire est une chimère, donc irréalisable.
Sur le plan plus général de la motivation de l'initiative, les interrogations demeurent, eu égard à la PROBLÉMATIQUE de monsieur le Président de la République.
Est-ce pour concurrencer le français ? Est-ce pour flatter les anglo-saxons dominateurs de la planète et obtenir deux des ressources ?

 

Est-ce pour renvoyer aux calendes grecques l'introduction des langues nationales dans le système scolaire ou, ce qui serait absurde et politiquement et socialement  contre-productif,  serait-ce une stratégie d'ouvrir la voie à une seule langue contre toutes les autres ?
 

Notre rapport à la langue française devrait cesser d'être passionnel pour être traité sous l'angle de l'histoire, de la dure réalité et de la réalpolitique.
Pour faire court, le français est pour nous un trophée arraché au colonialisme et au néocolonialisme.
L'expérience des maghrébins (Maroc, Algérie, Tunisie) devrait nous faire réfléchir.

 

Pendant un temps que je ne peux déterminer, le français sera présent dans nos écoles. Ce n'est pas pour moi un motif de joie ou de capitulation.
 

Si l'anglais est envisagé pour remplacer le français, c'est passer d'une domination linguistique étrangère à une autre et tomber de Chaybde en Scylla.
C'est inacceptable tout simplement.

 

Si le motif est de faire table rase du passé pour se débarrasser de tout ce qui est venu de l'étranger,  alors bienvenue dans bêtise !
 

L'arabe et l'islam sont venus de l'étranger, comme le christianisme.
 

Nos armes viennent de l'étranger, nos téléphones et voitures aussi, comme tous nos moyens de transport.
Mais oui, il faut arrêter de flatter nos ego pour des besoins de manipulation.

 

Notre ECOLE est malade, nos enseignants, dont beaucoup sont malformés, enseignent mal et toujours sans que le quota horaire soit atteint. Le risque est de passer des " ailes de dindes " aux " ailes d'hirondelles ".
 

Les apprenants ne sont pas le cœur du système, mais un paramètre parmi d'autres. Personne ne se soucie de leurs droit irrépressible : étudier ce qui servira la société en besoin d'adaptation rapide à une évolution scientifique, technique et technologique rendant obsolessant tout très vite.
Le Président de la République demande de recruter des enseignants, de supprimer les abris...

 

Avec quel argent, monsieur le Président de la République, si l'endettement est vilipendé et utilisé comme une fronde politicienne ?
C'est vrai qu'il faut maîtriser notre endettement mais comment et à quel prix ?

 

C'est désagréable pour tout le monde, mais le Sénégal n'est pas riche, sauf dans un domaine, l'autodestruction.
 

Ah ! Oui, le Sénégalais s'en prend plus facilement à son compatriote qu'à Chaytan qui l'habite.
 

Quant aux maîtres du pouvoir, y compris ceux qui aspirent au remplacemen, déconstruire l'héritage est plus facile que d'enrichir celui qu'on laissera.
La sagesse de celui qui veut monter serait d'abord de ne pas chuter.

Samba Diouldé THIAM 

le titre est de la rédaction

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